Allure originale
Par Gabriel Gélinas
Le créneau des véhicules utilitaires sport compacts est celui qui connaît la progression la plus marquée au pays. Nouveau joueur dans le marché, la marque japonaise Mitsubishi aligne son Outlander pour faire concurrence aux Toyota RAV4, Honda CR-V, Ford Escape et tous les autres ténors de cette catégorie. Comme c’est souvent le cas avec les utilitaires compacts, l’Outlander a été réalisé à partir de la plateforme d’une berline, la Lancer, dans le cas présent. Cela a permis de créer un véhicule qui offre la position de conduite surélevée d’un 4 x 4 et le comportement sur la route qui s’apparente plus à celui d’une voiture que d’un camion.
Carrosserie
Au plan visuel, l’Outlander se démarque un peu de la meute avec son allure à la fois plus sportive et plus aérodynamique que celle des concurrents. De plus, plusieurs éléments, comme les feux arrière, viennent confirmer le souci du détail apporté par les concepteurs. Malgré les apparences, l’Outlander n’est pas vraiment conçu pour les sentiers; en fait, il s’agit plutôt d’un utilitaire sport de route puisque ses organes mécaniques sont exposés et non protégés par une plaque de métal.
Habitacle
En plus de son allure originale, l’Outlander offre beaucoup d’espace aux passagers, l’habitacle étant spacieux et confortable autant à l’avant qu’à l’arrière, où même des adultes pourront aisément prendre place. À l’avant, le tableau de bord est classique, et les commandes ainsi que les instruments, bien agencés. De plus, la qualité des matériaux et de la finition est très bonne, et la liste des équipements offerts de série est intéressante : elle comprend notamment le climatiseur, le régulateur de vitesse et les vitres électriques.
Mécanique
L’Outlander fait appel à un moteur à 4 cylindres de 2,4 litres qui ne développe que 140 chevaux, ce qui constitue le premier point faible de ce véhicule si on le compare à la concurrence. De fait, la puissance délivrée par ce moteur est à peine convenable pour la circulation en ville; mais c’est surtout sur l’autoroute ou encore en manœuvres de dépassement qu’on constate son manque de souffle et le fait qu’il soit bruyant en accélération franche. De plus, il faut préciser que l’Outlander pèse 1570 kilos et qu’il n’est offert qu’avec une boîte de vitesses automatique, ce qui n’aide pas sa cause. À titre de comparaison, le Honda CR-V, qui est l’utilitaire sport compact le plus vendu au Québec, est plus léger de 90 kilos, et son moteur, qui fait exactement la même cylindrée, développe 20 chevaux de plus.
Comportement
Pour ce qui est du comportement sur la route, l’Outlander propose une conduite confortable et silencieuse une fois la vitesse de croisière atteinte, et son comportement ressemble plus à celui d’une voiture que d’un camion léger. On retient toutefois deux autres points faibles. Primo, le manque de puissance des freins (freins arrière à tambours et système ABS offert en option seulement. De plus, le rayon de braquage est très grand, ce qui complique parfois la circulation en ville mais surtout les manœuvres de stationnement. Présents sur le marché américain depuis plusieurs années, les véhicules Mitsubishi n’ont pas encore fait la preuve de leur fiabilité dans nos conditions de conduite plus rigoureuses, puisqu’ils ne sont offerts au pays que depuis septembre 2002.
Conclusion
Le principal handicap du Mitsubishi Outlander, c’est le manque de puissance de son moteur à 4 cylindres qui ne développe que 140 chevaux, alors que la majorité des véhicules concurrents disposent de plus de puissance, certains étant même équipés de moteurs V6. Cependant, cette situation sera probablement corrigée l’an prochain avec l’arrivée d’un moteur plus performant sous le capot de l’Outlander.
Forces
Son allure originale Son habitacle spacieux et confortable Son prix intéressant
Faiblesses
Son moteur manque de puissance Un rayon de braquage trop grand Sa puissance de freinage Une fiabilité à démontrer
Luc Gagné 2e opinion
Les Canadiens tardent à découvrir l’Outlander. Mais on comprend pourquoi. À part son « museau » massif, son esthétique commune ne le distingue pas des produits rivaux. De plus, les maniaques de la pédale qualifient ses performances de quelconques. J’estime cependant que le « vrai » monde peut vivre heureux au volant d’un Outlander. Son habitacle spacieux et bien aménagé accueille confortablement quatre adultes, et sa finition est correcte. Sa transmission intégrale constitue également un atout précieux pour nous, Québécois. Je classerais néanmoins le CR-V de Honda un cran au-dessus, question aménagement et polyvalence. Le Subaru Forester serait toujours plus performant et plus élégant. Par rapport au RAV4, de Toyota, l’Outlander serait plus confortable, mais nettement moins tape-à-l’œil. Et il présenterait deux avantages sur les jumeaux Escape et Tribute à 4-cylindres, de Ford et Mazda : une consommation et un confort de roulement supérieurs. Et ces fameuses performances ? Dans mon livre à moi, si le rouge d’un feu de circulation ne vous fait pas le même effet que la cape du toréador au taureau, elles sont acceptables.