Injection de Testostérone
Par : Benoit Charrette
Depuis son lancement en 1996, Mercedes a vendu près d'un demi-million de SLK. Cette biplace aux allures féminines a amorcé un virage plus masculin en 2004. Pour l'année modèle 2009, on ne parle pas à proprement dit d'un nouveau modèle (ce dernier arrivera en 2011). La base est la même, mais Mercedes ajoute des hormones, plus de gadgets et un style qui respire la F1 à plein nez.
Carrosserie
Ce n'est pas par hasard qu'on retrouve des airs de SLR dans les lignes de la nouvelle SLK. Le responsable du concept et de l'ingénierie, Jurgen Wassinger, est l'homme qui voit à la destinée de la SLR, de la SL, des produits Maybach et de la SLK. Le lien le plus évident avec la F1 est à l'avant avec ce bouclier aux allures d'aileron de monoplace; à l'arrière, un simili-diffuseur de la couleur de la carrosserie ajoute à l'image de compétition. Ajoutez quelques petits extras (grilles alvéolées, rappels de clignotant en flèche dans les rétroviseurs, sorties d'échappement plus rectangulaires, jantes redessinées…), et l'on obtient une SLK provocante à souhait.
Habitacle
Reconnue pour ses intérieurs un peu austère, Mercedes a déployé quelques efforts pour agrémenter l'habitacle de la SLK. Le volant à trois branches a été redessiné, tout comme le fond des cadrans du tableau de bord, désormais cerclés de gris. Au moment de choisir la finition de sa SLK, l'acquéreur pourra opter pour l'un des nouveaux coloris de cuir : rouge Gullwing, en référence à celui des 300SL, ou nappa "beige naturel", pour aller de pair avec les boiseries en frêne ou ronce de noyer. Le marron et le noir sont toujours au catalogue. La position de conduite est toujours au ras du bitume, et la caisse, élevée, ce qui donnera aux personnes de petite taille l'impression de prendre place dans un sous-marin. Le confort n'est pas en reste, toutefois, et Mercedes a même ajouté des éléments électroniques récents pour assister et divertir le conducteur. Le nouveau dispositif télématique donne ainsi accès, par l'entremise de la reconnaissance vocale Linguatronic, à la chaîne audio, au Bluetooth et à la navigation. Les mélomanes disposent aussi d'une interface pour brancher leur iPod.
Mécanique
Dès le premier tour de clé, les 300 chevaux du modèle 350 émettent une sonorité caverneuse particulièrement travaillée. Une joie de vivre que la mécanique manifeste par une facilité déconcertante à augmenter de régime et à franchir sans efforts les vitesses légales. Le V6 Mercedes franchit les 7 200 tr/min tout en émettant des borborygmes évocateurs au moindre lever de pied. Un mot pour dire que la version AMG demeure la même avec les 355 chevaux de son V8. Il y a également le modèle 280, rebaptisé 300 pour 2009. Son moteur de 3 litres de 228 chevaux constitue cependant un excellent compromis entre plaisir et raison, car il se montre vif, précis, agile – grâce à la direction adaptative – et parfaitement équilibré sur l'asphalte. Sa consommation se situe autour des 9,5 litres aux 100 kilomètres, et sa boîte manuelle gagnerait à être un peu plus précise.
Comportement
Ce qui frappe à bord de cette Mercedes SLK, c'est sa grande rigidité. Aucun bruit parasite ne vient troubler la conduite. Une nouvelle direction à assistance variable réduit de 22 % les mouvements à produire lors d'une manœuvre d'évitement. Néanmoins, la direction de base procure un agrément tout aussi satisfaisant. Le train arrière, même avec toute l'assistance électronique, demeure nerveux quand on le pousse dans ses derniers retranchements. C'est là une autre preuve du caractère plus sportif de la SLK. Les amateurs apprécieront la plus faible intrusion des systèmes électroniques. La facilité de prise en main prédomine au volant. C'est le fort de la SLK d'être aussi bien capable de soutenir un rythme effréné sur parcours sinueux et de flâner longuement sur les grands boulevards, dans un confort très soigné. Les remous d'air sont notamment très limités, quelque soit la vitesse, grâce au pare-vent vitré positionné entre les appuie-tête. Et le système Airscarf qui vous souffle une brise chaude dans le cou est toujours aussi apprécié.
Conclusion
À chaque nouvelle génération de SLK, Mercedes se rapproche du roadster idéal. J'avoue que cette voiture ne faisait pas le poids face à une BMW Z4 et, il n'y a pas si longtemps, à une Porsche Boxster. La SLK 2009 qui arrivera au printemps chez les concessionnaires Mercedes devance maintenant une BMW Z4; et j'aurais bien du mal à choisir entre la Boxster S et la SLK 350.
Deuxième avis : Frédéric Masse
Le SLK est le roadster le plus confortable de la catégorie, spécialement dans ses versions 300 et 350. On le choisit pour sa douceur de roulement, son design séducteur, ses buses d'air dans les appuie-tête qui réchauffe lors des balades par temps froid et pour ses sièges confortables. On ne choisira pas le SLK pour sa vivacité ou pour s'amuser follement avec une direction ultra précise, des suspen-sions rigides ou une agilité peu commune. Non, ça, on laissera la BMW Z4 et la Porsche Boxster s'en charger. À la limite, on se tournera vers la version AMG si on tient à conserver l'étoile. Mais, honnêtement, à rouler quotidiennement dans un bolide de ce genre sur nos chemins défoncés, je crois que la petite Mercedes offre un comportement équilibré à celle ou celui qui veut du plaisir le toit abaissé (ce dernier est rigide et bien insonorisé) tout en ménageant ses articulations.