Le silence est d’or
Amyot Bachand
Nous en sommes à la troisième génération de Spectra, que l’on nomme Sephia en Corée. Cette fois, Kia utilise une technologie de pointe, celle de l’Amanti, pour assembler ses nouvelles voitures compactes, produisant ainsi un habitacle très silencieux. À ce chapitre, elle dépasse nettement la concurrence. Le constructeur coréen a compris l’importance de ce marché en présentant deux versions de la Spectra : une berline de type classique et une version à hayon, la Spectra5. Avec ses deux versions et sa qualité d’assemblage, il peut prétendre, à juste titre, concurrencer les compactes japonaises
Carrosserie
De l’extérieur, les deux versions se distinguent par une ligne de toit légèrement plus élevée du côté de la Spectra5 et évidemment par la présence du hayon. Cette dernière profite d’une antenne sur le toit, à l’européenne. En étudiant les prix et les équipements des berlines, j’en arrive à la conclusion que l’acheteur devrait se procurer la LX avec le groupe Commodité. Pour 1800 $ de plus, il obtient presque toutes les options désirables et pratiques dans une voiture: la climatisation et les commandes électriques habituelles, le déverrouillage à distance des portières, les rétroviseurs chauffants et les glaces électriques. S’il tient aux roues en alliage et au régulateur de vitesse, il optera alors pour la version EX. Je ne dénigre pas la LX de base, mais j’aime bien ces petites fonctionnalités du groupe d’options. Il faut malheureusement opter pour une version EX luxe pour obtenir le freinage ABS. Kia a choisi d’équiper toutes ses Spectra5 comme des versions EX, donc avec la « clim » et toutes les commodités électriques, les roues en alliage et le régulateur de vitesse. Il ne reste plus qu’une seule option, le groupe 1 qui offre au propriétaire le toit ouvrant et le système ABS. En matière de design extérieur, la nouvelle Spectra s’inspire des tendances actuelles avec une calandre plus évasée, des phares profilés et de gros feux arrière surdimensionnés. La Spectra5 présente une allure nettement plus sportive et l’on pourra aisément l’habiller de jupes latérales pour lui donner un air à la mode tuning. Le coffre des deux voitures suffira pour faire les courses et partir en week-end avec la famille.
Habitacle
Une attention spéciale a été apportée à l’habitacle. Le tableau de bord, bien dessiné, comporte deux teintes agréables à l’oeil et des tissus de qualité. Grâce à son siège ajustable en hauteur et à son support lombaire de série, le conducteur trouve une position de conduite confortable. On repère aisément contrôles et indicateurs, tous de maniement facile. Le seul reproche vient du fait qu’on ne peut lire l’odomètre avec des verres fumés. La berline offre un excellent dégagement à l’avant comme à l’arrière, allouant un accès facile à quatre adultes. La Spectra5 affiche un meilleur dégagement pour la tête à l’arrière grâce à son pavillon légèrement relevé. Selon les données de Kia, la Spectra présente l’intérieur le plus vaste de la catégorie. Elle compte sur une chaîne audio AM/FM/CD à six hautparleurs de série, à l’exception de la LX de base. Les sièges rabattables dans tous les modèles et versions permettent de varier la capacité de chargement. Au chapitre du rangement, toutes les Spectra comptent sur deux coffrets à l’avant, des porte-verres, des filets dans les dossiers des sièges avant. Un plastique dur recouvre le dossier de ces derniers, isolant mieux les passagers des coups de pied des jeunes enfants et se nettoyant facilement. À une vitesse de croisière, l’habitacle des Spectra s’avère très silencieux. La berline surpasse toute la concurrence à ce chapitre. On se croirait dans une limousine, même à 120 km/h et plus. Il faut l’essayer pour le croire. Les ingénieurs de Kia nous ont expliqué qu’ils s’étaient inspirés des techniques d’assemblage de l’Amanti pour obtenir ce niveau de quiétude dans une compacte.
Mécanique
Les Spectra profitent d’un nouveau moteur à calage variable continu de l’allumage (cvcc) de 2,0 litres développant 138 chevaux et 136 livres-pied de couple. On lui accouple une boîte manuelle à cinq rapports ou, en option, une boîte automatique à quatre rapports. L’ensemble s’avère souple et assez rapide pour se mêler à la circulation des autoroutes. Toutefois, la boîte manuelle offre de meilleures performances en matière de dépassement (près de 2 secondes) de 80 à 120 km/h, soit 7,5 secondes avec la boîte manuelle. Il en va de même pour les accélérations : on atteint les 100 km/h en 11,4 secondes. La suspension indépendante aux quatre roues compte sur des barres stabilisatrices à l’avant comme à l’arrière. La Spectra5 profite d’amortisseurs à gaz calibrés pour une conduite plus sportive. Elle est chaussée de roues en alliage de 16 pouces alors que la berline compte sur des roues de 15 pouces. La direction assistée à crémaillère vient de série : si elle offre une résistance raisonnable, elle ne transmet pas assez les sensations routières. L’ABS n’est offert en option que dans les versions EX de luxe et les Spectra5 avec groupe 1. Même si je suis d’avis que l’ABS devrait faire partie de l’équipement de série, je dois reconnaître que le système de freinage des Spectra est supérieur à la moyenne. J’ai pu freiner sans bloquer les roues en modulant facilement la pédale de frein. J’ai obtenu une distance de freinage très sécuritaire dans un premier arrêt d’urgence, soit 36,5 mètres ; le deuxième a nécessité 43 mètres, ce qui traduit un manque d’endurance.
Comportement
La berline Spectra se comporte bien en circulation urbaine et sur les routes en lacets, assurant en plus le confort de ses occupants. La Spectra5 se tire mieux d’affaire avec ses roues de 16 pouces et affiche une tenue de route plus sûre et plus sportive sans pour autant brasser ses occupants. J’ai noté que Kia a choisi de chausser ses Spectra de bons pneumatiques, à l’inverse de ses concurrentes : c’est un geste qui mérite d’être relevé, car il améliore grandement la qualité de la tenue de route, point vital pour la sécurité des occupants. Au chapitre de la conduite, j’ai aimé le maniement du levier de vitesses de la version automatique parce qu’on n’a qu’à descendre le levier pour rétrograder en troisième vitesse sans danger