Second violon
Benoit Charette
Ceux qui ont connu l’époque du Mitsubishi Expo LRV en ont généralement gardé de bons souvenirs. Ce véhicule, commercialisé chez nous sous la bannière Dodge (Colt Vista), au début des années 1990, avait devancé la mode des petits utilitaires et avait connu un certain succès. Dix ans plus tard, Mitsubishi récidivait avec l’arrivée de l’Outlander, mais cette fois le marché a bien changé et les bons véhicules sont légion. Pas facile de faire sa place au soleil.
Carrosserie
Comme plusieurs véhicules de cette catégorie, l’Outlander est basé sur une plateforme de voiture, dans ce casci une Lancer. S’il possède une largeur comparable à celle de ses plus proches compétiteurs (Honda CR-V, Nissan X-Trail, Ford Escape), l’Outlander est le plus long de la catégorie. Sa stature se situe à mi-chemin entre la familiale et l’utilitaire. Sa silhouette épurée résistera bien au passage du temps. Le seul hic, c’est le devant à la Pontiac qui ne cadre pas bien avec le reste du véhicule ; on dirait une pièce de carrosserie ajoutée à la dernière minute.
Habitacle
La quantité d’équipement est classée selon trois niveaux de finition. Le modèle de base, aussi appelé LS, offre l’air climatisé, un lecteur CD, le régulateur de vitesse, les vitres électriques et le verrouillage des portières à distance en équipement de série. Dans le XLS, vous profiterez de roues de 17 pouces, d’un choix de tissus qui rapproche l’intérieur de celui d’une voiture de luxe. Les freins ABS demeurent en option même dans le XLS. Et pour 2005, il y a la nouvelle version Limited avec sièges en cuir, chaîne audio Infinity de meilleure qualité et toit ouvrant, tous en équipement de série. Comme il s’agit du plus long véhicule de sa catégorie, il y a de la place pour tout, des passagers aux bagages, un des points forts du véhicule.
Mécanique
C’est précisément au chapitre de la mécanique que l’Outlander perd le plus de points. Alors que plusieurs compétiteurs offrent un V6, le seul moteur pour ce Mitsubishi est le quatre cylindres de 160 chevaux. Une fois que vous avez atteint votre vitesse de croisière sur l’autoroute, le véhicule devient remarquablement silencieux ; le problème se situe entre le moment où vous tournez la clé dans le contact et celui où vous accédez à votre vitesse de croisière. Deux autres facteurs nuisent à la performance. Le poids imposant constitue un sérieux handicap et la boîte automatique à quatre rapports est désuète : les rapports sont inutilement longs et le moteur s’essouffle rapidement. Une boîte à cinq rapports améliorerait la situation.
Comportement
Ceux qui n’ont pas la performance en tête seront parfaitement heureux avec l’Outlander qui profite d’une direction précise et d’un châssis très rigide. Mitsubishi a aussi fait un effort supplémentaire pour incorporer la plus grande quantité de matériaux insonorisants à tous les endroits où c’était possible. Pour les passagers qui prennent place à bord, cela se traduit par l’habitacle le plus silencieux de sa catégorie. Si vous en avez l’occasion, optez pour les pneus de 17 pouces, en option, qui offrent une meilleure liaison au sol et un confort accru de conduite. L’intrusion de la suspension multibras, qui contribue à la très bonne tenue de route, obstrue également une partie de l’espace de chargement; c’est le compromis que Mitsubishi a choisi de faire.
Conclusion
Dans l’ensemble, l’Outlander constitue un produit raffiné qui n’offre toutefois rien d’exceptionnel par rapport à la concurrence. Son moteur, même avec 160 chevaux, n’est pas à la hauteur des V6 dans sa catégorie et arrive à peine à faire la lutte aux autres quatre cylindres; c’est là sa plus grande faiblesse. Toutefois, l’Outlander est solide et bien construit et si vous êtes capable de passer par-dessus la motorisation, il représente un excellent choix.
Forces
• Ligne intemporelle • Habitacle généreux • Roulement silencieux
Faiblesses
• Moteur anémique • Freinage un peu mou • Boîte de vitesses désuète •Faible valeur de revente
Nouveautés en 2005
•Nouvelle version Limited, boîte manuelle disponible dans LS, freins à disques aux 4 roues, phares et feux arrière redessinés, nouveau becquet arrière, jantes en alliage de 17 pouces dans XLS et Limited, nouveau tissu des sièges, groupes d’options du modèle XLS discontinués (ces options se trouvent dans le modèle Limited)
2e opinion Luc Gagné
• Il s’est vendu seulement 454 Outlander au Québec en 2003, comparé à plus de 4000 CR-V chez Honda. Et cette contre-performance est facile à comprendre : ce véhicule n’a pas grand-chose à offrir à part sa belle frimousse. Son intérieur est bien aménagé, certes, mais ses 160 chevaux suffisent à peine à traîner cette lourde carcasse. Aussi, parmi les choses qui agacent : le réservoir de 59,4 litres qui limite l’autonomie et oblige à passer souvent demander des nouvelles du pompiste. Ce qui, psychologiquement, est très énervant. À l’aise sur la grand-route, l’Outlander peut s’en détourner mais on sent vite qu’il n’est pas fait pour ça. Malgré son nom évoquant la « sortie sur terre », il est bien mieux sur le bitume.