bande à part
Par Gabriel Gélinas
Après avoir connu des débuts laborieux au pays et produit des véhicules de qualité inférieure, la marque coréenne Kia a rehaussé son jeu d’un cran avec la récente fourgonnette Sedona et le nouveau véhicule utilitaire sport Sorento, qui remplace le Sportage.
Carrosserie
Dans la catégorie des véhicules utilitaires, le Sorento fait un peu bande à part pour deux raisons : primo, il présente des dimensions plus grandes que les utilitaires compacts comme le Honda CR-V ou le Ford Escape mais plus petites que les véhicules intermédiaires comme les Jeep Grand Cherokee ou Chevrolet TrailBlazer; secundo, le Sorento est construit différemment. En effet, la plupart des véhicules utilitaires utilisent maintenant une structure monocoque exactement comme les voitures, mais le Sorento, lui, est construit comme un camion; il comporte un véritable châssis sur lequel sont montés les organes mécaniques comme le moteur et la boîte de vitesses ainsi que la carrosserie. Cela signifie qu’on a affaire à un véhicule efficace en conduite hors route mais un peu moins confortable sur la route. Pour ce qui est de l’allure, le Sorento est une réussite; ses lignes rappellent celles du Lexus RX 330 ou du Mercedes-Benz ML, et sa partie avant évoque un peu l’Acura MDX. En fait, on est loin du conservatisme et de l’anonymat des autres modèles de la marque, et l’ensemble donne au Sorento l’allure d’un véhicule haut de gamme.
Habitacle
Cette allure haut de gamme se reflète également dans la quantité d’équipements offerts de série et la qualité de l’assemblage et de la finition en net progrès. En fait, le seul élément qui sonne faux, c’est justement le faux-bois en plastique appliqué à la console centrale. L’habitacle est spacieux, les places arrière sont confortables, mais l’espace de chargement est limité à 66 pieds cubes; et il est impossible d’obtenir un plancher parfaitement plat en rabattant les sièges et les dossiers, ce qui peut compliquer le chargement de certains objets.
Mécanique
Sous le capot, on retrouve le même moteur V6 de 3,5 litres développant 195 chevaux qui équipe la fourgonnette Sedona. Pour ce qui est de la boîte de vitesses, la seule qu’on peut se procurer est l’automatique à 4 rapports. Comme le Sorento pèse plus de 1900 kilos, il ne faut pas s’attendre à des accélérations rapides; il faut donc compter 13 secondes pour atteindre les 100 km/h. De plus, la capacité de remorquage est plutôt faible, soit juste au-dessus de 1500 kilos, alors que les véhicules concurrents sont capables de tracter de plus lourdes charges.
Comportement
Pour ce qui est du comportement sur la route, il faut comprendre qu’on a vraiment affaire à un véhicule qui se comporte comme un camion avec tout ce que cela implique en termes de confort. Ainsi, on ressent dans l’habitacle toutes les bosses et les imperfections de la route. En outre, la direction est vraiment surassistée, et le plus léger effort sur le volant se traduit par un changement de direction; ainsi, on ne sent pas vraiment la route et on est un peu déconnecté de ce qui se passe. Par contre, le Sorento se révèle efficace en conduite hors route, et ses organes mécaniques sont même protégés par des plaques de protection, ce qui est maintenant relativement rare. Pas de problèmes donc pour ce qui est de circuler hors route, le Sorento est à la hauteur, mais très peu d’acheteurs l’utiliseront de cette façon. Pour ce qui est des considérations pratiques, les véhicules de la marque Kia sont dotés d’une garantie de base avantageuse de 5 ans ou 100 000 kilomètres, mais la fiabilité à long terme reste encore à démontrer.
Conclusion
En terminant, il est clair que le Sorento est un bien meilleur véhicule que le Sportage. Il est également très bien équipé pour le prix demandé. Cela dit, et même si la qualité d’assemblage est en net progrès du côté de la marque Kia, il y a encore du chemin à faire avant d’égaler les standards de la concurrence.
Forces
Son allure réussie Son équipement de série Une garantie de base de 5 ans ou 100 000 kilomètres
Faiblesses
La puissance du moteur Une faible capacité de remorquage Le confort de roulement La direction surassistée Une fiabilité à démontrer
Philippe Laguë 2e opinion
Pour sa première incursion dans le créneau des VUS intermédiaires, Kia n’a pas manqué son coup. Pourtant, on avait tout à craindre d’une marque qui nous avait donné le Sportage, l’un des pires véhicules qui soit, toutes catégories confondues. Mais depuis sa prise de contrôle par Hyundai, la firme coréenne a rehaussé de plusieurs crans la qualité de ses produits. Le Sorento n’est pas aussi raffiné que ses rivaux japonais, mais il a d’autres atouts, à commencer par son prix et sa garantie de base. Sa transmission intégrale est aussi très efficace et son confort de roulement étonne. Pour couronner le tout, il a plutôt fière allure. La seule zone grise concerne sa fiabilité, car il n’en est qu’à sa deuxième année. La prudence est donc de mise, à moins qu’il ne s’agisse d’une location.