À chacun sa personnalité
Benoit Charette
Vingt-cinq ans après la naissance de la première Mercedes «compacte» (c’était la 190), la marque à l’étoile ajoute de nouveaux atouts esthétiques à la quatrième génération de son modèle le plus vendu (300 000 unités en 2006). Cette fois, la Classe S a servi de point de départ.
Carrosserie
Dorénavant, Mercedes présente deux visages à sa Classe C. La version de base est offerte avec la grille chromée traditionnelle et l’étoile d’argent qui trône sur le capot. En ce qui concerne le modèle sport, l’étoile est encastrée dans la calandre ajourée, comme pour le modèle SL ou SLK. À mon avis, il s’agit d’une approche non seulement unique, mais brillante. Mercedes va ainsi chercher deux types d’acheteurs sans froisser personne. La face avant est aussi marquée par le retour d'optiques plus rectangulaires remontant sur les ailes, faisant suite aux rondeurs de l’ancienne génération, tandis que la face arrière abandonne les grands feux triangulaires au profit d'un dessin apparenté à ceux de la Classe B et d’un style général qui ressemble à la CL. La version sport vise une clientèle plus jeune et offre un faciès plus agressif. À l’inverse, la version de base s’adresse à une clientèle plus traditionnelle, fidèle à l’image de Mercedes. J’avoue avoir une préférence pour la version sport. Mais ce n’est pas tout. Mercedes a annoncé que, peu après l’arrivée des premiers modèles C300 et C350 en septembre, les modèles 4matic vont devancer de près les versions familiales. Puis, au début de 2008, un modèle C63 AMG se joindra à l’offre pour ceux qui veulent un missile routier en format de poche. Il devrait donner beaucoup de fil à retordre à l’Audi RS 4 et à la BMW M3. Les Européens profiteront aussi de la technologie diesel Bluetec qui devrait se joindre à la famille nord-américaine au courant de l’année 2008.
Habitacle
Plus grande de 5,5 centimètres, la nouvelle Classe C profite d’un empattement plus long de 4,5 centimètres, ce qui permet de s’asseoir aux places arrière sans avoir les genoux dans le front. Par contre, le tunnel de transmission est toujours aussi massif, rendant difficile la présence d’un troisième passager derrière. La garde au toit est bonne, et la largeur aux épaules suffisante (+ 4 cm). Quant au coffre de 475 litres, il est à la fois large et profond. À l’avant, les concepteurs se sont de toute évidence inspirés des modèles les plus sportifs de la marque avec, notamment, des combinés d’instruments ronds du plus bel effet (fond noir, inscriptions blanches, aiguilles orange). Le système de gestion central de l’information Command III semble s’inspirer des compétiteurs de Bavière. Tout comme BMW et Audi, c’est maintenant grâce à une mollette que le conducteur gère les différentes possibilités multimédias de la voiture. Son utilisation a été simplifiée, sans encore être totalement intuitive. Mercedes a visiblement accordé beaucoup d’importance à la finition. La planche de bord est entièrement nouvelle et les matériaux utilisés sont sans reproche. L’ergonomie a également fait l’objet de toutes les attentions. Le conducteur est réellement au centre de l’action, bien assis dans un siège très confortable. Rien à redire non plus sur l’équipement qui intègre, entre autres, un système Bluetooth ou encore un GPS équipé d’un disque dur de 30 Go.
Mécanique
Seulement deux mécaniques six cylindres sont à prime abord disponible avec la nouvelle classe C. La C300 offre un moteur 3,0 litres de 228 chevaux et la C350 un moteur 3,5 litres de 268 chevaux. Les deux mécaniques profitent de la très appréciée boîte 7G-Tronic automatique à sept rapports. Ne cherchez pas la boîte manuelle, ce n’est pas le style de la maison. Il y aura naturellement la version AMG qui arrivera quelque part au début de 2008 et qui promet de donner de sérieux frissons, mais en version automatique seulement. Pour ceux qui n’ont pas ce genre de budget mais qui veulent tout de même une conduite plus sportive, Mercedes propose le groupe optionnel Advanced Agility, qui régule l’action des amortisseurs en fonction des conditions de conduite ainsi que la direction et les commandes de boîte. Tout cela fonctionne à la simple pression d’un bouton sur le tableau de bord. Pour avoir eu l’occasion d’en faire l’essai, les résultats sont concluants. On sent la voiture se rigidifier et offrir un meilleur aplomb sur la route.
Comportement
Avec la très forte compétition de la part de la nouvelle BMW Série 3 et avec Audi qui déploie aussi cet automne une nouvelle A4, Mercedes se devait de mettre la barre très haut et nous pouvons dire mission accomplie. Plusieurs innovations qui ont déjà élu domicile dans la Classe S se retrouvent dans la nouvelle Classe C. La première, c’est le système de «présécurité», qui active le contrôle de la stabilité et les systèmes de freinage si la voiture commence à être incontrôlable. La deuxième, c’est le système d’éclairage intelligent, avec cinq modes selon les différentes conditions de conduite. Des feux de freinage clignotants avertissent les voitures qui arrivent lorsque le véhicule freine brusquement, et ont pour but de réduire les accidents. Mercedes n’a pas lésiné non plus sur les prototypes avant d’en venir aux modèles de production. Depuis 2003, plus de 120 modèles ont parcouru 24 millions de kilomètres de tests (trois fois plus que l’ancienne version) pour s’assurer que la conduite est à la hauteur des attentes de la clientèle. Résultat: vous ne serez pas déçu. La C300 n’a pas la spontanéité en reprise et en accélération de la 350, mais vous roulez à 150 km/h sans même en être conscient. De plus, les heures de peaufinage sur la route et en soufflerie ont permis de réduire à néant toute intrusion de bruits extérieurs dans l’habitacle. Mercedes demeure aussi fidèle à elle-même derrière le volant. Même si elle peut accomplir de réelles prouesses en tenue de route, Mercedes place encore le confort en priorité, de la même manière que BMW privilégie la conduite sportive. La boîte automatique 7G-Tronic est ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle sur le marché. Son agrément est sans faute. Dès lors, grâce aussi au châssis 15 % plus rigide, n’importe quelle randonnée devient une véritable partie de plaisir.
Conclusion