Un bûcheron s’il-vous-plaît !
Daniel Rufiange
Vous connaissez quelqu’un qui s’est procuré un Sequoia, courez vite vous procurer un billet de loterie; vous êtes l’un des rares à avoir cette chance ! Le Sequoia ne s’écoule pas comme des petits pains chauds; il ressemble plus au morceau de tarte abandonné dans le présentoir à desserts de certains restaurants. Mais pourquoi est-ce que Toyota s’obstine à fabriquer un tel monstre ? Pour les Américains, pardi ! Si le géant japonais peut gruger quelques ventes à l’un des trois grands, il fait tout en son pouvoir pour le faire, et ça inclut nous offrir ce véhicule, aussi confortable et pratique qu’inutile et encombrant.
Carrosserie
Le Sequoia a été revu l’an dernier, et l’exercice a été des plus bénéfiques. Sa gueule est maintenant aussi imposante que son format. On peut questionner les gens de Toyota sur la pertinence du véhicule mais on ne peut leur reprocher d’avoir manqué d’audace dans sa conception; il a tous les atouts pour rivaliser avec ses concurrents. Trois versions complètent l’offre soit les SR5, Limited et Platinum. Ces deux dernières s’accompagnent d’imposantes jantes de 20 pouces; prévoyez les coûts de remplacement !
Habitacle
Le Sequoia peut accueillir une équipe de Soccer au complet, ballon inclus. C’est vous dire à quel point son habitacle est spacieux et logeable. Il s’agit de l’un des rares véhicules qui compte 7 vraies places. Impossible de se sentir à l’étroit à l’intérieur, à moins que votre sport favori soit la pratique de la lutte sumo, et encore ! Les sièges de la deuxième banquette s’avancent et se reculent, selon les besoins; le grand luxe !
Parlant de luxe, le Sequoia ne fait pas dans la dentelle. L’insonorisation est remarquable, et les sièges nous accueillent avec tout le décorum auquel on s’attend de ce genre de véhicule. Le degré d’équipement de série est complet, et Toyota s’assure de rentabiliser chaque vente en offrant quelques options invitantes auxquelles il est difficile de dire non.
Mécanique
Le Sequoia a beau offrir deux moteurs, un seul peut vraiment s’acquitter adéquatement de la lourde tâche qu’est le déplacement de ce brontosaure. La version SR5 compte sur le V8 de 4,7 litres. Ses 276 chevaux font le travail mais se révèlent juste pour déplacer les 2685 kilos de cette version. Qui plus est, la consommation s’en ressent au point où le moteur plus puissant consomme à peine plus. Ce dernier, le V8 de 5,7 litres, fort de ses 381 chevaux, travaille avec plus d’aisance et ne donne pas l’impression de s’épuiser à l’ouvrage. De plus, il est possible de remorquer 1352 kilos de plus avec cet engin sous le capot, pour un total de 4352 kilos.
Les compétences du Sequoia ne sont pas à mettre en doute. Profitant du même châssis que le Tundra, il peut s’acquitter sensiblement des mêmes tâches.
Comportement
Le Sequoia se différencie cependant de la Toundra au chapitre du confort. Sa suspension, à quatre roues indépendantes, y est pour beaucoup. Cela se traduit par un degré de confort supérieur et une sensation plus rassurante au volant. Après tout, le Sequoia est là pour trimballer la petite famille, pas des matériaux de construction.
Il faut cependant faire preuve de retenue en tout temps au volant. Chaque manœuvre doit être exécutée avec soin, et il faut les prévoir à l’avance, surtout le freinage; le Sequoia n’échappe à aucune loi de la physique. Toutefois, les aides à la conduite nous donnent tout de même un sentiment de sécurité et facilite le guidage de ce véhicule. En cas de pépin, sachez que le Sequoia compte sur un imposant système de cousins gonflables qui assurent la protection de tous les occupants en cas de collision et, même, de capotage grâce à un détecteur de roulis.
Conclusion
À moins d’avoir à tirer une réplique du Titanic, le Sequoia ne comble pas vraiment de besoins essentiels. Ce n’est pas qu’il est mal conçu ou inconfortable, ou désagréable à conduire. Il n’est juste pas pertinent !