Un roadster, trois personnalités
Par : Michel Crépault
"Les roadsters SLK230 et SLK320, tous deux offerts avec boîte de vitesses manuelle ou automatique, nous reviennent virtuellement inchangés." J'avais écrit cette phrase dans L'Annuel de l'automobile 2002. Je n'ai d'autres choix que de vous la répéter à propos de l'année modèle 2003. Même la SLK32 AMG, modifiée par la division sportive de Mercedes-Benz, n'est plus une nouveauté puisque nous avons fait connaissance l'an dernier.
Carrosserie
Depuis sa naissance en 1997, la SLK se vend comme des billets de spectacles de Céline Dion. L'usine de Bremen ne fournit pas tant la demande est forte, particulièrement de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Personnellement, ce compact roadster a seulement commencé à m'intéresser à partir de 2000, quand les stylistes de M-B ont redessiné ses pare-chocs, ciselé ses bas de caisse et éliminé le chrome qui faisait " bébelle ". Auparavant, la SLK donnait trop dans l'allure " boîte de sardines ". Aujourd'hui, elle exhibe du muscle et, en prime, un air de famille indéniable avec la gamme Mercedes. La SLK32 AMG paraît encore plus athlétique grâce à une jupe incorporant des antibrouillards, un aileron arrière, un double embout d'échappement et des roues spéciales. Le toit d'aluminium, rigide mais rétractable, le premier du genre pour un roadster de l'ère moderne, permet de passer du coupé au cabriolet en 25 secondes.
Mécanique
Qu'elle soit munie d'une boîte de vitesses manuelle (six rapports) ou d'une automatique TouchShift (cinq rapports), la SLK utilise un 4-cylindres suralimenté (compresseur Roots) de 2,3 litres à double arbre à cames en tête qui développe 192 chevaux. De son côté, la SLK320, encore une fois manuelle ou automatique, profite des 215 chevaux que libère un V6 de 3,2 litres à 18 soupapes. Les techniciens d'AMG ont repris ce V6 et lui ont greffé un compresseur du type Lysholm. Ce roadster personnalisé ne s'exprime cependant qu'avec des pneus à taille basse, une suspension recalibrée et des freins élargis. La boîte de vitesses automatique de la SLK32 jouit, par ailleurs, de la technologie SpeedShift, qui autorise des changements de rapports plus rapides. Elle rétrograde automatiquement en cas de freinage d'urgence et empêche les montées de rapports dans les courbes négociées à la Villeneuve.
Comportement
Je n'ai jamais aimé la sonorité du 4-cylindres dans la SLK230 Kompressor. Le bruit d'une tondeuse à gazon, ai-je déjà écrit. Je ne l'apprécie guère plus, même si les ingénieurs ont tenté de le rendre moins strident, mais il faut quand même avouer que le véhicule ne se traîne pas le pare-chocs : accélération de 0 à 100 km/h en sept secondes et des poussières, vitesse de pointe de… 240 km/h (testée en Allemagne sur les fameuses autobahn). En prime, parce qu'il s'agit d'un 4-cylindres, la cote de consommation combinée, affirme toujours le constructeur, peut être maintenue à 10 litres aux 100 km/h. Le V6, quant à lui, a fait ses preuves dans à peu près toutes les autres classes de Mercedes-Benz. Il descend le chrono sous la barre des 7 secondes, il ajoute 5 km/h à la vitesse maximale (de toute façon, la SQ vous aura pourchassé et écroué bien avant) et il augmente à peu près d'un litre votre achat à la pompe. Et sa partition musicale est tellement plus grisante. La SLK32, enfin, caractérise à merveille la magie d'AMG : centre de gravité bas, couple généreux, véritable ventouse dans les virages et fusée en ligne droite. Autres preuves : le 0 à 100 en 5,2 secondes et vitesse de pointe de 250 km/h.
Habitacle
L'an dernier, la cabine biplace a chassé l'allure fibre de carbone (imitation, bien sûr) au profit de garnitures en aluminium. Le client a aussi la possibilité d'opter pour un bois précieux. On reconnaît l'intérieur d'une SLK32 AMG à sa sellerie de cuir deux tons, ses boiseries en érable, ses baquets qui moulent le corps (avec appuie-tête intégrés), ses cadrans argent et ses tapis identifiés AMG. Peu importe la version, le coffre demeure misérable, surtout avec le toit replié.
Conclusion
À mon humble avis, la SLK230 continuera d'intéresser les citadins davantage préoccupés par une balade en ville, cheveux au vent, la raquette de tennis toute prête. Avec la SLK320, on commence à rechercher les routes en lacets avec des idées bien arrêtées. Au volant de la SLK32, on passe aux choses sérieuses. Bref, une même idée de base, soit un petit roadster moderne, est capable de combler trois budgets et trois tempéraments bien distincts. Mercedes-Benz ne laisse rien au hasard.
Forces
Sièges seyants
Coupé/cabriolet au choix
Éventail de moteurs
Faiblesses
Sonorité du 4-cylindres
Petitesse du coffre à bagages
Deuxième avis : Amyot Bachand
Joli avec ses lignes classico-modernes, le coupé cabriolet SLK est une sportive BCBG, fiable et plaisante à conduire. On trouve rapidement une très bonne positon de conduite grâce aux nombreux réglages possibles. Ce coupé colle bien à la route et pardonne même les petites erreurs. Son V6 lui convient très bien, et nous avons préféré la boîte manuelle à six rapports à l'automatique peu adaptée à une conduite sportive. Le toit rétractable vous permet de jouir du soleil et du vent, alors que relevé, il vous assure une insonorisation quasi parfaite. Son long capot et son arrière étroit et court demandent une période d'apprentissage pour bien le garer.