Quand la perfection doit faire face à la tradition

Par Alexandre Crépault

On entend souvent dire que la Cayman est la 911 des pauvres. La vérité, c’est que cette voiture possède un comportement et un caractère bien distincts… tout comme une facture qui n’a rien à voir avec le budget des pauvres…

Carrosserie

Porsche affirme qu’elle a retouché sa Cayman l’an dernier. Il faut avouer que seul un œil averti peut vraiment voir la différence. Les entrées d’air à l’avant sont plus proéminentes que par le passé; les rétroviseurs se sont vu modifier, et la forme des phares et des feux arrière a été repensée. Le résultat ne nous empêchera certainement pas de dormir. Il reste que la silhouette du coupé continue de faire rêver. Les ailes avant, qui intègrent les nouveaux blocs optiques, nous ramènent vers la 911. L’arche des ailes arrière, entre lesquelles plonge la ligne du toit, donne une allure à la fois unique et musclée à la Cayman. Un ensemble aérodynamique très joli et exclusif à Porsche vous est offert en option pour… 8200 $ de plus !

Habitacle

À l’instar de la Boxster qui partage son habitacle avec la Cayman, simplicité et utilité dominent. Oubliez le grand design abstrait et branché. La planche de bord et la console centrale utilisent un assemblage élémentaire de formes rectangulaires. De base, la Cayman est servie quasi toute nue : vinyle, volant à trois branches et deux bancs sport réglables à la main. Selon la profondeur de vos poches, vous pourrez l’équiper de toutes les options inimaginables : cuir partout, siège à commande électrique ou baquet sport en un morceau, système de navigation, volant chauffant, pommeau de levier de vitesses de la même couleur que la carrosserie, etc. La liste s’allonge à l’infini, tout comme la facture quand vous ajoutez des options. 

Mécanique

L’une des caractéristiques de la Cayman est le fameux moteur à 6 cylindres à plat de Porsche. La Cayman de base se contente d’une cylindrée de 2,9 litres développant 265 chevaux, tandis que la Cayman S profite d’une cylindrée de 3,4 litres et de l’injection directe qui portent la puissance à 320 chevaux. Porsche a pris soin de donner 10 chevaux de plus que la Boxster aux deux modèles de la Cayman, question d’insister sur le tempérament plus sportif du coupé. À la fin de la journée, il faut se rappeler que Porsche doit constamment jongler avec la puissance de la 911 et celle de la Cayman/Boxster, de façon à ne pas cannibaliser l’un ou l’autre des modèles. Car un 6 à plat de 3,8 litres de 385 chevaux aurait une jolie place derrière les occupants d’une Cayman si la réputation de la 911 n’était pas en jeu… Et elle le serait. Encore une fois, une longue liste d’options aussi alléchantes que les prix sont salés peut ensuite agrémenter les performances de la voiture. Au sommet de l’exorbitant trône la nouvelle boîte de vitesses à double embrayage à 7 rapports de 5000 $, avec laquelle vous pourrez remplacer la manuelle à 6 rapports. La suspension active (PASM), le différentiel autobloquant et les freins en céramique sont autant de petits chefs-d’œuvre qui feront de votre Cayman un charme absolu à conduire… et de votre banquier son pire ennemi.

Comportement

La Cayman se comporte si bien qu’elle peut menacer la 911. Même si cette dernière demeure, à mon avis, plus gratifiante à piloter, la Cayman est tellement équilibrée qu’un enfant de six ans pourrait la pousser autour d’un circuit. Le ronronnement du 6 à plat dans notre dos… extase pure. Même avec sa cylindrée « relativement » petite, la Cayman et, surtout, la Cayman S, réussit à envoyer assez de puissance aux roues arrière pour donner une solide raclée à des voitures bien plus puissantes. À titre d’exemple, avec la boîte PPK et la commande de lancement offerte avec l’ensemble Sport Chrono, le 0 à 100 km/h s’effectue en 4,9 secondes. Le freinage (même sans les freins en céramique), la direction, les changements de rapports, tout travaille en harmonie et forme un véhicule tout simplement formidable à piloter, tant en ville que sur un circuit fermé.

Conclusion

La Cayman se veut vraiment l’un des meilleurs coupés sport du monde. De plus, son prix de base est quasi raisonnable. Le problème se découvre une fois qu’on commence à configurer sa Cayman S idéale. Ce prix grimpe si vite qu’on finit par tomber dans le territoire de la 911. La question qu’il faut donc se poser : devrait-on rêver d’une 911 ou d’une Cayman ?

Plus :

Comportement formidable

6-cylindres à plat exaltant

Allure sportive et sexy

Moins :

Où sont les 3,6-L et 3,8 L de Porsche

Options trop coûteuses

Sa grande sœur, la 911…