Le bébé Camry
Nadine Filion
Depuis son lancement, en 1966 (deux ans plus tard au Canada), la Toyota Corolla s’est vendue à près de 30 millions d’exemplaires. C’est vous dire à quel point la compacte satisfait son monde. (Sur un air connu) Et c’est pas fini, c’est rien qu’un début…
Carrosserie
La Corolla partage sa plateforme d’assemblage avec la Matrix à l’usine de Cambridge, en Ontario. Elle compte toujours trois versions au catalogue : CE, LE et Sport. Cette dernière est destinée aux jeunes, avec ses roues en aluminium et ses phares antibrouillard, son volant gainé de cuir et ses accents métalliques intérieurs.Côté apparence, la neuvième génération de la berline à quatre portes, lancée l’an dernier, apporte des lignes extérieures plus musclées. Ce n’est pas encore assez, toutefois, pour se démarquer de la masse. Vite fait, la Corolla peut même passer pour un bébé Camry, une grande sœur dont le style ne fait pas vraiment tourner les têtes…
Habitacle
Les dimensions intérieures de la Corolla égalent, croyez-le ou non, celles des premières Camry, commercialisées au début des années 80. Personne ne se sent donc à l’étroit à bord de cette compacte. Côté rangement, la fonctionnalité est au rendez-vous, et le coffre est suffisamment grand pour répondre aux besoins quotidiens. En prime, la banquette arrière se rabat en configuration 60/40.De base, la Corolla est bien équipée : radio avec lecteur de CD à quatre haut-parleurs, volant inclinable et rétroviseurs à positionnement électrique. Le problème survient si l’on succombe au jeu des options, qui ne viennent jamais seules et sans reproche chez Toyota. D’ailleurs, l’an 2004 apporte un nouveau groupe d’options de 2 920 $ pour la version CE, comprenant, entre autres, l’air climatisé, les vitres électriques et le régulateur de vitesse.De plus, le toit ouvrant n’est offert que sur les versions LE et Sport, moyennant des groupes d’options d’environ 2 500 $. Pour le prix, vous obtenez également les coussins de sécurité gonflables latéraux, le système antivol et la sellerie de cuir pour la première, ou encore les vitres électriques, le régulateur de vitesse et, nouveauté en 2004, les freins ABS pour la seconde (bravo pour cet ajout qui manquait à la version Sport).
Mécanique
Le capot de la Corolla abrite un moteur à 4 cylindres de 1,8 litre avec système de distribution à calage variable intelligent (VVT-i). Il développe 130 raisonnables chevaux et se fait bien peu gourmand, avec une moyenne de 6,2 litres aux 100 km quand il est couplé à la boîte de vitesses manuelle à 5 rapports (de série). Il faut compter 1 000 $ de plus pour se procurer la boîte automatique à 4 rapports. Les freins sont à disque à l’avant et à tambour à l’arrière. L’ABS n’est de série que sur la version haut de gamme.
Comportement
La Corolla est stable sur la route et a un comportement prévisible. Sa suspension nous gâte davantage que ne le font d’autres concurrentes. Surtout, une belle sonorité se dégage de son moteur qu’un habitacle silencieux nous permet de bien apprécier. On aime particulièrement la version Sport avec la boîte manuelle dont les rapports passent en souplesse. Le tout libère des pulsions énergiques pour le moins étonnantes de la part d’une petite voiture comme celle-ci. La vapeur pourrait facilement être renversée si la version Sport profitait un jour du moteur survitaminé de 180 chevaux qui équipe la Matrix…
Conclusion
Il faut bien l’admettre, la Corolla a beau être d’un traditionnel quasi ennuyeux, sa fiabilité est rassurante. C’est d’ailleurs pour cette raison que Toyota n’a pas encore eu besoin de greffer à sa compacte des taux de financement de 0 % pour cinq ans et des rabais incroyables, comme le fait la concurrence américaine… Que voulez-vous, la qualité, ça se paie !
Forces
La légendaire fiabilité japonaise Bien équipée, même en version de base Un intérieur spacieux, pour une compacte
Faiblesses
La tentation des options qui feront grimper la facture Une allure très traditionnelle
Nouveautés
Un nouveau groupe d’options pour le modèle de base Les freins ABS désormais offerts en option sur la version Sport
2e Opinion Philippe Laguë
Moins ennuyante, plus spacieuse et toujours aussi confortable, la Corolla de neuvième génération rehausse d'un cran la barre, déjà haute. Au fil des ans, elle s’est bâti une solide réputation : comme les laveuses Maytag, elle semble immunisée contre les bris mécaniques. Si la perfection mécanique n’est pas de ce monde, force est d’admettre que la fiabilité quasi-légendaire des produits Toyota est ce qui s’en rapproche le plus dans l’industrie automobile. Mais tout cela a un prix, bien sûr… Sur papier, la Corolla n'est pas plus chère que ses rivales, mais les nombreuses options font rapidement grimper les prix.