La réplique du soleil levant
Par Benoit Charette
Il y a quelques années, Toyota s’est fixé comme objectif de devenir le numéro deux mondial (derrière GM) parmi les fabricants automobiles. Pour ce faire, il lui fallait être présente partout dans tous les segments de marché. C’est ainsi qu’en 2001 est né de l’ADN du Tundra un nouvel utilitaire pleine grandeur baptisé Sequoia. Les Japonais ont vite appris en plaçant la qualité du produit au sommet de leurs priorités, et le véhicule a acquis en peu de temps une excellente réputation.
Carrosserie
En termes de taille, le Sequoia se place tout juste au-dessus du Chevrolet Tahoe et un poil sous la barre du Ford Expedition. Une chose est certaine, Toyota, à qui l’on reproche souvent de manquer d’audace, n’y va pas de demi-mesures. Cet utilitaire est encombrant et vise ceux pour qui l’espace est prioritaire. Toutefois, ses lignes fuyantes camouflent bien l’imposante stature du véhicule. Construit sur le châssis à échelles de la Tundra, il est offert en versions SR5 et Limited avec une transmission à 4 roues motrices. En 2004, la version SR5 profite d’un équipement de série plus étoffé qui comprend un climatiseur double, une chaîne audio JBL à 10 haut-parleurs, des sièges électriques à l’avant, un toit ouvrant électrique, une prise de 115 volts et deux casques d’écoute sans fil.
Habitacle
Les proportions plus que généreuses de l’extérieur se traduisent par un habitacle très vaste. La position de conduite domine la circulation et donne cette assurance au volant unique aux gros utilitaires, une sorte d’impression d’invulnérabilité. Les sièges sont plus confortables que ceux de la Tundra (meilleur rembourrage). Le Sequoia offrent des ceintures de sécurité pour huit passagers. En réalité, vous serez plus à l’aise à six; il est fort probable même que la plupart des propriétaires entreposeront la troisième banquette 50/50 pour profiter d’un peu plus d’espace de chargement. De toute manière, la troisième banquette est difficile à atteindre et n’offre de l’espace que pour les enfants de moins de 12 ans; les adultes trouveraient la randonnée un peu longue. Un détail intéressant très ingénieux et pratique qui permet au Sequoia de se démarquer de la concurrence : il est possible d’abaisser la lunette arrière de la partie espace de chargement grâce à un bouton dans le poste de conduite ou sur la télécommande du porte-clés.
Mécanique
Sous le capot, on retrouve toute la souplesse du V8 de 4,7 litres d’origine Lexus qui produit 240 chevaux. La boîte de vitesses est une automatique à 4 rapports. Pour ce qui est de la motricité, mentionnons que le conducteur peut sélectionner deux modes de transmission à 4 roues motrices grâce au boîtier de transfert. Le système à 4RM fonctionne comme une traction asservie active contrôlée électroniquement qui permet de distribuer la motricité aux endroits appropriés (à la manière de la Classe M de Mercedes). Les vrais amateurs de sentiers hors route seront sans doute déçus de constater l’absence d’un pont autobloquant ou d’un différentiel à servoblocage. Toutefois, 99,6 % des propriétaires seront heureux de voir que l’électronique accomplit le travail pour eux d’une manière transparente.
Comportement
Si le Sequoia est l’utilitaire le plus silencieux de sa catégorie, sa conduite est plutôt aseptisée. Il ne fait pas sa taille sur la route, mais sa conduite en région urbaine nous ramène vite à la réalité. Une seule faiblesse, mais elle est de taille : les pneus d’origine Dunlop sont de très mauvaise qualité. Ils sont durs (ce qui rend la conduite moins agréable) et deviennent carrément dangereux sous la pluie et dans la neige. Un bon conseil, si vous planifiez d’acheter un Sequoia, demandez au concessionnaire de changer les pneus; sinon donnez-vous la peine de débourser pour en acheter de meilleurs. Une dernière mise en garde : les freins sont spongieux et prennent beaucoup de temps à stopper cette énorme masse; gardez une distance sûre derrière les autres voitures.
Conclusion
Le Sequoia représente un véhicule concurrentiel à tous les points de vue : un gros V8, une capacité de remorquage de 6500 livres et de l’espace pour huit passagers; et cela, dans un emballage plus raffiné que n’importe quel américain. Tout ce qu’il faut pour plaire aux amateurs.
Forces
La fiabilité légendaire des produits Toyota L’intérieur bien dessiné Le confort général
Faiblesses
De très mauvais pneus d’origine Une forte consommation de carburant L’encombrement
Nouveautés
L’équipement de série plus étoffé avec la version SR5 Une nouvelle couleur de carrosserie, vison perle
Amyot Bachand 2e opinion
Le Sequoia est l’un des gros utilitaires les plus complets et les plus sûrs que nous ayons essayés et aimés. Un peu plus court que ses concurrents, il demeure imposant. Avec son intérieur spacieux et pratique, très luxueux (version Limited), le Sequoia vous permet de vivre le quotidien ou de prendre la route pour les grandes vacances. Stable sur l’autoroute, à l’aise sur routes secondaires et sur petites routes de campagne, le Sequoia démontre un comportement rassurant grâce aux excellents systèmes de contrôle de la stabilité et d’antipatinage et à son freinage phénoménal. Sa seule faiblesse, ses pneus Dunlop en hiver. Il faut se rappeler toutefois que nous avons affaire à un gros véhicule pesant 2390 kilogrammes : les manœuvres de stationnement demandent un certain apprentissage.