L’affirmation
Francis Brière
Vous avez le choix. Pour environ 35 000 dollars jusqu’à environ 70 000 dollars, vous pouvez choisir la Classe C qui vous intéresse. Si la concurrence est féroce dans ce marché, nous pouvons prétendre que Mercedes-Benz a réalisé un gros coup en 2008 en introduisant cette nouvelle génération. Malgré sa silhouette un peu timide, il s’agit d’une cuvée affirmée dont le mérite réside dans la qualité de fabrication et tout le prestige qu’elle procure à son propriétaire.
Carrosserie
Je m’aventure ici sur un terrain glissant. L’une des meilleures façons de se prononcer sur une automobile est la comparaison. En revanche, juger de l’esthétique relève d’un maximum de subjectivité. Prêtons-nous tout de même à l’exercice. La Classe C ne fait pas tourner les têtes. Elle possède une silhouette qui laisse songeur. On songe que la BMW Série 3 possède une gueule plus sympathique, et que l’Audi A4 a plus de chien. En guise de consolation, la C63 AMG montre un style plus musclé. Une poussée de testostérone sous le capot devait être accompagnée de tuyaux d’échappement doubles et d’une partie avant plus menaçante.
Habitacle
Il faut s’asseoir sur une centaine de sièges d’automobile par année pour affirmer que cette voiture vous réserve un confort et un maintien parfaits. La présentation de la planche de bord regroupe tous les éléments avec simplicité et efficacité. La qualité des matériaux, de la finition et de l’assemblage ne ment pas. Cet habitacle soigné témoigne d’un souci de grande minutie, de solidité et de sobriété. Le système de navigation par satellite se dégage de la planche de bord en l’activant : un écran caché fait surface comme par enchantement.
Mécanique
Ce sont trois moteurs à 6 cylindres qui animent les versions 230, 300 et 350 de la Classe C. Le premier développe 201 chevaux pour une cylindrée de 2,5 litres. On passe ensuite respectivement à 228 et 268 chevaux. La boîte de vitesses offerte est une automatique à 7 rapports; la manuelle à 6 rapports est offerte sur la C230. Pour les plus fortunés, la C63 AMG profite d’un puissant V8 de 451 chevaux. Cet engin propulse la voiture de 0 à 100 km/h en moins de cinq secondes, mais une boîte de vitesses à double embrayage serait souhaitable pour ce bolide qui mériterait des changements de rapports encore plus pointus.
Comportement
Une Classe C mue par un V6 est moins sportive qu’une BMW Série 3. Elle s’apparente sans doute plus à une Audi A4 de par sa personnalité plus classique. Sur la route, la direction, bien qu’elle soit solide et lourde, manque un peu de rétroaction. En virage, elle excelle avec sa grande stabilité en raison de sa suspension ferme et de la rigidité de son châssis. Le freinage est puissant, mais les accélérations, un peu justes. En revanche, la version C63 AMG frôle la folie. Je suis convaincu qu’AMG a étudié la sonorité que produit ce gros V8 et sa tuyauterie d’échappement double. En appuyant à fond sur l’accélérateur, un monde s’ouvre à vous, celui de la sublimation par l’adrénaline et la testostérone. Sur un circuit, prenez bien garde aux prouesses trop audacieuses : la C63 AMG se révèle délicate en virage, surtout si vous avez désactivé les aides électroniques à la conduite.
Conclusion
Quand on y pense, il est possible de se procurer une Mercedes-Benz de Classe C à un prix moindre qu’une Volkswagen Passat équipé d’un V6. Vous bénéficiez du prestige et de tous les avantages de la marque. Une interrogation demeure en ce qui concerne cette voiture : sa fiabilité. Si le constructeur allemand a récemment connu quelques déboires, les ventes de la Classe C ne risquent que d’augmenter. Avec un aussi bon produit, bien des acheteurs pourraient se tourner du côté de Mercedes-Benz et bouder les japonaises ou la concurrence allemande.
Points forts
Tenue de route rassurante
Solidité incomparable
Moteur ahurissant (C63 AMG)
Points faibles
Silhouette ordinaire
Boîte de vitesses moyenne
Suspension un peu ferme