Dure, dure, la vie d'utilitaire !
Par : Jean-Pierre Bouchard
Quand le prix du carburant monte, les ventes d'utilitaires baissent, du moins les plus gros. C'est une entrée en matière classique. Du coup, seuls des acheteurs qui en ont vraiment besoin les achètent. Le 4Runner fait partie de cette gamme de véhicules qui comprend également le Nissan Pathfinder, son plus proche rival. Les deux constituent de bons choix. Lequel choisir ?
Carrosserie
L'année 2009 n'apporte aucun changement du côté du 4Runner. La génération lancée pour l'année modèle 2003 utilise toujours un robuste châssis de camion. Au fil des ans, la carrosserie a reçu de petites améliorations cosmétiques qui le maintiennent dans le coup encore aujourd'hui. Le véhicule est offert en versions SR5 V6, Limited V6 et Limited V8.
Habitacle
L'accès à bord ne pose aucune difficulté, sauf pour des personnes de plus petite taille qui trouveront la garde au sol élevée. Les marchepieds pourraient être de mise. Une fois installés dans leur siège, le conducteur et le passager avant bénéficient d'un excellent confort. Les sièges du type sport procurent un bon maintien. Le conducteur trouve aisément une bonne position de conduite. Le volant télescopique n'équipe malheureusement pas de série la version SR5 : il fait plutôt partie d'un ensemble d'options. Le conducteur bénéficie d'une excellente visibilité dans toutes les directions. Les instruments de bord sont bien placés, en plus d'être faciles à consulter. Et les principales commandes sont à portée de la main. Même si le dégagement pour la tête et les jambes est adéquat, la banquette arrière peut accueillir deux personnes dans un confort raisonnable, sans plus. Le 4Runner n'est pas doté d'une banquette de troisième rangée, comme c'est le cas du côté du Pathfinder. Une telle banquette est rarement confortable, mais elle peut être pratique, surtout quand elle est incluse dans le prix. L'espace utilitaire est par ailleurs généreux. Et une fois rabattus, les dossiers de la banquette forment un plancher plat qui facilite le transport de certains objets de plus grandes dimensions. Une pratique lunette du hayon électrique permet également de transporter des objets plus longs et de garder le hayon fermé.
Mécanique
Le constructeur propose un choix entre un V6 de 4 litres ou un V8 de 4,7 litres. Le V6 développe moins de chevaux et produit moins de couple que le comparable de Nissan. Ce dernier est, par contre, plus lourd. Le V6 de Toyota effectue son travail sans rechigner au moment d'accélérer et de dépasser. La boîte de vitesses automatique qui l'accompagne fonctionne en douceur. La consommation de carburant frise rapidement la marque du 15 litres aux 100 kilomètres. Et le Pathfinder ne fait guère mieux. Le V8 montre encore davantage d'entrain et d'onctuosité, mais n'autorise pas une capacité de remorquage plus élevée que le V6. À cette enseigne, le Pathfinder V8 fait mieux. Fait toujours étonnant, la firme nipponne brandit constamment le drapeau vert. L'ajout d'un moteur diesel, à tout le moins, me semblerait donc un choix judicieux, d'autant plus qu'il en existe déjà chez Toyota.
Comportement
Le véhicule est muni d'une kyrielle de dispositifs dont un pour l'empêcher de reculer dans une pente et un autre pour limiter la vitesse au moment de la descendre. À ces éléments s'ajoutent d'office le contrôle de la stabilité du véhicule et l'antipatinage. En conduite normale, le comportement du véhicule est sain et confortable. Sur certaines inégalités prononcées, il réagit par des rebonds plus prononcés. Afin de corriger le tir, les 4Runner V6 Limited et V8 disposent de la suspension X-REAS qui favorise un meilleur contrôle du véhicule et une tenue de route supérieure. Cette suspension est offerte en option sur le SR5 V6. L'efficacité des freins n'appelle, par ailleurs, aucun reproche.
Conclusion
Au sein de la catégorie des utilitaires robustes, le 4Runner porte l'étiquette "compétent". En plus de profiter d'une réputation positive en matière de fiabilité, il bénéficie d'une valeur de revente plus élevée que celle du Pathfinder. À moins d'un changement majeur, ces véhicules ne disparaîtront pas du paysage automobile du jour au lendemain. Mon souhait : les équiper de moteurs beaucoup plus sobres. La question initiale demeure : 4Runner ou Pathfinder ? Honnêtement, une question de goût.
Deuxième avis : Frédéric Masse
Le Toyota 4Runner figure certainement parmi les meilleurs véritables 4 x 4 de l'industrie, sinon le meilleur. Toutefois, son rouage d'entraînement, si pratique soit-il quand on sort des sentiers battus, et ses mécaniques puissantes, ont la mauvaise habitude d'augmenter sa consommation de carburant. Dans un contexte où de plus en plus de gens se tournent vers les multisegments pour remplacer leurs vrais camions, il sera difficile pour le 4Runner de demeurer dans le coup. Toutefois, pour ceux qui en ont vraiment besoin ou qui peuvent se le payer, le 4Runner est un produit extrêmement intéressant que j'adore tout particulièrement pour son style affirmé, sa fiabilité, son habitacle bien fini, sa douceur de roulement étonnante et son insonorisation. Pour le reste, à vous de décider où vous souhaitez mettre votre argent !