Abandonnée
Benoit Charrette
Ce n’est pas faute d’essayer. Depuis 1998, Nissan tente périodiquement de redonner vie à sa petite camionnette devenue plus grande et plus puissante au fil des générations sans jamais y parvenir. Les ventes, déjà faibles l’an dernier, ont continué de baisser de plus de 25 % cette année. Il semble que la Frontier soit de plus en plus laissée à elle-même, et pourtant, ce véhicule mérite un deuxième coup d’œil.
Carrosserie
Depuis 2007, date de sa dernière retouche, la Frontier partage une version allégée et raccourcie de la plateforme de sa grande sœur la Titan. Elle emprunte aussi plusieurs indices visuels. Les ailes plus bombées, les lignes plus angulaires donnent du muscle au véhicule. Autrefois membre de la famille des petites camionnettes, la Frontier peut maintenant remorquer jusqu’à 2 950 kilos avec son V6, ce qui la place dans le plus fort de la lutte avec des concurrentes comme la Colorado ou la Dakota V6. Vous avez toujours le choix d’une configuration King Cab ou de la cabine double qui offrent quatre vraies portes.
Habitacle
L’aménagement intérieur est surprenant et offre plus d’espace utile que bien des camionnettes pleine grandeur d’il y a 15 ans. Si vous utilisez la Frontier pour le travail, vous trouverez beaucoup d’espaces de rangement et des strapontins pour les passagers occasionnels. Si vous devez faire du covoiturage, il vous faut aller directement à la version à cabine double qui offre de véritables places à l’arrière. Pour ce qui est de l’ambiance à bord, les matériaux sont de bonne qualité, les sièges, un peu fermes, tout comme la conduite. La Frontier est d’abord et avant tout une camionnette conçue pour le travail, et l’aménagement de la cabine le reflète bien.
Mécanique
C’est ici que vous choisirez ce que vous désirez faire avec votre véhicule. Pour les utilisateurs occasionnels qui recherchent un bon espace de rangement pour des matériaux, fleurs, plantes et autres, le modèle à 4 cylindres de 2,5 litres fera le travail. Vous pouvez même vous le procurer en version à deux roues motrices. Cette Frontier est fidèle à ses origines de petite camionnette pratique à utilisation légère. Pour ceux qui ont du travail plus sérieux, le V6 de 4 litres proposent 261 chevaux et un couple de 281 livres-pieds; c’est tout près d’une Dodge Dakota V8. Les deux moteurs viennent avec une boîte de vitesses manuelle, à 5 rapports dans le 4 cylindres et à 6 rapports avec le V6. Dans les deux cas, une boîte automatique à 5 rapports est également proposée en option.
Comportement
Au volant, la Frontier est sans surprise. Comme elle est construite sur une plateforme modifiée de la camionnette Titan, vous avez l’impression de conduire les 2/3 d’une Titan. La conduite est confortable et coulée. Le V6 possède toute la puissance nécessaire, et le système à 4 roues motrices peut vous amener à des endroits où vous n’oseriez jamais aller. La suspension est un peu sèche et vous rappelle que vous êtes dans une camionnette avec châssis à échelle équipé d’un essieu rigide à l’arrière. Donc, dès que la route se dégrade un peu, ça cogne. Pour ceux qui aiment les montagnes russes, il y a la version Pro 4X avec des amortisseurs Bilstein, des plaques de protection supplémentaires sous le véhicule et un différentiel autobloquant DANA 44. Un ensemble d’équipements qui apprécient spécialement la torture hors route.
Conclusion
En regardant le véhicule de près, il n’y a pas de défaut majeur. La baisse de succès est plutôt attribuable à des facteurs extérieurs. Par exemple, au cours de la dernière année, le prix des camionnettes pleine grandeur a tellement chuté qu’il se compare maintenant à celui de la Frontier. On peut se procurer une F-150, une Ram ou une Chevrolet Silverado pour 25 000 $, soit le prix de la Frontier à 4 cylindres. Entre les deux, laquelle choisiriez-vous ? Posez la question c’est y répondre.
Forces
Format intéressant
Performances à la hauteur (V6)
Châssis robuste
Faiblesses
Intérieur utilitaire et peu inspiré
Prix élevé (pro 4X)
V6 assez glouton