Ne l'appelez plus Miata !
Par : Philippe Laguë
Autant vous prévenir tout de suite, la Miata et moi, c'est une histoire d'amour. Une longue et belle histoire qui a débuté à l'été de 1991, alors que je faisais mes premiers pas comme chroniqueur automobile, et qui s'est poursuivie depuis. Il faut dire que c'est la partenaire parfaite : son seul objectif, sa raison d'être, consiste à procurer du plaisir à celui ou à celle qui la conduit. Et croyez-moi, elle le fait très bien !
Carrosserie
Lors de sa dernière refonte, il y a trois ans, le roadster nippon a subi ses modifications les plus importantes, à commencer par un changement d'appellation. Dans les faits, on a tout simplement éliminé le vocable Miata (jugé trop féminin) et conservé la désignation alphanumérique MX-5. La carrosserie a été remodelée d'un pare-chocs à l'autre, et l'on constate une rupture de style avec les générations précédentes. Plus trapue, plus musclée, la MX-5 s'est, pour ainsi dire, "virilisée". On a aussi ajouté, l'année dernière, un toit rigide escamotable.
Habitacle
Au fil des années, la MX-5 a gagné en confort, s'améliorant de génération en génération. On peut passer une journée complète à bord sans souffrir; l'auteur de ces lignes l'a vérifié plus d'une fois, et c'est plus vrai que jamais. Les baquets offrent un excellent maintien, et tout ce qu'on peut leur reprocher, c'est un coussin un peu court pour les personnes de grande taille. Comme toujours, la finition et l'assemblage sont irréprochables, tout comme l'ergonomie. La position de conduite est parfaite, avec le levier de vitesses juste à la bonne hauteur. Le tableau de bord est complet, bien agencé, et les diverses commandes, bien placées, sont d'une utilisation intuitive. Malgré la petitesse des lieux, l'aspect pratique n'a pas été oublié: les espaces de rangement sont nombreux. Sachez, par ailleurs, que le coffre n'est pas aussi minuscule qu'on pourrait le croire. Le toit ne vient pas s'y loger, préservant ainsi la capacité de rangement.
Mécanique
Le 4 cylindres de 2 litres fait amplement le travail; d'abord parce que la MX-5 est un poids plume, et que 166 chevaux, c'est amplement suffisant. Ce vaillant petit moteur affiche une belle nervosité, surtout à bas régime, et une bonne élasticité, grimpant avec aisance dans les hauts régimes. Ses envolées s'accompagnent cependant d'une augmentation du niveau sonore. Sa petite cylindrée permet également de maintenir la consommation à un niveau raisonnable, très raisonnable même. Une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, pure merveille s'il en est une, exploite ce moteur à son mieux. Cette boîte est tout simplement parfaite : ultra précise, bien étagée, avec une course du levier très courte. Du bonbon. La direction a droit aux mêmes commentaires enthousiastes : elle aussi ultra précise, rapide et dotée d'un court rayon de braquage, elle permet de tirer profit de la grande agilité de cette sportive de poche. Le freinage a également droit à une très bonne note.
Comportement
Ce sont les qualités routières de la MX-5 (ex-Miata) qui ont forgé sa réputation. Près de 20 ans plus tard, la magie opère toujours : l'agilité de cette sportive évoque celle d'un kart. S'il y a une différence plus marquée entre le modèle actuel et ses prédécesseurs, c'est au chapitre des trains roulants. L'amortissement est plus souple, ce qui se traduit par un confort accru et un roulis en virage qui n'existait pas avant. Ne vous y trompe pas : la MX-5 "colle" toujours autant, même si sa caisse penche. N'empêche, les puristes diront qu'elle a perdu un peu de son zeste sportif, et je ne peux leur donner tort.
Conclusion
La MX-5 entame sa quatrième année sous sa forme actuelle et, encore une fois, c'est une excellente cuvée. Elle propose un rapport prix-agrément toujours imbattable, 19 ans après sa sortie. Pensez-y, ce n'est pas rien : personne n'a réussi à faire mieux, ou aussi bien, depuis tout ce temps. Et en plus, elle est fiable ! De mon côté, ma passion demeure intacte, et c'est grâce à Mazda, qui a su si bien l'entretenir à chaque renouvellement.
Deuxième avis : Carl Nadeau
Depuis près de vingt ans, la MX-5 demeure une référence absolue pour le plaisir de conduire à prix modique. La fiabilité légendaire de la Miata (même si Mazda voudrait bien qu'on oublie cette appellation) n'est plus à faire; cette voiture réinvente la fiabilité et la durabilité. Le toit est d'une facilité déconcertante à utiliser, il est d'ailleurs plus étanche que celui des concurrentes qui coûtent trois fois le prix, et il vieillit très bien. Il n'est pas rare de voir des MX-5 de plus de quinze ans à vendre; elles sont en parfait état et conservent une excellente valeur sur le marché. Malgré le petit format de la voiture, elle est particulièrement solide et sûre, ce qui ajoute l'impression agréable qu'on a à son volant. Définitivement l'une de mes voitures préférées, et ce, depuis longtemps. Une valeur sûre !