Revue et améliorée
Par : Philippe Laguë
Il y a deux façons de concurrencer un produit : y ressembler le plus possible ou s'en démarquer complètement. Lors de l'introduction de la Quest, en 1993, Nissan avait choisi la première option avec un modèle semblable aux autres fourgonnettes. Lorsqu'elle a été réintroduite dans la gamme Nissan, en 2004, après un hiatus de deux ans, ç'a été exactement l'inverse : la rupture de style était totale.
Carrosserie
À mon avis, c'est franchement réussi : la Quest est sans doute la seule fourgonnette que j'arrive à trouver belle, en plus d'être originale. On aime ou on déteste, mais au moins, c'est audacieux ! Trop, peut-être, pour les sages acheteurs de ce créneau qui semblent bouder la Quest.
Habitacle
Lors de la réintroduction de la Quest, il y a cinq ans, son habitacle avait été la cible de nombreuses critiques, autant pour sa décoration ésotérique que pour la piètre qualité de l'assemblage et des matériaux, ce qui a forcé Nissan à corriger le tir. La qualité d'assemblage a pris du mieux, mais il y a encore place à amélioration. La qualité des matériaux laisse encore à désirer, et, dans notre véhicule d'essai, certains panneaux étaient mal ajustés. En revanche, l'habitacle est mieux insonorisé. La Quest " revue et améliorée " propose un environnement agréable : c'est vaste, bien éclairé et décoré avec beaucoup plus de goût. Le tableau de bord, qui trônait au centre, se retrouve là où il devrait être, c'est-à-dire face au conducteur, et son instrumentation a été simplifiée. Les autres lacunes ergonomiques ont également été corrigées, et, comme dans toute bonne fourgonnette qui se respecte, les espaces de rangement et les porte-gobelets abondent. L'aspect pratique est d'une grande importance pour la clientèle cible, et la Quest se démarque avec des portes coulissantes, les plus grandes de la catégorie, ainsi que par la modularité de son habitacle. Les sièges du centre et la banquette arrière se replient aisément et permettent d'obtenir une surface plane. Ces mêmes sièges brillent également par leur confort, mais une lacune persiste : ils n'offrent toujours pas de maintien latéral ni de soutien lombaire.
Mécanique
Le V6 de 3,5 litres est considéré, à juste titre, comme l'un des meilleurs moteurs de l'industrie de l'automobile, et Nissan l'utilise à toutes les sauces. Quand il loge dans la Quest, il développe 235 chevaux, ce qui n'est pas de trop pour mouvoir cette grosse fourgonnette. N'allez pas croire qu'elle est plus lourde que ses rivales : à 1955 kilos, elle se situe dans la moyenne. Les performances sont adéquates, mais les reprises manquent un peu de vigueur. Cela dit, l'harmonie est parfaite avec la boîte de vitesses automatique à 5 rapports qui brille par sa douceur, tout comme le moteur qu'elle dessert.
Comportement
En matière de confort, les fourgonnettes sont bien servies par leur empattement long, mais la douceur de roulement de la Quest témoigne aussi de l'excellent travail des trains roulants. Au chapitre des aptitudes routières, la Honda Odyssey est la référence dans la catégorie, mais la Quest la suit de très près. La tenue de route est sûre, le roulis, bien maîtrisé, et la maniabilité de ce gros véhicule étonne. De bonnes notes également pour la direction, précise et bien dosée; et le freinage, efficace et puissant.
Conclusion
Grâce aux améliorations qui lui ont été apportées l'année dernière, la Quest est redevenue un véhicule, ma foi, tout à fait fréquentable. L'habit ne fait pas le moine, car son allure extravagante cache une personnalité bien sage mais pas dénuée de charme pour autant. Ses qualités sont celles qu'on attend d'une fourgonnette : habitabilité, polyvalence, confort et douceur de roulement. Elle propose même un zeste d'agrément de conduite, ce qui est une rareté dans ce segment. Sachez cependant que sa fiabilité n'a pas été sans tache. Évidemment, si vous louez, le problème ne se pose pas; sinon, considérez l'achat d'une garantie prolongée.
Deuxième avis : Benoit Charette
Voici un véhicule qui a connu une carrière ponctuée de haut et de bas. Elle a débuté dans les années 90 en association avec Mercury qui fabriquait la Villager. Quelques années plus tard, le projet est abandonné, et une nouvelle Quest revient après deux ans d'absence avec une approche toute nouvelle et des lignes avant-gardistes qui ont dérouté la clientèle de fourgonnettes. L'espèce de tour centrale ésotérique où les fonctions, pour la plupart, étaient réunies, a suscité beaucoup de réactions négatives. Après avoir corrigé le tir plusieurs fois, Nissan présente, depuis le milieu de l'année 2008, un modèle abouti. Malheureusement, ces nombreux changements d'orientation ont fait fuir une clientèle déjà peu nombreuse. Mais si une fourgonnette mérite une seconde chance, c'est bien la Quest.