Voitures distinctes pour clients originaux
Michel Crépault
La compagnie Subaru ne se cherche plus une identité. Elle l’a trouvée dans les années 1990, le jour où elle a décidé que tous ses modèles, sans exception, seraient dotés de la traction intégrale permanente. «À la même époque, nous avions décidé que nous ne pourrions pas plaire à tout le monde, que nous n’attirerions pas les consommateurs en leur offrant le prix le plus bas de la catégorie. Notre mission est davantage de séduire les gens avec une ingénierie novatrice », explique Atsushi Atake, directeur du portfolio de Subaru, venu du Japon pour rencontrer les chroniqueurs lors du lancement de la nouvelle Legacy de quatrième génération. La voiture a déjà récolté des lauriers en Australie et au Japon, où elle a obtenu le titre de voiture de l’année, un honneur qu’a raflé Subaru pour la première fois de son histoire. La Legacy 2005 est offerte depuis le 1er juin dernier en configuration berline et familiale de format intermédiaire. Les familiales de Subaru représentent presque 16% du marché canadien. Par contre, dans le créneau des berlines, la Legacy ne compte que pour 0,3% des ventes, alors que les Camry et Accord en accaparent respectivement 9% et 11%. Voilà pourquoi les gens de Subaru estiment que leur nouvelle cuvée a tout à gagner ! Les versions offertes demeurent identiques, peu importe la configuration: 2.5i (transmission manuelle ou automatique), 2.5i Limited (seulement automatique), 2.5GT et 2.5GT Limited. Pourquoi une GT? Encore pour se distinguer, répond Subaru. En choisissant une GT, le client opte pour un moteur à plat (boxer) au lieu d’un V6 conventionnel et se démarque ainsi de la masse. La 2.5i manuelle, pour sa part, ne figurait même pas au catalogue 2004.
Carrosserie
Les Legacy et Outback 2005 exploitent une nouvelle plateforme qui convient mieux à la traction intégrale à prise permanente. À partir de ce squelette, on a su façonner un véhicule capable de décrocher une excellente cote de résistance aux accidents. Comme tant d’autres avant eux, les stylistes ont tenté de marier la beauté des formes à un aérodynamisme fonctionnel. Ils ont bien travaillé dans le cas de la berline qui affiche un Cx de 0,29, un exploit dans la catégorie égalé seulement par la BMW 325i. La familiale se contente d’un 0,32. Un empattement plus long de 2 centimètres, un capot en aluminium percé d’une prise d’air qui refroidit réellement le turbo des GT, des embouts d’échappement chromés, des miroirs chauffants, un toit ouvrant à l’épreuve des rayons UV, voilà le genre de détails qui confèrent aux Legacy une allure agréable à défaut d’être remarquable.
Habitacle
L’accent a été mis sur l’utilisation de matériaux de qualité. Les sièges ont été redessinés dans l’espoir d’en améliorer le confort. Objectif atteint? Oui! Le volant arbore désormais trois raies, une mode qui sera reprise dans toutes les Subaru à partir de 2005. La GT, elle, a droit à un volant Momo. L’ordinateur de bord fait partie de l’équipement de série. La GT s’en tire avec des cadrans luminescents, des interrupteurs pour les glaces illuminés de bleu, tout comme l’espace de rangement niché sur le dessus du tableau de bord. Que de raffinements! Toutefois, l’habitacle dans son ensemble continue d’adopter une décoration monochrome, ce qui n’est pas exactement jojo.
Mécanique
Le quatre cylindres à plat de 2,5 litres est offert en deux versions: atmosphérique (i) et turbocompressé (GT). Le premier, à simple arbre à cames en tête, développe maintenant 168 chevaux, soit trois de plus que l’an dernier. Le 2,5 litres DACT turbocompressé, cousin du moteur de l’Impreza WRX STi, produit de son côté 250 chevaux. Le papillon des gaz est désormais géré par une puce électronique. Le client peut choisir entre une transmission manuelle à cinq rapports ou une automatique à quatre vitesses Sportshift (obligatoire pour la Limited), ainsi qu’entre une manuelle améliorée et une automatique comptant une vitesse de plus dans le cas de la GT. Subaru s’attend à ce que le quart de la clientèle opte pour la boîte manuelle. Le dispositif Sportshift permet de travailler en mode normal, sport ou manuel. La traction intégrale à prise permanente est dite symétrique parce que Subaru a choisi une architecture où les pièces forment une ligne droite parcourue d’essieux de même longueur. Sachez aussi que Subaru utilise trois différents systèmes AWD selon la transmission choisie. Votre concessionnaire préféré se fera un plaisir d’élaborer, j’espère…
Comportement
Lorsque le turbo intervient, on cherche, en vain, le délai de réaction. La pression créée dans les cylindres est supérieure à celle du Forester 2.5XT mais inférieure à celle de la STi. Grâce à ce muscle, la GT manuelle signe un 0-100 km/h en 6,4 secondes, alors qu’il faut 6 secondes à une Mazda RX-8 pour atteindre la même vitesse. La nouvelle Legacy s’avère plus rigide, comme il se doit, bien que l’ancienne ne péchait quand même pas dans ce domaine. Malgré cette robustesse, l’ensemble du châssis est plus léger grâce à l’utilisation de l’aluminium. Conséquence directe, la consommation d’essence a été améliorée de 5 à 7 %, selon la transmission. La traction intégrale permanente forme avec le moteur à plat et la suspension à long débattement un tout indissociable chez Subaru. Le centre de gravité, déjà bas, a été de nouveau abaissé d’une poignée de millimètres. Outre cette stabilité fournie par le fait que le moteur loge près du macadam (demandez à Porsche et à Ferrari, autres disciples des boxer), celuici fournit une courbe de couple très égale, qui présente autant de pouvoir au début et au milieu qu’à la fin de la plage de puissance. Par ailleurs, pour contrer la réputation de ce type du moteur d’être bruyant, Subaru a glissé dans les cylindres une nouvelle chemise en alliage censée réduire les bruits. Mes oreilles ont tranché : le moteur suralimenté émet une belle sonorité, tandis que l’autre sonne toujours « agricole »… Enfin, si les boîtes manuelles de Subaru ne m’ont jamais impressionné, je dois reconnaître qu’elles s’améliorent petit à petit. Leur tricotage est presque plaisant. Dans le trafic, cependant, les hoquets demeurent présents.
Conclusion
La mission corporative du conglomérat Fuji Industries se r&eacu