Conjuguer raison et passion
Par : Benoit Charrette
Le marché des voitures intermédiaires est plutôt " beige ". Je ne connais personne qui fait une poussée d'adrénaline à l'idée de conduire une Toyota Camry, une Honda Accord, une Nissan Altima, une Chevrolet Malibu ou, encore, une Ford Fusion. Pourtant, la très conservatrice Camry, qui est aussi plaisante à conduire qu'un jour de pluie, demeure la berline intermédiaire la plus vendue au Canada et aux États-Unis. La raison est fort simple : la clientèle dans cette catégorie de véhicules est âgée de 50 à 55 ans et recherche d'abord et avant tout une voiture fiable, confortable et spacieuse. La première génération de Mazda6, qui a toujours été en retrait au chapitre des chiffres de ventes face à Toyota, à Honda et à Nissan se devait de mieux répondre aux besoins de la clientèle de ce type de voiture, et ce, sans perdre son côté un peu délinquant qui est le propre de la firme d'Hiroshima. La nouvelle 6, plus grande, plus confortable mais toujours aussi séduisante, fait donc son entrée pour 2009.
Carrosserie
Avec des lignes audacieuses, dynamiques et modernes, la Mazda6 nous sort de la grisaille qui caractérise ce segment de marché. Elle reprend au passage des traits de caractère de la RX-8 avec sa proue provocante et ses optiques qui se prolongent dans l'aile. Sa calandre en pointe lui confère un air sportif et raffiné. De profil, elle montre une stature imposante avec son toit qui semble moulé sur la voiture et sa ligne de caisse haute. L'arrière est large, et les pare-chocs, massifs avec des feux arrière qui font le lien entre l'ancienne et la nouvelle génération de la 6. On dit qu'un coup de foudre est d'abord visuel. À ce chapitre, Mazda marque beaucoup de points.
Habitacle
Autre caractéristique recher-chée des baby-boomers, un format de voiture plus généreux. Une fois dans la cinquantaine, l'envie de prendre place dans une voiture exiguë a définitivement disparu. Les berlines intermédiaires ont tous gagné en volume depuis quelques années, et la nouvelle Mazda6 ne fait pas exception. Toutes les dimensions sont plus généreuses. La voiture gagne 11,5 centimètres en empattement, 19,5 centimètres en longueur totale et près de 6 centimètres en largeur. Non seulement ce nouveau format répond-il aux demandes de la clientèle cible, mais il permet également à Mazda de distancer la 6 de la Mazda3 qui accaparait une partie des ventes de l'actuelle génération. L'intérieur est sympathique avec des compteurs placés dans de jolis tunnels cerclés d'une douce lumière bleutée. Les sièges avant sont fermes, à l'européenne, et offrent un excellent confort. Les passagers arrière quitteront l'endroit avec chagrin tant l'espace dont ils disposent – pour leurs jambes et la tête – est généreux. Les espaces de rangement sont nombreux et arborent une finition qui ne souffre d'aucune critique. Comme toute berline moderne, la nouvelle 6 offrent plusieurs aides électroniques à la conduite comme un efficace système de contrôle dynamique de la stabilité (DSC) et un système électronique d'antipatinage à l'accélération (TCS). Ce à quoi s'ajoutent un freinage performant – avec ABS, répartiteur de la force de freinage (EBD) et aide au freinage d'urgence (BAS) – ainsi que les doubles coussins de sécurité gonflables avant, latéraux avant et rideaux avant et arrière. Offerte en finition GS ou GT, la Mazda6 offre beaucoup d'équipements à un prix plus que concurrentiel. Pour ceux qui en veulent plus, l'ensemble de luxe du modèle GT offre un système intelligent sans clé avec démarreur à bouton-poussoir, connectivité Bluetooth pour téléphone cellulaire et appareil audio portable, chaîne audio BOSE à 10 haut-parleurs, compatibilité avec radio par satellite Sirius et phares à décharge à haute intensité au xénon. Le modèle V6 est également muni du système de surveillance des angles morts (en option) et de l'éclairage d'accueil au plancher. Un système de navigation par satellite avec écran tactile de 7 pouces à reconnaisance vocale est offert en option autonome sur la version GT pour 2 600 $. Cette option n'est pas offerte sur la version GS.
Mécanique
La Mazda6 offre deux nouvelles mécaniques pour 2009. Les acheteurs, pour la plupart, opteront pour le moteur à 4 cylindres de base de 2,5 litres qui livre 170 chevaux. Ce moteur remplace le 4-cylindres de 2,3 litres de 156 chevaux et se retrouvera également sous le capot de la prochaine génération de Mazda3. La boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, de série, offre un excellent synchronisme et de meilleures prestations que la boîte automatique à 5 rapports proposée en option pour 1 100 $. Les deux versions GS et GT sont également offertes avec le V6 de 3,7 litres qui équipe le CX-9. Fort de 272 chevaux (60 chevaux de plus que l'ancien moteur de 3 litres), ce V6 plaira à ceux qui recherchent un véhicule plus cossu, capable certes de meilleures performances mais avec un tempérament moins nerveux que le 4-cylindres. Seule la boîte automatique à 6 rapports est offerte avec le V6.
Comportement
Sans être nerveuse, la Mazda6 fait mieux que ses plus proches rivales que sont la Toyota Camry, la Nissan Altima, la Honda Accord et, même, la Chevrolet Malibu. Vous me direz que la barre n'est pas très haute, mais la 6 a le mérite d'avoir du tempérament. La direction est rapide et précise. La suspension se charge bien des imperfections de la route sans perdre pied en courbe prononcée. L'impression de confort est accentuée par une insonorisation efficace. Le système d'antipatinage, les coussins de sécurité gonflables latéraux avant des deux côtés et les rideaux gonflables latéraux sont maintenant compris de série sur toutes les Mazda6. Le contrôle dynamique de la stabilité (DSC) est inclus sur tous les modèles sauf sur le modèle d'entrée de gamme. Au volant de la version à 4 cylindres, on sent que le train avant offre une meilleure communion avec la route. Le moteur manque un peu souffle en accélération, mais la boîte manuelle compense un peu. C'est plus pénible avec la boîte automatique. Le V6 avec ses 272 chevaux n'est pas en reste. Toutefois, comme la boîte automatique est réglée sur mode confort, même avec toute cette puissance en réserve, le moteur met un certain temps à se mettre en branle. On peut compter deux bonnes secondes entre le moment où l'on appuie fermement sur l'accélérateur et la mise en train de la mécanique. Mais une fois lancée, la puissance en réserve est généreuse.
Conclusion
Au final, Maz