Joyeux anniversaire !

Benoit Charette

Qui aurait parié, en 1979, que le Mercedes-Benz Geländewagen (véhicule tout-terrain, en allemand), devenu aujourd'hui Classe G, mènerait une aussi belle et aussi longue carrière ? Autrefois offert à sa plus simple expression aux militaires allemands, il est devenu aujourd’hui un symbole de luxe et d’opulence partout sur la planète. Et cette année 2009 marque le trentième anniversaire de la naissance du parcours improbable de ce camion qui est toujours assemblé à la main.

Carrosserie

On ne change pas une recette qui a fait ses preuves depuis 30 ans, un peu à l’image d’une Porsche 911. Sa silhouette carrée et massive est celle d’un véhicule tout-terrain. Les vrais. Ceux qui s’embarrassent d’une gamme courte et de trois blocages de différentiel. En termes d’esthétique, les modifications sont minimes : un nouveau couvert de roue de secours en acier inoxydable, un échappement sport et une option chrome. Pour le reste, son style cubique au coefficient de traînée (Cx) inavouable est toujours de la partie.

Habitacle

Malgré la présence de toute la technologie actuelle qui habille les produits Mercedes-Benz, on sent bien que sa conception date de 30 ans. Simple et à la fois fonctionnel, l’intérieur de la Classe G  reçoit  cette année de nouveaux sièges directement issus de la Classe E 2010 et configurée pour la G. La console centrale, elle aussi inspirée de la Classe E, offre cette année un tableau de bord recouvert de cuir et de  nouvelles couleurs de cuir pour la G 550. Les commandes de blocage de différentiel (AV, AR et central) nous rappellent, en prime, que nous sommes bien à bord d´un vrai 4 x 4. Notons en terminant que le G dispose d’une habitabilité très séduisante et d’un volume de coffre plus que généreux.

Mécanique

Sous le capot, vous avez toujours le choix de deux variantes moteurs. Le modèle de base, appelons-le ainsi, offre un V8 de 5,5 litres de 382 chevaux. Souple généreux et assez puissant pour déplacer cette brique mobile, il utilise en plus l’excellente boîte de vitesses à 7 rapports de Mercedes-Benz. Il y a aussi une variante AMG. Comme la majorité des autres membres de la famille, la Classe G ne reçoit pas le V8 de 6,2 litres, mais plutôt l’ancienne version V8 de 5,5 litres Kompressor. Technologiquement moins évolué que le nouveau-né à l’Étoile, il produit tout de même 500 chevaux. Le 0 à 100 km/h est ainsi atteint en seulement 5,5 secondes. Quant à la vitesse de pointe, elle demeure pour des raisons de sécurité limitée électroniquement au seuil largement prohibitif de 210 km/h, ce qui n’est pas le cas de la consommation gargantuesque de 22 litres aux 100 kilomètres en ville.

Comportement

La Classe G est qualifiée par plusieurs de Classe S des utilitaires pour deux raisons : son silence de roulement et le prix qui se situera entre 100 000 et 115 000 dollars. Tout comme le Hummer, le G-500 possède des capacités de franchissement assez impressionnantes. Alors, pour ceux qui n’ont qu’à se rendre au chalet pour le week-end, vous n’aurez pas l’occasion d’exploiter 10 % des capacités de cette bête. Il faut donc s’attendre à ce que cette Rolls du désert soit victime d’une diffusion très limitée. Il est dommage, pour des raisons d’économie de carburant, que le nouveau V8 diesel proposé en Europe ne soit pas offert ici. Car en plus de donner un rendement plus acceptable, ce moteur possède une capacité de remorquage supérieure au moteur à essence.

Conclusion

Ce monstre de l’ère jurassique a survécu à toutes les vagues de coupures, mais si Mercedes-Benz veut assurer sa pérennité, il faudrait sérieusement songer à installer un diesel BlueTEC sous le capot. Car avec un prix du pétrole qui ne fera que continuer à augmenter, même les millionnaires de ce monde vont trouver la facture en carburant abusive. Car si on enlève le coût prohibitif en carburant, ce véhicule ne manque pas de charme, décalé, certainement, mais charmant.

Forces

Style unique

Vrai 4 x 4

Surprenante douceur de roulement

Intérieur de limousine

Faiblesses

Consommation très élevée

Cx d’un mur de brique

Prix de revient au kilomètre qui donne des cauchemars