La bonne nouvelle GM !
Par : Nadine Filion
Quand on se glisse au volant de la Saturn Aura, on sent tout le chemin parcouru par GM ces dernières années. Pas surprenant que la berline intermédiaire ait été nommée la Voiture de l'année en Amérique du Nord pour 2007. Et ce, devant la Toyota Camry, rappelons-le… Rien de mieux comme bonne nouvelle GM, non ?
Carrosserie
Bel effort de style, que cette Aura. Le design aux tendances européennes mise sur des formes musclées et des courbes harmonieuses qui, même après trois ans sur le marché, se démarquent encore. Plusieurs versions s'offrent et, heureusement l'inutile version XE V6 a déjà quitté le plancher, bon débarras Vous avez donc le modèle XE de base avec un 4 cylindres à laquelle s'ajoute un modèle XR de 4 cylindres, il y a toujours le XR V6 de 3,6 litres et le nouveau hybride à propulsion électrique. Si je peux déjà vous faire une recommandation, reluquez sérieusement l'hybride. Elle propose un bon niveau d'équipements, toute la sécurité nécessaire et une consommation autour des 7,6 litres aux 100 kilomètres. À moins de 30 000 $, voilà qui en fait l'hybride intermédiaire la moins chère du marché.
Habitacle
La plus grande vertu de l'habitacle de l'Aura réside dans son insonorisation : pas un sifflement n'y passe. De plus, l'ergonomie intérieure est bien intégrée, et les matériaux sélectionnés, pour la plupart, sont de qualité (sauf le revêtement de plastique à l'arrière, qui s'égratigne encore trop facilement). Les commandes sont faciles à atteindre et à manipuler, sauf celles des sièges chauffants avant, dissimulées contre la portière. Justement, parlant de ces sièges : bien rembourrés, ils sont très confortables. Par contre, le dégagement pour la tête aurait nécessité quelques centimètres de plus, ce qui éviterait aux plus grands de se frotter au pourtour du toit ouvrant. À l'arrière, les places sont celles d'une vraie berline intermédiaire. Le coffre de la version hybride doit cependant composer avec des éléments hybrides qui le handicapent légèrement en termes d'espace de chargement. Oh, un détail : je ne sais si c'est moi ou la voiture, mais j'ai eu un mal fou à régler la climatisation dans le modèle hybride. Trop chaud, trop froid, des clapets de ventilation qui ne se ferment jamais… Enfin.
Mécanique
Comme on l'a dit plus haut, l'Aura s'offre avec une panoplie de moteurs. Pour ceux qui aiment le luxe, mais pas la consommation élevé, l'Aura offre un modèle XR avec un 4 cylindres, une nouveauté cette année. Autre nouveauté, le modèle hybride qui reprend la mécanique du Malibu. Au chapitre de la conduite, GM a substitué la direction à crémaillère à un dispositif à assistance électrique (l'une des directions électriques les mieux réglées, je dirais), et les pneus se font plus petits : des 16 pouces à faible roulement. Par contre, alors que les hybrides, pour la plupart, misent sur une boîte de vitesses à variation continue, l'Aura se contente d'une désuète automatique à 4 rapports. Dommage, on aurait pu réduire encore plus la consommation de carburant…
Comportement
Pour ce qui est de la conduite, l'Aura se place définitivement loin des berlines sans inspiration auxquelles GM nous a habitués. Ainsi, la direction, massive et aux réactions immédiates, accorde une grande présence sur la route. On lui reproche cependant l'un des plus grands rayons de braquage de la catégorie (12,3 mètres), ce qui ne facilite pas les manœuvres de stationnement. La suspension se veut complaisante, mais pas trop molle. Elle livre une tenue de route relativement bien assurée, même si l'on entend les amortisseurs soupirer de pression sur les cahots. La puissance du gros V6 (252 chevaux) est plus que suffisante pour un 0 à 100 km/h en 7,1 secondes. Les accélérations sont dynamiques, et les reprises, convaincantes, avec en prime, un léger effet de couple, mais bon. Bien sûr, les versions à 4 cylindres sont moins puissantes, mais c'est le prix à payer pour une consommation d'un tiers moindre. Enfin, la pédale de frein demande du muscle pour réagir.
Conclusion
On le voit dans les sondages sur la qualité automobile et la satisfaction de la clientèle : GM a fait de gros, de très gros efforts pour rejoindre la concurrence, surtout asiatique. Avec l'Aura de Saturn, elle a bien réussi sa "bonne nouvelle". Et ce n'est pas peu dire : la marche était tellement haute…
Deuxième avis : Philippe Laguë
Après nous avoir promis, pendant trois décennies, une berline intermé-diaire capable de rivaliser avec les meilleures japonaises (Accord, Camry et Cie), ils y sont enfin parvenus. Alléluia ! On n'y croyait plus, il faut bien le dire, et l'arrivée de l'Aura en a réconcilié quelques-uns, dont votre serviteur, avec GM. Si l'Aura et son clone, la Malibu, préfigurent ce qui s'en vient du côté de ce constructeur, voilà qui est rassurant. Elles sont confortables, spacieuses, silencieuses et moins ennuyeuses à conduire que certaines berlines asiatiques. Et en plus, elles sont belles, ce qui ne gâche rien. Encore là, c'est mieux que les fades berlines nippones (pléonasme ?). L'Aura et la Malibu sont de plus les seules berlines américaines de cette catégorie à s'être converties au mode hybride. Entre ces deux jumelles, ma préférence va toutefois à l'Aura, en raison de la qualité du service après-vente des concessionnaires Saturn.