Ambiguïté totale !
Par : Hugues Gonnot
Introduit l'année dernière sur le marché canadien, le G500 n'est pourtant pas un nouveau modèle, loin s'en faut! Sa conception remonte en effet au milieu des années 70, avec une commercialisation en 1979. Il s'en est vendu depuis près de 140 000, un beau succès. Il a, heureusement, aussi considérablement évolué. Le G500, où comment un châssis d'un quart de siècle côtoie les technologies les plus modernes.
Carrosserie
Le G a, au départ, été conçu pour être un véhicule militaire. Et cela se voit! L'esthétique a laissé le pas sur l'aspect pratique : pare brise quasiment vertical (à ce propos, prévoyez du liquide de lave glace d'avance en hiver car il se salit dans le temps de le dire), charnières de portes apparentes, visibilité arrière réduite (surtout avec le troisième appui-tête) et pour finir le Cx d'un bahut Ikéa. On pourra toujours lui trouver le charme désuet des objets surannés, en tout cas il en impose et sa carrure laisse entrevoir son potentiel.
Mécanique
On est loin des moteurs installés dans le G en 1979 (des 4 et 6 cylindres essence et diesel dont les puissances allaient de 72 à 150 chevaux!). Le V8 de 5,0 litres, aussi installé dans d'autres produits Mercedes, est parfaitement moderne et avec une puissance de 292 chevaux, il permet au G500 des performances tout à fait honorables, malgré un poids brontosauresque ! La boîte automatique à 5 rapports avec commande séquentielle est, elle aussi, parfaitement dans le coup et, comme c'est souvent le cas chez Mercedes, extrêmement agréable à utiliser. Mais le plat de résistance se trouve au niveau des trains roulants. Et là, le G500 est un vrai baroudeur (après tout, il n'a pas gagné le Paris Dakar en 1983 pour rien) : transmission intégrale avec gamme basse vitesse, mais surtout, le verrouillage des différentiels avant, arrière et central (une spécificité très appréciée des vrais amateurs de hors route). Combinez le tout avec un contrôle de traction électronique aux quatre roues ainsi qu'un contrôle électronique de stabilité et vous comprendrez que le G500 est capable de se sortir de situations assez tordues, merci!
Comportement
Comme le G500 est haut et lourd, il ne faudra pas s'attendre à des merveilles sur la route. Pourtant, il reste un véhicule agréable si on ne le brusque pas trop. On l'a déjà dit, son terrain de jeu, c'est en dehors de la route. Contrairement à d'autres utilitaires sport, plus tous-chemins que tous-terrains, le G500 est un véritable engin de franchissement.
Habitacle
Certains détails trahissent l'âge du véhicule (épaisseur et bruit de fermeture des portes, position de conduite droite et près du pare-brise) mais pour le reste, on est bien dans un véhicule de 2003. La planche de bord a été entièrement revue lors du vingtième anniversaire du G. Elle intègre les tous derniers systèmes : navigation par satellite, volant multi-fonctions, système Télé Aid d'assistance en cas de déploiement du coussin gonflable. Avec une finition cuir et ronce de noyer, des sièges électriques réglables de 10 façons, une climatisation automatique deux zones, entre autres, le G500 est richement équipé.
Conclusion
La décision d'achat d'un G500 relève du casse tête. D'un côté, vous avez un engin capable de prestation hors routes tout à fait remarquables, parfaitement équipé, doté d'une mécanique à la pointe. De l'autre côté, qui ira emmener dans les bois un engin de 106 900 dollars? Car à ce prix là, il existe des concurrents bien plus modernes et tout aussi efficaces (on pense immédiatement au nouveau Range Rover). Maintenant, si " flasher " est un élément important de la décision, alors le G500 est un bon choix. De toute façon, Mercedes ne semble pas avoir de difficultés à écouler les 150 exemplaires alloués annuellement pour le Canada.
Deuxième avis
Si vous voulez conserver le statut de la Classe S dans un format d'utilitaire, le G500 est ce qu'il vous faut. Il faut bien comprendre qu'il s'agit d'un vrai camion qui a longtemps servi de véhicule militaire à l'armée allemande, une espèce de Hummer allemand. Si le moteur tourne rondement, l'espace est calculé à l'intérieur et la tenue de route n'est pas celle d'une Classe S. Le prix à l'achat, à l'entretien et en essence, sans parler du coût des assurances, doit être pris en considération. Mais pour quelqu'un qui possède déjà un véhicule de plus de 100 000 $, il s'agit de préoccupations secondaires.