Une main de fer dans un gant de velours
Nadine Filion
Déjà une troisième année pour le Jeep Liberty… À son arrivée en 2001, les puristes s’inquiétaient du fait qu’il allait – ou non – remplacer le loyal Cherokee. Non seulement l’utilitaire s’est-il révélé à la hauteur de la réputation Jeep, mais encore présente-t-il un raffinement fort apprécié ! Qui regrette vraiment le Cherokee ?
Carrosserie
Avec ses phares ronds qui lui donnent un air coquin, le Liberty a une belle gueule, avouez ! Ses angles d’approche (36 degrés) et de départ (32 degrés) sont très concurrentiels, et sa garde au sol (200 millimètres) est suffisante pour les balades hors piste. Une nouveauté pour la version Renegade : des protections de bas de caisse, question de ne pas abîmer la carrosserie. Côté sécurité, le Liberty bénéficie maintenant d’un capteur de pression des pneus (Renegade et Limited). De plus, un nouveau dispositif déverrouille les portières, fait s’illuminer le plafonnier et coupe l’alimentation en carburant lors du déploiement des coussins de sécurité gonflables.
Habitacle
L’intérieur du Liberty a beaucoup de classe avec ses rondeurs et ses accents de chrome. Il dispose d’un espace de chargement fort raisonnable : 69 pieds cubes. Pour 2004, un organisateur est offert en option. Les sièges sont confortables, nous ne pouvons que leur reprocher de ne pas s’abaisser davantage. La position de commande sur la route, c’est bien, mais vous la trouverez peut-être un peu trop haute.Si vous résistez aux options, le Liberty s’amènera dans votre entrée de garage pour 23 000 $. Si, au contraire, vous cédez et vous vous procurez le régulateur de vitesse, le siège du conducteur électrique, les rideaux gonflables et autres, vous faites grimper la facture au-delà des 30 000 $.Parlant options, surveillez l’arrivée prochaine du U-Connect. Grâce à la technologie Bluetooth, le système prend la relève de votre téléphone cellulaire pour mieux vous aider à conserver les deux mains sur le volant. Vous n’avez qu’à discourir par le biais du microphone installé au rétroviseur pendant que votre interlocuteur vous répond par la bouche de vos haut-parleurs.
Mécanique
Le Liberty Sport compte sur un 4-cylindres plutôt juste de 150 chevaux pour déplacer sa masse de près de 2000 kilos. Le moteur le fait entendre, surtout avec la boîte de vitesses manuelle qui se manipule comme une boîte de tracteur.Par contre, le moteur V6 de 3,7 litres est une douceur en soi, couplé à la boîte automatique qui passe les 4 rapports sans heurt et sans douleur. Notez que les 210 chevaux et les 235 livres-pied du V6 se comparent allègrement à ceux du nouveau 4-cylindres turbo du Subaru Forester… Pas mal, hein ?Outre le Nissan Xterra et le petit Chevrolet Tracker, peu d’utilitaires compacts proposent un véritable système à quatre roues motrices. Parce que le Liberty est un vrai de vrai, il dispose du CommandTrac et du boîtier de transfert au plancher. En option avec le V6 et la boîte automatique, vous pouvez choisir le SelectTrac qui ajoute la transmission intégrale permanente aux modes deux roues, quatre roues motrices et « petit bœuf ».
Comportement
En situation hors piste, le Liberty est étonnamment agile. Il est l’un des plus capables de sa catégorie, voire des autres catégories. Il peut suivre presque partout son cousin le TJ, haut sur pattes et étroit de carrosserie qu’il est. Cependant, souvenez-vous-en sur la route, à l’approche de virages serrés où il a tendance à déverser…Aussi capable que le TJ, mais plus sage, le Liberty dispose d’une suspension indépendante à l’avant et d’un essieu rigide à l’arrière. Conséquence : un excellent confort de roulement. Bref, une main de fer dans un gant de velours !
Conclusion
Pour 2005, le Liberty se dotera d’une version diesel. À vous les 1100 kilomètres (enfin presque) sur un plein de carburant ! D’ici là, souvenez-vous que la marque Jeep, comme toutes celles de Chrysler, d’ailleurs, offre une garantie de 7 ans ou 115 000 kilomètres. Ce n’est quand même pas rien !
Forces
Un véritable 4 x 4 Le confort de roulement Moteur V6 à la fois doux et puissant Un intérieur qui a de la classe
Faiblesses
Attention aux virages serrés… Un moteur à 4-cylindres un peu juste
Nouveautés
Un dispositif de sécurité en cas d’accident Le système U-Connect au milieu de l’année Un capteur de la pression des pneus Des protections latérales pour le Renegade Un organisateur d’espace de chargement
Luc Gagné 2e opinion
Le Liberty a ses détracteurs, qui le trouvent trop beau pour être un vrai Jeep. Il a également ses supporteurs, qui le surnomment affectueusement « Libby » et n’hésitent pas à lui faire affronter les pistes ardues d’un Jeep Jamboree : ces grandes ballades en forêt où les propriétaires de Jeep reviennent en enfance et s’amusent dans la poussière et la boue. Naturellement, en forêt, rien ne peut battre un TJ, un YJ ou un CJ, surtout s’il a été préparé en conséquence. Cependant, un Libby peut aussi survivre à un Jamboree. Les spécialistes sont unanimes : comme il n’offre pas de plaques protectrices pour les organes mécaniques et le différentiel arrière autobloquant, il faut rehausser sa suspension et le chausser de pneus tout terrain Goodyear Wrangler MT/R. Le résultat est renversant (sans jeu de mots !); je l’ai constaté. De plus, sur route, ce Libby sera plus agréable à conduire qu’un TJ Rubicon, avec un niveau sonore supportable et une habitabilité nettement supérieure. Le meilleur des deux mondes !