Le prix du petit, mais la capacité des grands
N a d i n e F i l i o n
Le Sorento constitue une réelle preuve que le constructeur coréen Kia sait faire les choses. Avec la berline Amanti, l’utilitaire est la plus belle réussite que le constructeur coréen ait transportée en Amérique du Nord. Dommage que ceux qui ont encore en tête la réputation de « petites voitures bon marché» de Kia ne l’aient pas encore compris.
Carrosserie
Belles lignes, avouez, que celles du Kia Sorento. Un rapide coup d’oeil laisse une impression de Lexus RX 330, voire de Mercedes. Le véhicule a beau s’afficher au prix d’un utilitaire compact doté d’un V6, il offre des dimensions intérieures presque équivalentes à celles des utilitaires intermédiaires. Et il dispose de très utiles plaques de protection recouvrant ses organes vitaux. Deux versions au catalogue : le LX, de base, et l’EX, qui ajoute entre autres le toit ouvrant, la carrosserie deux tons et les phares antibrouillards. Cette dernière version peut être livrée avec le groupe Luxe (revêtement de cuir, sièges chauffants et climatisation automatique)
Habitacle
L’intérieur du Sorento a été bien pensé. On s’y retrouve facilement et tout est à la portée de la main. Les compartiments de rangement sont bien disposés, les commandes aisées à manipuler et le tableau de bord, facile à lire. On remarque néanmoins une différence notable dans l’habitacle entre les deux versions. Le premier fait très « de base» et sans artifice, alors que le second offre un coup d’oeil plus raffiné, entre autres grâce à ses appliques d’aluminium. Surtout, l’utilitaire de Kia se démarque par sa grande capacité de chargement, une fois la banquette arrière abaissée : 1880 litres.
Mécanique
Un seul moteur se glisse sous le capot du Sorento : un V6 de 3,5 litres qui développe 192 chevaux. C’est juste, mais suffisant. La boîte manuelle qui équipe la version de base se révèle étonnamment solide et abat du bon boulot. Le tout est jumelé à un système à quatre roues motrices à temps partiel, qui s’engage à la volée et qui dispose du mode à bas régime (4LO). La version EX s’amène plutôt avec une boîte automatique et la grande nouveauté pour 2005 est qu’elle compte un rapport supplémentaire, pour un total de cinq. Cette fois, c’est un système à quatre roues motrices permanent qui est offert. Lui aussi dispose du mode à bas régime : bravo. Un seul petit reproche : les freins ABS demeurent optionnels dans toutes les versions.
Comportement
Sur la route, le Sorento tient bien le cap malgré une direction légère. Il propose un agréable confort de roulement, notamment grâce à une suspension que personnellement, j’aurais préférée plus ferme, moins « écrasante ». Côté hors piste, l’utilitaire coréen surprend. Il joue carrément dans la cour des grands et n’a pas à rougir de ses capacités hors route. Que le chalet soit au bout du monde ou pas, il vous y mènera.
Conclusion
Je doute que la clientèle qui vise l’achat d’un Dodge Durango, d’un Jeep Grand Cherokee ou d’un Ford Explorer se retrouve dans les salles de montre de Kia. Encore une fois, dommage, parce que le Sorento gagne à être considéré. Surtout si l’on souhaite payer moins de 40 000 $ pour autant de capacité de chargement. Notons cependant que sa capacité de remorquage n’est que de 1587 kilos. En fait, dans sa version de base, pour moins de 30 000 $, le Sorento se défend très bien. Il est d’ailleurs le seul dans la catégorie des utilitaires intermédiaires, si je ne me trompe, à disposer d’une boîte manuelle. Même si l’on opte pour la version «haut de gamme», le prix demeure fort concurrentiel. Rappelons aussi que Kia propose l’une des meilleures garanties de l’industrie (5 ans/100 000 km). Et pour ceux qui s’inquiètent de la qualité, dites-vous que la banque de données de rappels de véhicules (Transports Canada) ne fait état d’aucun rappel pour l’utilitaire coréen, lancé en septembre 2002. On ne peut en dire autant de la concurrence…
Forces
• Rapport prix-équipement • Offre d’une boîte manuelle • Beau design • Bonnes capacités hors route • Excellente garantie
Faiblesses
• L’image du produit… encore, malheureusement • L’ABS en option • Suspension qui gagnerait à être plus ferme
Nouveautés en 2005
• Boîte automatique à cinq rapports (version EX L), en option pour la LX
2e opinion Hugues Gonnot
• Un petit pas pour l’industrie de l’automobile, un pas de géant pour Kia. Le lancement du Sorento il y a deux ans correspondait à une sérieuse montée en gamme pour un constructeur dont l’image était encore à définir. Le Sorento reprend l’argument principal de la marque : un excellent rapport prix-équipement. Mais il y a aussi une gueule tout à fait réussie ainsi qu’un habitacle spacieux et bien fini. Le désormais classique 3,5 litres répond bien aux attentes et il forme un couple réussi avec la boîte de vitesse automatique. La tenue est saine et sans surprises. Et il reste la garantie attractive. Bref, que ceux qui cherchent un utilitaire cinq places capable de faire du tous chemins n’oublient pas le Sorento sur leur liste.