Le début du renouveau
Benoit Charette
C’est l’Altima qui, en 2002, a marqué le début d’un revirement spectaculaire qui se poursuit toujours chez Nissan. Cette compagnie moribonde qui, durant les années 1990, produisait des modèles sans imagination (merci à Jerry Hirschberg) figure aujourd’hui parmi les plus prospères et les plus rentables de l’industrie (merci à Carlos Ghosn). Pour 2005, en plus de rafraîchir ses lignes, l’Altima est offerte en version SE-R, étiquette généralement réservé à la Sentra.
Carrosserie
Quelques retouches au capot moteur et aux phares (qui portent maintenant des verres fumés à l’arrière) ainsi qu’une calandre un peu plus menaçante qui se rapproche de celle de la Maxima résument assez bien le nouvel extérieur. La nouvelle SE-R se démarque clairement avec une calandre surbaissée, un traitement spécifique pour les feux avant (au xénon) et arrière, des jupes latérales et un becquet arrière unique qui lui donne un style de compétition. Ajoutez des phares de brume distinctifs, des roues en alliage unique de 18 pouces chaussées de Bridgestone Potenza à taille basse et choisissez- la en rouge (couleur unique à la SE-R). Dès lors, il sera impossible de confondre la vôtre avec une autre Altima.
Habitacle
Nissan a reçu beaucoup de mauvaise presse à propos d’une finition bâclée et de l’aspect bon marché de certains matériaux comme le plastique. Pour 2005, plusieurs modèles Nissan, incluant l’Altima, reçoivent une nouvelle console et une planche de bord rehaussée de quelques très populaires touches métalliques. Vous pouvez choisir pour la première fois dans l’Altima un système de navigation avec DVD. Fidèle à la tradition SE-R, cette version profite de sièges en cuir chauffants habillés de noir et cousus de fil rouge ou argent. Devant vos yeux, trois cadrans disposés à la 350Z indiquent la pression d’huile, le niveau de carburant et le voltmètre. Un fini chrome foncé et des pédales d’aluminium de style compétition complètent le tableau de la SE-R.
Mécanique
Pendant que le moteur quatre cylindres 2,5 litres de base demeure inchangé à 175 chevaux, l’excellent moteur à tout faire V6 de 3,5 litres offre 5 chevaux supplémentaires cette année pour un total de 250. Dans les versions quatre cylindres, vous avez le choix entre une boîte manuelle à cinq rapports ou une automatique à quatre vitesses (cinq rapports avec le V6). Un échappement plus performant (avec embout chromé) permet au V6 du SE-R de livrer plus de 250 chevaux en passant par une agréable boîte manuelle à six vitesses aux passages rapides ou une cinq vitesses automatique.
Comportement
Sur la route, l’Altima s’avère aussi compétente que belle. Un empattement long jumelé à une excellente visibilité la rend très agréable à conduire. Un sérieux bémol pour le V6 qui souffre encore d’un vilain effet de couple lors de franches accélérations. Ce problème chronique qui affuble la voiture depuis son lancement est difficile à concevoir et ne devrait pas se trouver dans un véhicule moderne. La SE-R profite d’une suspension plus rigide et de barres antiroulis de plus fort calibre avec des roues de 18 pouces 225/45 qui collent la voiture au sol avec beaucoup de conviction. De plus, la SE-R est dépouillée de certaines aides à la conduite électronique comme la traction asservie pour augmenter le caractère joueur de la voiture et laisser plus de latitude au conducteur.
Conclusion
Nissan vit en ce moment un des plus beaux retours de la récente histoire automobile. Le carnet de nouveautés compte encore cinq modèles en 2005 et on continue à améliorer les bons produits. L’intérieur sans intérêt de la première génération d’Altima se porte mieux et la voiture demeure intéressante avec un prix à la hauteur. Un choix avisé dans cette catégorie.
Forces
• Moteurs efficaces et silencieux • Espace généreux • Présentation intérieure à la hausse
Faiblesses
• Effet de couple persistant (V6) • Sensibilité au vent latéral
Nouveautés en 2005
•Tableau de bord partiellement redessiné, nouvelles garnitures de chrome dans l’habitacle, grille de calandre, phares, capot, jantes et enjoliveurs redessinés, phares et feux arrière fumés, pneus de nouvelles dimensions (S et SL), puissance du moteur V6 augmentée de 5 chevaux, nouvelle boîte automatique à 5 rapports avec mode manuel (V6), nouvelle version 3.5SE-R
2e opinion Hugues Gonnot
• La voiture de la révolution chez Nissan, celle par qui le beau est arrivé. La concurrence a dû mettre les bouchées doubles pour rejoindre l’Altima en termes de style (regardez la Mitsubishi Galant, une copie presque fidèle). Le quatre cylindres est déjà intéressant mais le V6 transforme l’Altima en une étonnante routière. Routière, pas sportive, car le train avant est quelque peu malmené par la cavalerie. Pour le reste, elle est agréable à conduire et ses suspensions réservent un bon confort aux occupants. Ceux-ci seront cependant déçus par l’aspect peu reluisant des plastiques intérieurs. Le restylage de la planche de bord est bienfaiteur, mais la finition reste en dessous de celle des concurrentes proches. Où est passé le savoir-faire de Nissan en la matière (plastique, ah, ah) ?