Sur mesure pour l'oncle Sam
Par : Benoit Charrette
Si on recule de dix ans, Mercedes ne fabriquait que des berlines. Mais pour développer le marché américain, il fallait construire des véhicules susceptibles de plairent à ses amateurs de grosses pointures. Mercedes a donc ouvert une usine à Tuscaloosa, en Alabama, et introduit le ML en Amérique du Nord. Sont ensuite venues la Classe G, le R, le GL et, cette année, le GLK qui complétera la famille " camion " de Mercedes-Benz. Pensé à 99 % pour les États-Unis, le Classe GL propose un volume peu commun pour un utilitaire européen.
Carrosserie
Avec de pareilles dimensions, on ne peut pas dire que le GL est raffinée. Le style massif impose un certain respect. Comme tous les produits de la marque, le GL porte fièrement l'étoile sur sa calandre. Malgré sa taille hors normes, les lignes restent de bon goût. On entrevoit quelques courbes sous sa robe un peu grossière. La ligne en pointe à l'avant adoucit quelques peu les dimensions. La partie arrière n'est pas dénuée de charme, et le double échappement complète bien le tout. Sans être réellement élégante, c'est une silhouette intemporelle.
Habitacle
À l'intérieur, le GL reprend la quasi-totalité de l'instrumentation du ML. La planche de bord est pratiquement la même sous une forme arrondie plus ample, du fait de l'augmentation de largeur du Classe GL. On retrouve les leviers de sélection de vitesses au volant, ce qui libère l'espace entre les sièges pour un excellent espace de rangement. Contraire-ment aux berlines de la marque, qui offrent des réglages pour les sièges dans la portière, ceux du GL sont placés sous le siège et difficiles à atteindre. Sur une note plus positive, le GL peut se vanter de posséder sept véritables places car la troisième banquette dispose d'une longueur très satisfaisante pour des adultes, ce qui n'est pas le cas de BMW et d'Audi. À noter que cette rangée de sièges se replie électriquement et selon un ratio de 50/50. Les places arrière disposent de leur propre climatisation, particulièrement efficace sur la troisième banquette, ce qui est assez rare.
Mécanique
Pour mouvoir près de 2,5 tonnes, les moteurs se doivent d'être à la hauteur. Pour ceux qui n'ont pas peur d'investir l'équivalent d'une seconde hypothèque sur une maison en carburant, il y a les modèles 450 et 550 qui offrent respectivement 335 et 382 chevaux. Pour les deux modèles, la puissance est au rendez-vous. Mercedes a introduit l'an dernier une troisième alternative qui représente, à mes yeux, la solution la plus logique. Un V6 diesel BlueTec de 210 chevaux, qui offre beaucoup de couple et permet des performances surprenantes et une consommation qui avoisine les 10,5 litres aux 100 kilomètres, par comparaison avec plus de 16 pour les moteurs V8. Il faut préciser que tous les moteurs sont parfaitement secondés par une boîte de vitesses automatique à 7 rapports à l'étagement bien réglé, qui laisse toujours le moteur dans sa plage d'utilisation idéale. Une boîte douce et vive à la fois.
Comportement
Si le GL montre un habitacle plus généreux que celui de l'Audi Q7 ou du BMW X5, il ne peut soutenir la comparaison sur la route. Il se révèle un peu plus pataud, handicapé par une direction surassistée qui ne renvoie pas beaucoup d'information au conducteur. Par contre, si l'envie vous prend de quitter le bitume, le GL, aidé par ses ressorts pneumatiques, fait preuve d'une aisance absolue. Grâce à un boîtier de transfert équipé d'un réducteur efficace et de différentiels avant et arrière verrouillables, vous pourrez pratiquement grimper aux arbres. Les passagers profiteront à plein de la suspension Airmatic qui filtre les pires inégalités de la route. À défaut d'être aussi sportive que celle de ses concurrents directs, la conduite est très sûre et, pour l'avoir conduit en pleine tempête de neige, son système 4MATIC se moque des pires intempéries.
Conclusion
Aussi raffiné que les meilleures berlines de la famille et aussi compétente que les meilleurs 4 x 4 du marché, le GL est un véhicule très abouti. Le choix du modèle à motorisation diesel est de loin le plus logique, car le plus grand défaut des modèles V8 réside dans leur consommation.
Deuxième avis : Pascal Boissé
Avec son moteur diesel agréable et sobre, le GL-320 m'a d'abord séduit. Ses lignes racées (pour un utilitaire) et son aspect robuste et imposant y étaient peut-être aussi pour quelque chose. Voilà, me suis-je dit, enfin un véhicule à la fois spacieux mais rationnel. Mais le GL cède également à la coquetterie : sa silhouette dynamique, caracté-risée par une ceinture de caisse plongeante, implique que la visibilité vers l'arrière soit assez problématique. De plus, les rétroviseurs extérieurs sont trop petits pour bien balayer la zone arrière, et la caméra de recul (qui ne fonctionne que quand la radio est allumée) a tendance à se salir rapidement. Et, malgré sa taille imposante, l'espace à bagages est limité à bord du GL quand les trois rangées de sièges sont utilisées.