L’employée modèle
Philippe Laguë
Il est de ces véhicules sans histoire, voire anonymes, qui font, année après année, le plus grand bonheur de leurs propriétaires. Ceux-ci, en retour, se montrent d’une fidélité exemplaire en leur renouvelant leur confiance lorsque vient le temps de changer de voiture. Telle est la Toyota Corolla. De plus, une nouvelle version, la XRS, vient ajouter du piquant, comblant ainsi l’une des rares lacunes de ce modèle.
Carrosserie
Redessinée en 2003, la Corolla ressemble comme jamais à sa grande soeur, la Camry. Ni belle ni laide, elle passe moins inaperçue que le modèle qui l’a précédée. Ce style générique semble convenir à la clientèle cible, réputée cartésienne. Une seule configuration est offerte sur le marché nord-américain, soit la berline à quatre portes, qui se décline en quatre versions (CE, LE, Sport et XRS).
Habitacle
Même s’il s’agit d’une compacte, la Corolla est plus spacieuse que certaines intermédiaires, à l’arrière surtout. À l’avant, on s’enfonce dans des sièges baquets généreusement rembourrés qui maintiennent bien le corps. De plus, l’assise est haute, ce qui plaira aux conducteurs plus petits. À l’arrière, la banquette est plus ferme et, disons-le, moins confortable. Dans la plus pure tradition Toyota, la présentation intérieure est d’une grande sobriété, mais l’instrumentation est complète, tandis que les commandes sont simples et faciles d’accès. Bref, tout est à la bonne place, les espaces de rangement inclus. Et il y a cette impression de solidité incomparable, qui se vérifie autant par la finition méticuleuse et la qualité des matériaux que par l’absence de bruits suspects émanant de la carrosserie. Pour couronner le tout, l’habitacle est fort bien insonorisé.
Mécanique
Qui dit Toyota dit exécution mécanique irréprochable. La Corolla en est le plus bel exemple. Tous les éléments fonctionnent en parfaite symbiose, à commencer par le groupe motopropulseur. Muni du système de calage variable des soupapes, le quatre cylindres de 1,8 litre s’accouple aussi bien à la boîte manuelle à cinq rapports, offerte de série, qu’à la boîte automatique à quatre rapports. Cette dernière assure des passages très fluides, à peine perceptibles, sans trop pénaliser les performances. Quant à la boîte manuelle, son étagement irréprochable ainsi que la précision et la courte course de son levier rendent son utilisation des plus agréables. Une seule motorisation figure au catalogue, mais elle suffit à la tâche. La puissance et le couple sont bien répartis, ce qui se traduit par des accélérations franches et de bonnes reprises. Ajoutez à cela la douceur proverbiale des petits quatre cylindres japonais ainsi qu’une discrétion tout ce qu’il y a de plus oriental : on l’entend à peine. La nouvelle XRS reçoit une version gonflée de ce moteur (170 chevaux), jumelée à une boîte manuelle à six rapports. La Corolla qui se dévergonde, qui l’eût cru ?
Comportement
Sans être excitante, la Corolla est beaucoup moins aseptisée que par le passé. Sa conduite s’avère plus enjouée, surtout avec la boîte manuelle. Plus précise et moins assistée qu’auparavant, la direction permet de bien exploiter les qualités du châssis, de concert avec la suspension. Celle-ci impressionne d’autant plus qu’elle confère une douceur de roulement exceptionnelle à cette berline compacte, sans que cela n’altère en rien son agrément de conduite, nettement en hausse. La version de base est toutefois chaussée de pneus qui atteignent rapidement leur limite d’adhérence.
Conclusion
Au fil des ans, la Corolla s’est bâti une solide réputation : comme les laveuses Maytag, elle semble immunisée contre les bris mécaniques. Si la perfection mécanique n’est pas de ce monde, force est d’admettre que la fiabilité quasi légendaire des produits Toyota est ce qui s’en rapproche le plus dans l’industrie automobile. Mais tout cela a un prix, bien sûr… Sur papier, la Corolla n’est pas plus chère que ses rivales, mais les nombreuses options font rapidement grimper les prix. 2e opinion
Forces
•Habitabilité •Finition soignée •Insonorisation de l’habitacle •Raffinement mécanique •Agrément de conduite en Hausse
Faiblesses
•Style générique •Banquette arrière quelconque (CE) •Présentation intérieure très (trop ?) sobre •Nombreuses options
Nouveautés en 2005
•Pare-chocs avant, jupe avant, calandre et feux arrière redessinés, nouveaux enjoliveurs de roues, nouveau tissu des sièges, ajout d’un appuie-tête central arrière, coussin gonflable avant côté passager avec indicateur de statut, siège du conducteur ajustable en hauteur, immobilisateur de moteur de série, nouvelle version XRS avec moteur VVTL-i de 170 ch
2e opinion Luc Gagné
• J’avoue que la Mazda3 me plaît davantage qu’une Corolla. Cependant, on ne peut nier à cette dernière une grande force d’attraction liée à la qualité de l’assemblage et des matériaux, à son comportement routier sain et au bel éventail de modèles proposés. Surtout depuis l’apparition de la XRS. Enfin, une véritable Corolla sport. Car la XRS profite d’un moteur à la hauteur de ses prétentions – prétentions humbles, je l’admets. Tout de même, on s’amuse en conduisant cette berline vitaminée, d’autant plus qu’elle est bien habillée. Ses sièges baquets sont moulants à souhait et ses pneus de type performance affichent du mordant. Chez Mazda, on dirait zoom, zoom. Mais la Mazda3 gagne des points pour son esthétique crève-coeur. Car, même déguisée en sportive, une Corolla reste une Corolla : une compacte d’allure conservatrice pour consommateurs raisonnables. Hmmm…