Plus familiale que sportive
Par Benoit Charette
En plus des versions X et XS issues du remodelage du Forester l’an dernier, Subaru ajoute un peu de zeste en 2004. L’arrivée d’une nouvelle version XT turbocompressée donne ce qu’il manquait de puissance à cette familiale pour la rendre plus intéressante.
Carrosserie
Il faut avoir l’œil averti pour distinguer la XT des autres versions. L’élément le plus visible est la prise d’air fonctionnelle sur le capot qui permet au turbo de mieux respirer. Vous remarquerez également les roues de 16 pouces en alliage à douze rayons. À l’arrière, un embout d’échappement chromé est également spécifique à la XT. Pour les autres modèles de la gamme, c’est le statu quo.
Habitacle
Pour ce qui est de la présentation, Subaru reste fidèle à sa réputation. Avec une habitabilité généreuse pour les passagers avant, une excellente visibilité assurée par une assise élevée et un vitrage aux montants étroits. L’habitacle conserve une belle ergonomie. L’assemblage et la finition sont d’excellente qualité même si le choix des couleurs, un peu sombre, manque de chaleur. L’espace aux places arrière est plus juste, et les portières auraient avantage à ouvrir plus grand. Le tableau de bord offre une présentation sans surprise.
Mécanique
Si les 165 chevaux de la mécanique de base souffrent d’une certaine paresse en raison du mauvais rapport poids/puissance, l’ajout d’un turbo a fait le plus grand bien à cette mécanique de 2,5 litres. En fait, la XT n’hérite pas de la même mécanique. Les ingénieurs ont préféré utiliser un moteur conçu pour recevoir un turbo plutôt que d’en ajouter un à un moteur existant. La version XT reçoit donc une version moins puissante du moteur de la STi qui totalise tout de même 210 chevaux. Tous les Forester sont offerts avec la boîte de vitesses manuelle à 5 rapports ou l’automatique à 4 rapports.
Comportement
Disons que le moteur turbo se marie mal au châssis dont les prestations sont plutôt quelconques. Sur la route, les choses se gâtent car il y a trop de puissance pour le châssis qui avoue rapidement ses limites. Ironiquement, avec les 165 chevaux du moteur de base, on se plaint rapidement du manque de puissance. Tous les modèles souffrent d’un sous-virage trop précoce. Un trait de caractère amplifié par la prise de roulis et par une direction élastique et peu réactive. Soulignons également au passage que les pneus Yokohama Geolander sont mal adaptés; et si Subaru prétend vraiment vouloir concurrencer Audi ou Volkswagen en matière de tenue sportive avec le XT, ils devront proposer un groupe sport sur la voiture comportant des pneus à taille basse de 17 pouces et une suspension renforcée. Sur chemin sinueux, le Forester se montre imprécis au point que négocier une courbe à vive allure relève de l’acte de foi. Les amateurs de conduite à sensations seront déçus. C'est d'autant plus regrettable que le 4-cylindres à plat de 2,5 litres suralimenté de 210 chevaux ne demande qu'à s'exprimer, particulièrement avec la boîte manuelle à 5 rapports. Les accélérations sont brutales, et la sonorité, enivrante. La version atmosphérique de 165 chevaux est plus paresseuse mais sans doute mieux adaptée à la nature — plus familiale que sportive — du Forester.
Conclusion
Subaru qualifie le Forester d’utilitaire depuis son lancement en 1998. Avec la version XT, on lui ajoute des prétentions de sportive. Pour moi, le Forester n’est rien de plus qu’une familiale qui offre la sécurité des quatre roues motrices et qu’on doit conduire et traiter comme une familiale. Car pour prétendre être un VUS, il lui manque une garde au sol élevée, un boîtier de transfert et une certaine protection des organes mécaniques. Et pour être une sportive, il lui manque la rigidité, la suspension et de bons pneus. Donc, si vous cherchez une excellente familiale, le Forester répondra à vos besoins.
Forces
Freinage puissant et rectiligne Comportement sûr des 4 roues motrices Assemblage et la finition soignée Performance du moteur turbo (XT)
Faiblesses
Consommation de carburant pas exemplaire Places arrière à l’étroit Espace de chargement un peu petit
Nouveautés
Nouvelle version XT
Philippe Laguë 2e opinion
Pour sa première refonte, l'an dernier, le Forester a conservé les grandes lignes de son prédécesseur ainsi que ses organes mécaniques. Dans le jargon de l’automobile, on appelle cela une évolution. Dans le cas du Forester, je n'en suis pas si sûr, cependant… Les modifications apportées à la direction et à la suspension ont dénaturé cet excellent petit VUS, dont la conduite s'est aseptisée. Le Forester conserve néanmoins de précieux atouts : une transmission intégrale diablement efficace, une construction solide et une fiabilité exemplaire. À cela, il faut ajouter un confort et une insonorisation nettement améliorés, ainsi qu'un physique plus agréable. Ça ne peut pas nuire… Par ailleurs, ceux qui espéraient une motorisation plus puissante seront comblés avec l'arrivée de la version XT et de son moteur turbocompressé.