Paradoxe à quatre roues
par Éric Descarries
Voilà maintenant deux ans que le grand utilitaire sport de luxe Classe G de Mercedes-Benz est sur notre marché. On peut se demander pourquoi Mercedes tient tant à commercialiser ce camion chez nous puisqu’il s’agit d’un véhicule qui a été créé il y a plus de 25 ans ! C’est vrai qu’il affiche un certain charme « rétro » mais vaut-il vraiment la peine de dépenser autant d’argent pour être « original » ?
Carrosserie
On ne peut confondre le Mercedes-Benz de Classe G avec aucun autre véhicule. Il s’agit d’un grand utilitaire aux lignes très carrées et très rudimentaires issu d’un véhicule militaire développé dans le passé par Mercedes. Même les charnières de portières sont visiblement apparentes de l’extérieur. Le pare-brise est plat et quasi vertical, et le capot, très proéminent. Tous les Classe G sont à quatre portes avec une grande portière arrière, sur charnières également. Comme les utilitaires du passé, le pneu de secours est placé sur la portière arrière, bien en vue.
Habitacle
Évidemment, comme c’est un Mercedes-Benz, l’intérieur du Classe G est d’une finition somptueuse. Cependant, son design trahit son âge même si le constructeur lui a aménagé un tableau de bord plus évolué. On peut même compter sur un système de navigation ! Cinq personnes peuvent prendre place à bord, et il y a suffisamment de place à l’arrière pour les bagages. La finition y est même poussée au point de voir le nom de la marque s’illuminer sur le seuil de porte le soir.
Mécanique
Faisant toujours dans le style rétro, le Mercedes-Benz de la Classe G est mû par un gros moteur V8 de 5 litres qui développe 292 chevaux et, surtout, 336 livres-pied de couple. Ce puissant moteur est combiné à une boîte de vitesses automatique à 5 rapports transmettant la puissance à la transmission intégrale. Le reste de la mécanique est un peu plus avancé. Le freinage est à quatre disques appuyé de l’antiblocage, alors que le véhicule est équipé d’un système électronique de contrôle de la stabilité. La suspension avant est indépendante, alors qu’à l’arrière, Mercedes a conservé le pont rigide. De retour à la configuration rétro du G, la direction est à billes, et c’est là son point le plus faible.
Comportement
J’ai conduit le G500 quelques fois dans mes essais et, chaque fois, son comportement sur la route m’a étonné. Évidemment, le G500 est un véhicule très doux et confortable. Et son moteur V8 est nettement à la hauteur de la situation. Mais son comportement sur la route n’a rien à voir avec celui des utilitaires plus modernes. C’est cela qui trahit le plus son âge. Sur l’autoroute, j’ai constaté que la direction est plus ou moins précise. La tenue de cap est légère. Mais le freinage se montre convaincant. Aussi drôle que cela puisse paraître, je me pensais au volant d’une Jeep TJ. Même la silhouette du capot et des ailes étaient semblables du point de vue du poste de conduite. J’ai également eu l’occasion de conduire le G500 en situation hors route où il s’est révélé plus à l’aise. Cette fois, ses origines militaires lui venaient en aide. Mais qui ira faire des excursions hors route avec un véhicule de ce prix ?
Conclusion
Il existe une version AMG du Mercedes-Benz G500. Encore plus coûteuse que le G500 de base, la version AMG se reconnaît à ses pneus plus performants, à ses échappements libres et à plus de puissance. Mais je ne suis pas sûr que je voudrais exploiter la vitesse maximale de ce véhicule sur la route. Enfin, le Mercedes-Benz G500 a toute une concurrence à rencontrer dont le nouveau Range Rover, technologiquement plus évolué. Lequel choisir ? C’est une question de goût. Aimez-vous le rétro… militaire ?
Forces
Un excellent tout terrain Des lignes rétros originales Une finition intérieure exemplaire
Faiblesses
Une allure dépassée Un prix très élevé Une tenue de cap erratique
Hugues Gonnot 2e opinion
Moins populaire que le ML, le G500 renferme quelques attributs techniques très appréciés des amateurs de tout terrains (dont le verrouillage séparé des différentiels avant, central et arrière). Il n’a pas été conçu pour l’armée allemande, par hasard ? Si l’équipement est celui d’une voiture de luxe, la tenue de route est bien celle d’un camion. Mais est-ce important ? Car l’achat d’un tel véhicule ne relève que de critères purement subjectifs. Qui se souciera de ces formes surannées quand il peut se rendre à son chalet en toute exclusivité (150 exemplaires par an au Canada) ?