Groovy ! Par Benoit Charette Vous adorez les publicités de 30 secondes de Mitsubishi Eclipse ? Vous bavez d’envie en regardant les lignes de cette voiture unique ? Vous voulez être au volant de la voiture la plus « cool » sur le marché sans trop vous soucier de sa conduite ? Attention ! L’amour rend souvent aveugle ! Même si l’Eclipse fait l’objet d’un véritable culte, regardons ce qu’elle a vraiment dans le ventre. Carrosserie Avouons que, dans ce segment de marché, l’allure est importante. Avec ses roues de 17 pouces, son grand becquet arrière et une jupe agressive à l’avant, l’Eclipse GT mise à notre disposition n’a rien à envier à ses concurrentes. Ajoutez ses arêtes à la Ferrari sur le côté, ses phares en pointe de diamant et une ligne de toit suffisamment basse pour la faire passer pour un coupé exotique et vous avez une voiture fort attirante présentant une silhouette intemporelle qui traverse bien les années sans se faner. Habitacle Premier aspect décevant de la voiture, le confort n’est pas réellement au rendez-vous. Dans une voiture sport, la première qualité d’un siège est d’être ferme et enveloppant pour permettre au conducteur de faire corps avec la route. Or, dans l’Eclipse, vous aurez vaguement l’impression de vous asseoir dans un siège de Cadillac. Moelleux et évasifs, les sièges avant, en plus d’être inconfortables, vous donnent beaucoup de fil à retordre avant de vous permettre de trouver une position agréable; vous avez toujours l’impression d’être trop incliné vers l’arrière. Un mot sur la visibilité qui, elle aussi, laisse à désirer. Les piliers encombrants limitent la vue des trois quarts avant et arrière, et l’aileron sur le coffre diminue sensiblement votre champ de vision. Il y a par contre de bons points sur le confort. La conduite dans son ensemble est d’un confortable surprenant pour une voiture sport qui peut contenir une quantité étonnante de bagages en raison de son grand hayon s’ouvrant sur un très grand espace de chargement. Moteurs Les versions RS et GS sont propulsées par un 4-cylindres à SACT de 2,4 litres développant 147 chevaux et couplé à une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports. Les modèles GT sont dotés d'un moteur V6 de 3 litres faisant 200 chevaux, marié à une boîte manuelle à 5 rapports. Une boîte automatique « Sportronic Sequential Shift » à 4 rapports est également offerte sur les GT. Notre voiture se présentait avec une boîte manuelle très bien étagée et un moteur V6. Conduite Sous son œil menaçant, cette sportive est bien tranquille et aime beaucoup plus les sorties de grands boulevards que la piste de course, quoi qu’en disent les amateurs de « Rapide et dangereux ». Même avec ses 200 chevaux, notre version GT n’appréciait pas les brusqueries. Pour tirer toute la puissance, il faut jouer du sélecteur de vitesses. La suspension et la direction sont molles et paresseuses. Le freinage est spongieux et manque de tonus. À son état naturel, l’Eclipse a du cœur, mais l’ossature ne suit pas toujours. Mais cela dit, si vous préconisez la modération, votre expérience au volant sera plus que satisfaisante. Conclusion Il est vrai que vous pouvez faire de meilleurs choix pour le prix d’une Eclipse, mais il faut retenir le mot « choix » ici. Une Acura RS-X est plus sportive, mais demande de tourner le moteur à haut régime pour profiter des mêmes 200 chevaux. La Mustang GT offre le son incomparable d’un moteur V8, mais l’ergonomie est nulle, et le confort spartiate. Enfin, la Toyota Celica offre un bon équilibre, mais il faut aussi lui pousser dans les fesses pour profiter de ses 180 chevaux. Alors, si vous voulez être « hip » et mettre la priorité sur le confort de roulement avant la conduite sportive pure et dure, l’Eclipse est faite pour vous; il ne faut pas oublier les 34 000 $ de notre voiture d’essai. Forces Les lignes réussies Le moteur V6 énergique Une bonne tenue de route Faiblesses Une suspension trop souple La direction floue Un châssis peu rigide Nouveautés Pas de changement majeur Philippe Laguë Parmi mes déceptions de l'année, ce coupé sport se classe dans le peloton de tête. Mitsubishi peut dire un gros merci aux producteurs du film Rapides et dangereux, qui semble avoir contribué à consolider le culte que vouent les "ti-culs à casquettes" à l'Eclipse. Pourtant, cette sportive japonaise évoque les pires réalisations américaines, avec une finition très plastique, un assemblage bâclé et des panneaux de carrosserie qui semblent venir de chez Pontiac. Et ne parlons pas de son comportement, qui est tout sauf sportif. L'Eclipse attire l'attention, c'est vrai, mais vous connaissez le proverbe : "tout ce qui brille n'est pas de l'or… "