Magnétique
N a d i n e F i l i o n
Ah, l’amour… La 350Z de Nissan a beau ne pas être parfaite, elle réveille quand même des pulsions amoureuses qui font qu’on lui pardonne tout. Enfin, presque tout.
Carrosserie
Dès qu’on la voit, on craque. Disons, je craque. Avec ses lignes à la fois rétro et contemporaines, la Z a belle gueule, y a pas à dire. Deux versions, assemblées sur la plateforme à propulsion de Nissan, s’offrent à nous : le coupé et la décapotable. Cette dernière a été lancée il y a plus d’un an maintenant (à l’été 2003). Son toit rétractable souple s’abaisse à l’aide d’une commande électrique en moins de 20 secondes et se loge derrière les sièges, sans handicaper l’espace de rangement du coffre arrière. Avec 116 litres d’espace de chargement, celui-ci peut accueillir tout le nécessaire pour un week-end d’escapade. On peut aussi y mettre un sac de golf : la marche à suivre est même indiquée dans le coffre.
Habitacle
Si l’extérieur parle romance et passion, l’intérieur laisse plutôt de glace. À qui la faute ? À cette surenchère d’un plastique terne jumelé à trop peu d’appliques d’aluminium. Dommage, car Nissan nous a accoutumés à des habitacles bien plus exotiques… Heureusement, le confort est au rendezvous. Les sièges enveloppants de la Z figurent parmi les plus confortables de la catégorie. Les dimensions intérieures s’avèrent généreuses pour une deux places et personne ne devrait y souffrir de claustrophobie. La majorité des commandes sont accessibles et facilement utilisables, sauf celles qui contrôlent les glaces électriques – posées le long de l’appuie-bras des portières. De même, le porte-verres situé derrière le coude n’est pas aisé à joindre – on peut toujours se rabattre sur celui qui prend la place d’un coffre à gants inexistant. Encore une ou deux déceptions : l’habitacle ne profite pas de la meilleure insonorisation en ville et les bruits de vent nous forcent à grimper le volume de la radio.
Mécanique
C’est le très fidèle V6 de 3,5 litres de Nissan qui monte à bord, pour développer 287 chevaux et 274 livres-pied de couple. La boîte manuelle à six vitesses est de série, mais l’automatique à cinq rapports équipe la version Tourisme et, en option, la version décapotable. Cette dernière boîte est souple, bien que ses trois premiers rapports soient décidément très courts – l’aiguille des révolutions ne cesse de chercher sa position en accélération. Différentes technologies, telles le contrôle de traction et le système de stabilité, viennent obligeamment pallier le mode propulsion. La répartition du poids est de 53/47 vers l’avant.
Comportement
Nous disions que c’est beau, l’amour. Celui-ci est renforcé par un grondement excitant que laisse entendre le double embout d’échappement. Par contre, si la puissance est bienveillante, elle doit cependant composer avec une voiture plus lourde que légère. Oubliez les départs canons et attendez-vous à des reprises moins dynamiques que souhaité (surtout avec la boîte automatique). Mon goût personnel aurait également préféré une direction qui livre davantage de sensations, mais le freinage est sec et convaincant. La suspension indépendante aux quatre roues constitue un excellent compromis entre la fermeté d’une solide tenue de route et l’indulgence qui pardonne le mauvais état de nos routes au Québec. Surprise: je m’attendais à une consommation d’essence beaucoup plus grande, mais la Z en roule un bon coup avant de redemander à boire.
Conclusion
Depuis son lancement, la Nissan 350Z s’attache une belle popularité. Les témoignages d’affection envers elle se sont concrétisés en 2003 alors que le coupé a été choisi par l’Association des journalistes automobiles du Canada (AJAC) comme «Voiture de l’année », « Meilleur nouveau design » et « Meilleure voiture sport et performance ». Vous voyez ? Je ne suis pas la seule à être tombée sous le charme…
Forces
•Belles lignes extérieures •Beau « ronron » •Habitacle confortable
Faiblesses
•Intérieur « plate » •Le poids de la voiture handicape ses accélérations •Où sont les commandes audio ?
Nouveautés en 2005
•Aucun changement majeur
2e opinion Alexandre Crépault
• La 350Z est l’incarnation japonaise de la Corvette. Championne dans la discipline du « tape-cul », sa finition donne par endroits dans le bon marché et l’ensemble sent le baroque. Ajoutons que le mot souplesse ne fait pas partie du vocabulaire d’une 350Z. Mais le premier tour de clé vous fera oublier tout ça ! L’engin est puissant et le moteur rugit à chaque changement de rapport. Dès les premières révolutions, il dispense sa fureur aux roues arrière. Dans un nuage de fumée opaque, une 350Z peut détaler comme un lapin pris de panique. La voiture est sous-vireuse à ses heures, mais il reste toujours un peu de jus sous le pied droit pour déjouer cette inclination.