Escalade de puissance
Par : Benoit Charette
Chaque fois qu'un fabricant propose une nouvelle génération de véhicules, dans la majorité des cas, le nombre de chevaux est à la hausse. À titre d'exemple, avec une même base mécanique, la BMW 745 est passée de 282 à 333 chevaux. L'Audi A8 offre un moteur W12 de 420 chevaux en Europe. Et pour ne pas être en reste, Mercedes propose dans sa classe S pour 2003, deux moteurs de 500 chevaux.
Carrosserie
Visuellement, cette classe S, apparue en 1998, conserve les mêmes traits de caractère. On a légèrement redessiné les optiques et élargi les entrées d'air pour nourrir en oxygène les mécaniques plus musclées. À l'arrière, de nouveaux feux qui laissent une impression mi-figue-mi-raisin et des rétroviseurs extérieurs revus. Pour le reste, Mercedes n'a touché à rien; longueur et empattement demeurent les mêmes.
Mécanique
Contrairement à son dessin extérieur, on assiste sous le capot à une petite révolution, et ce n'est pas peu dire. Commençons par le navire amiral de la gamme, la S600, qui récupère, ni plus ni moins, le V12 de 5,5 litres à double turbo de la Maybach avec une puissance quelque peu diminuée, soit 493 chevaux. Selon les estimations de Mercedes, la S600 peut passer de 0 à 100 km/h en 4,8 secondes. Ce qui est plus rapide que bon nombre de Ferrari ou de Porsche ! Pas mal pour une berline de plus de 2000 kilos. Et que dire de la " sportive " S55 AMG qui reçoit, quant à elle, le V8 à compresseur de la SL55 AMG portant du même coup sa puissance à 493 chevaux elle aussi. La pauvre S500, avec ses 302 chevaux, semble tout à coup l'enfant pauvre de la famille; mais croyez-moi pour avoir fait plus de mille kilomètres à son bord durant l'été, il s'agit d'une voiture très équilibré qui peut rouler à 200 km/h sans même que vous le réalisiez.
Comportement
Tous les superlatifs de la langue française se prêtent bien à la tenue de route et à l'immense sentiment de sécurité qui se dégage de la classe S. Peu importe la vitesse, on se sent toujours en plein contrôle de la situation. Les nombreuses aides à la conduite, d'une redoutable efficacité, font de pratiquement n'importe qui un pilote de premier plan. Il est très difficile de prendre la classe S à contre-pied. On dit qu'une voiture est un compromis; dans le cas de la classe S, le seul compromis (il est tout de même de taille), c'est le prix à payer pour posséder ce qu'il y a de mieux sur le marché. Un ajout intéressant pour 2003 : la S600 sera offerte avec le système de transmission intégrale 4Matic en équipement de série, les modèles S500 et S55 AMG l'offriront dans la liste des options.
Habitacle
La sécurité a toujours été au cœur des préoccupations pour Mercedes et, en 2003, le constructeur introduit, sur la classe S, un dispositif appelé " Pre-Safe ". Il s'agit d'un boîtier électronique qui, grâce à des capteurs, détecte à l'avance les situations d'accident et ordonne le recul électronique des sièges (sauf celui du conducteur, évidemment), tend les ceintures et… ferme le toit ouvrant. Pour détecter la situation à risque, le dispositif se base sur les données recueillies par l'intermédiaire du freinage d'urgence et de la régulation dynamique de comportement ESP. Si, heureusement, l'accident a pu être évité, les ceintures se détendent, les occupants retrouvent leur position de confort, et le toit ouvrant, sa position initiale. On peut enfin signaler l'arrivée de nouveaux cuirs, de nouvelles boiseries et la généralisation du système Comand dans toutes les versions.
Conclusion
Que peut-on demander de plus que la classe S. Eh bien ! Mercedes prépare la Maybach pour 2004. Près de 50 clients canadiens ont déjà signé un contrat pour obtenir un exemplaire de cette limousine qui se vendra 500 000 $ en version courte et plus de 700 000 $ en version allongée. Mais pour un peu plus de 100 000 $ la S500 vous comblera.
Deuxième avis : Hugues Gonnot
Les ingénieurs de Mercedes l'ont voulue parfaite, et il est vrai que la classe S est tellement luxueuse, silencieuse, docile, confortable et prévenante qu'on se sent parfois dans un caisson d'isolation sensorielle. Et pourtant, elle est capable de performances impressionnantes, et son comportement est excellent. Sauf que, à ce prix-là, il est légitime de se demander si l'on en a pour son argent. Objectivement, il existe des voitures moins chères capables d'atteindre un degré d'excellence similaire. Mais nous entrons ici dans des considérations bassement roturières du type financier dont l'acheteur traditionnel n'a habituellement que faire. Ce qu'il veut, c'est de l'exclusivité, de l'image. À ce propos, cette image de vaisseau amiral vient sérieusement de prendre du plomb dans l'aile avec le lancement de la kolozzal und suprematik Maybach.