J’ai un amour qui ne veut pas mourir
Par Benoit Charette
Difficile de dire si Mercedes prévoyait une aussi longue carrière à la Classe G lorsqu’elle a finalement décidé, en 1979, de rendre accessible au public ce véhicule d’abord conçu à des fins militaires. Et ne croyez pas que son allure désuète soit un handicap. Après avoir vendu seulement 4 Classe G au Québec en 2005, les ventes ont bondi à 54 unités en 2006 pendant que les ventes canadiennes passaient de 384 à 684 exemplaires. Le retour du G55 AMG y serait-il pour quelque chose? Ce n’est pas impossible.
Carrosserie
Esthétiquement, l'amateur averti remarquera les nouveaux feux arrière (présentés l’an dernier), et c'est pratiquement tout! Tout le reste du véhicule conserve le charme enchanteur d’un réfrigérateur sur roues. Le coefficient de pénétration dans l’air est à l’égale d’un semi-remorque et, pour bien des propriétaires, c’est ce qui fait son charme. Vous connaissez le vieil adage: Si vous restez sur le marché assez longtemps, vous redeviendrez à la mode. Il semble que le G ait trouvé un second souffle.
Habitacle
Si l’extérieur est servi à la mode rétro, l’intérieur a fait l’objet l’an dernier d’une nième remise à niveau. En tête de liste, la nouvelle planche de bord, fortement inspirée de la berline Classe E. Volant multifonction, grand écran multimédia, commandes de climatisation à réglages séparés… On se retrouve au sein d'un univers ouaté cher aux propriétaires de la marque à l’étoile d’argent. Seul indice que vous êtes au volant d’une limousine de brousse, les commandes de blocage de différentiel sont situées au sommet de la console centrale. Pour le reste, comme l’insonorisation, le confort des sièges et la qualité de l’exécution du travail, aucun reproche à faire, c’est du Mercedes. Spécifions en terminant que si l’intérieur cossu n’est pas entièrement à votre goût, il est possible de vous concocter un intérieur personnalisé, avec une sellerie cuir réalisée à la main.
Mécanique
Sous le capot, rien de nouveau, avec une gamme réduite à deux motorisations. Les amateurs de V8 apprécieront la sonorité et les performances du 5,0 litres. Les 292 chevaux font du bon travail, mais ne peuvent chômer, avec les 2,5 tonnes de carcasse à traîner. En bout de piste, votre consommation avoisinera les 17 litres aux 100 km sans même faire d’effort. Et il s’agit de la version la plus économique, car votre autre choix est le G55AMG qui offre 469 chevaux de fureur compressée et une consommation à faire dresser les cheveux sur la tête. Disons simplement que dans ma semaine d’essai, avec quelques passagers et un peu de remorquage, j’ai valsé au-dessus des 20 litres aux 100 km. Dommage que le V6 diesel, qui se trouve déjà dans les Classe E, R et ML, n’ait pas fait le saut. Cela aurait fait du G un achat plus sensé.
Comportement
Pas surprenant de savoir qu’une version blindée de ce G sert de véhicule de transport à l’armée canadienne. Ses origines militaires lui permettent de faire face à presque tout de ce que la nature peut présenter. Le G a toutes les caractéristiques d'un tout-terrain d'exception: trois différentiels, des essieux rigides, des porte-à-faux courts et une rigidité de torsion à toute épreuve. J’ose dire qu’il est dommage de faire l’acquisition d’une telle monture et de ne pas profiter de son savoir-faire sur les terrains vraiment difficiles. Si vous n’allez pas plus loin que l’autoroute ou les petits sentiers de gravier, optez pour un ML ou un GL. Le montant substantiel demandé pour le G n’est carrément pas justifié si vous demeurez sur le pavé.
Conclusion
Certains véhicules prennent un air rétro pour le côté charmant de la chose, le G a conservé ses formes d’origine pour des raisons d’efficacité. Bien sûr, Mercedes a considérablement amélioré l’habitacle qui est maintenant aussi luxueux que les autres produits de la marque. Mais sous cette robe de soie, le G demeure un vrai tout-terrain, et c’est sa raison de vivre.
Forces
Franchisseur d’exception Performance surprenante de la version 55 AMG Confort sans faille
Faiblesses
Bon sang que ça boit Prix abusif Atmosphère intérieure un peu sévère Direction imprécise