Le roadster à personnalités multiples
Par Michel Crépault
Il revient à la SLK l’honneur d’avoir été le premier roadster moderne à se doter d’un toit en aluminium rétractable. C’était en 1997 afin de riposter à la Z3 et à la Boxster de l’époque. Il est amusant de constater aujourd’hui que la nouvelle Z4 vient d’adopter ce principe, tout comme l’a déjà fait la Mazda MX-5. Mais du côté de la SLK, quoi de neuf pour 2010 ?
Dans l’immédiat, il ne peut guère se passer grand-chose. C’est un secret de polichinelle que Benz travaille à la 3e génération de SLK (nom de code R172), laquelle sera lancée à la fin de 2010 comme modèle 2011.
CARROSSERIE
L’allure du tonnerre se révèle le point fort de la SLK actuelle : la puissante assurance de son museau, la sveltesse de ses flancs et la très belle harmonie qui se dégage de sa silhouette. Les stylistes de 2004 ne se sont pas gênés pour s’inspirer de la superbe SLR McLaren afin d’incorporer au véhicule biplace une élégante agressivité. La SLK a mis au rancart un qualificatif douteux comme « charmante » et se prend désormais au sérieux avec ses trois versions offertes chez nous : 300, 350 et 55 AMG.
HABITACLE
Un roadster, ce n’est pas spacieux, une impression accentuée dans la SLK par la hauteur de la ceinture de caisse. Au moins, elle a de la classe : les cadrans techno, le tableau de bord légèrement tourmenté, le gros volant dont les mains recherchent goulûment le boudin et les deux baquets extrêmement bien moulés et moulants. Par ici les kilomètres ! Dès 2004, Benz a innové avec le Airscarf, un bidule qui achemine de l’air chaud à la hauteur des appuie-tête pour prolonger la saison à ciel ouvert.
Les espaces de rangement sont parcimonieux, toutefois. Et dès que vous accueillez un passager, n’importe quel bagage devra prendre la direction du coffre, lequel n’est pas exactement gigantesque.
MÉCANIQUE
Trois versions, trois moteurs, deux boîtes de vitesses et des performances à l’avenant. La SLK300 est heureuse avec son V6 de 3 litres de 228 chevaux qui boucle le 0 à 100 km/h en 6,3 secondes. La SLK350 préfère un V6 de 3,5 litres de 300 chevaux qui retranche près d’une seconde au chrono de sa petite sœur. Enfin, la SLK55 d’AMG utilise un V8 de 5,4 litres de 355 chevaux qui descend les accélérations sous la barre mythique des 5 secondes. Ironiquement, ce bolide se débrouille uniquement avec la boîte de vitesses automatique 7G-Tronic, alors que les deux autres versions s’offrent en extra une boîte manuelle à 6 rapports.
COMPORTEMENT
Si vous voulez posséder un roadster pour maîtriser des routes en lacet dont vous seul connaissez l’existence, allongez les billets nécessaires pour la version AMG; sinon, au moins la 350. Les 228 chevaux de la version de base me laissent mi-figue, mi-raisin. Elle a le gabarit d’une Z4, mais elle est loin d’en avoir la nervosité. Trop bourgeoise. Cette biplace est conçue pour la balade et le salon de coiffure. Si on se donne la peine d’écraser le champignon et de sortir le méchant en soi, l’auto ne nous en est pas vraiment reconnaissante. Le toit dur comporte au moins deux inconvénients : il gruge l’espace du coffre et ajoute des kilos. La SLK300 nous le rappelle.
Avec le 3,5-litres, on jouit d’une zone rouge à 7 200 tours par minute, tandis que 97 % de la puissance est disponible dès 2 000 tours. La direction a été raffermie. On tourne le volant, et le système entièrement mécanique s’empresse de réagir. La boîte automatique, par contre, ne prend pas le relais aussi rapidement qu’on le voudrait. À bord du modèle AMG, la version Speedshift de la boîte G-Tronic satisfera davantage.
CONCLUSION
L’appellation SLK n’a pas été choisie au hasard : Sportlich (sportif), Leicht (léger) et Kompact (compact) résument bien les attributs visés. La première génération était trop gentille. La deuxième a augmenté de plusieurs crans le plaisir de conduire, mais n’oublions pas que les amateurs de Benz apprécient d’abord la marque pour le confort à bord. Pour le pilote en vous, il vaudra mieux se tourner vers la version AMG ou alors vers d’autres roadsters moins dodus mais plus nerveux.
Ou attendre la 3e génération…
POINTS FORTS
Allure qui plaît
Confort certain
Boîte manuelle offerte dans au moins deux versions
POINTS FAIBLES
Sonorité du V6 qui manque de piquant
Espaces de rangement déficients
Poids qui reste un ennemi de taille
NOUVEAUTÉS EN 2010
???