La petite Mercedes

Benoit Charette

Née en 2005, la Classe B a été conçue pour combler un trou dans la gamme de Mercedes-Benz. Entre la Classe A, petite citadine carrée offerte en Europe, et les classiques berlines, la marque allemande avait mis au point un véhicule familial compact qui se voulait aussi un peu plus sportif avec l’offre d’un moteur turbo. Fidèle à ses habitudes, Mercedes-Benz a donné quelques coups de crayon en 2008 pour rafraîchir un peu les lignes. Selon toute vraisemblance, c’est l’an prochain qu’on devrait assister à une première évolution du modèle.

Carrosserie

Au premier coup d’œil, la Classe B offre de justes proportions et une filiation certaine avec les autres membres de la famille. Des phares optiques en amande au capot nervuré flanqué de l’étoile d’argent, elle ne manque pas de présence. Seul l’arrière plus discret avec son hayon dessine des lignes conservatrices. Longue de seulement 4,27 mètres (une Hyundai Accent en fait 4,26) elle offre un empattement de 2,77 mètres (plus long qu’une Toyota Camry à 2,72) pour un espace habitable impressionnant. Ce tour de force en matière d’habitabilité est rendu possible grâce à l’architecture en sandwich. Ce concept se caractérise par l’implantation du moteur et de la boîte de vitesses en partie devant et en partie sous la cellule passager. Ce peu d’encombrement du moteur permet de placer les roues beaucoup plus loin à l’avant et, par conséquent, de libérer plus d’espace pour les occupants.

Habitacle

Les matériaux dans la Classe B sont nobles et de qualité. Le choix des équipements de sécurité et de confort est relativement élaboré, et la longue liste des options comprend notamment les sièges avant à réglage électrique, la sellerie de cuir, le toit ouvrant panoramique à lamelles et le système de navigation. Dommage que, sur un véhicule de ce prix, il faille payer pour avoir une prise iPod. En rabattant les deux sièges arrière, le volume de chargement passe à plus de 1 600 litres et à 2 245 si vous abaissez le dossier du siège avant.

Mécanique

Vous aurez le choix de deux moteurs à 4 cylindres de 2 litres, le premier, atmosphérique, et le second, turbocompressé. En version atmosphérique, vous avez droit à 136 chevaux et à deux types de boîtes de vitesses, une manuelle à 5 rapport et une automatique à variation continue (CVT) dotée de 7 rapports programmés. Si vous êtes de nature conservatrice et n’abusez pas de l’accélérateur, la version CVT est pour vous, sinon la boîte manuelle tire un meilleur parti des 136 chevaux. La version turbo de cette même mécanique produit 193 chevaux et quadruple le plaisir de conduire. Vous ne serez pas surpris que je vous annonce que la version manuelle à 6 rapports m’a beaucoup plu, mais je n’ai pas de problème à endosser la version automatique qui ne manque pas de charme.

Comportement

Dans la Classe B, le conducteur bénéficie d'une position de conduite basse, le volant vertical et la planche de bord haute accrochée au pare-brise offrent une ergonomie singulière et très agréable. Après quelques kilomètres d’autoroute pour tester les capacités de la voiture, je me rends compte que la version turbo autorise des dépassements prompts, mais on atteint vite, et sans s'en rendre compte, des vitesses excessives (plus de 170 km/h) dans un silence de roulement complet. Le châssis parvient à suivre des rythmes soutenus en virage grâce à son train arrière parabolique. Ce système adapte les forces d’amortissement à la situation dynamique du moment : si le style de conduite est normal, la caractéristique des amortisseurs est axée sur la souplesse afin d’offrir un bon confort de roulement. En revanche, la force d’amortissement sera entièrement mobilisée pour une conduite dynamique en virage, de façon à stabiliser au mieux la Classe B. Si la suspension fait du bon travail, difficile d’en dire autant de la direction active à assistance variable, légère et imprécise autour du point milieu. La hauteur de caisse et la masse assez importante (1 400 kilos) limitent les aptitudes dynamiques de l'auto.

Conclusion

Mercedes-Benz a réussi à faire un produit plus abordable sans dénaturer la marque.

En espérant que des problèmes de fiabilité électronique ne viennent pas gâcher la fête.

Forces

Habitabilité et volume du coffre

Qualité des matériaux

Châssis rigoureux

Faiblesses

Flou dans la direction

Peu d’espaces de rangement