Plus gros que ça, c’est un autobus…
N a d i n e F i l i o n
Quelle différence y a-t-il entre l’Infiniti QX56 et le Nissan Armada ? Vingt-cinq mille dollars. Qu’est-ce qui poussera donc le consommateur à choisir le premier plutôt que le second ? L’image peut-être, mais surtout les équipements.
Carrosserie
Les États-Unis ont droit à plusieurs versions de l’Infiniti QX56: deux ou quatre roues motrices, sept ou huit passagers, avec des options qui vont du centre de divertissement au régulateur de vitesse «intelligent », sans oublier le système de navigation. Le Canada a choisi de faire autrement et joue le tout pour le tout. Son QX56 n’est offert qu’en une seule version: à quatre roues motrices et accueillant sept passagers, donc équipé de sièges baquets à la deuxième rangée. De série, il est doté de tous les équipements possibles et imaginables, y compris les sièges chauffants aux deux premières rangées, les pédales ajustables, le toit ouvrant, le radar de recul, le hayon à ouverture électrique… Allo la facture!
Habitacle
On a beau dire que les dimensions extérieures du nouvel utilitaire d’Infiniti sont celles d’un monstre – et ses lignes extérieures pas très jolies, avec ce renflement dans le toit –, l’intérieur en profite indéniablement : plus vaste que cela, on passe à la catégorie autobus. Si quelqu’un se sent à l’étroit là-dedans, qu’il consulte son psychologue… Même s’il emprunte son design intérieur à son cousin l’Armada, le QX56 arbore un habitacle décidément plus luxueux. Les compartiments de rangement sont nombreux et bien pensés, les sièges s’avèrent confortables – la troisième banquette reste une troisième banquette, cependant. Petit reproche: le passager avant ne profite pas d’ajustements lombaires, comme c’est le cas pour le conducteur, et c’est bien dommage.
Mécanique
C’est un V8 de 5,6 litres qui propulse le QX56, couplé à une boîte automatique à 5 rapports. L’ensemble se targue d’une capacité de remorquage de près de 4000 kilos (8800 livres); c’est deux fois plus que le Lexus LX 470, et de 200 à 300 kilos de plus que pour les Lincoln Navigator et Cadillac Escalade. Le système à quatre roues motrices (permanent) comporte un mode à bas régime (4LO) pour les situations plus corsées – d’ailleurs, des plaques situées sous le véhicule en protègent les organes vitaux. Le dispositif est secondé par le contrôle dynamique du véhicule et le contrôle de traction. Rappelons que le QX56 est construit aux côtés et sur la même plateforme que la camionnette Titan de Nissan, à l’usine de Canton, au Mississippi. Il s’agit en fait du premier véhicule Infiniti à être assemblé en Amérique.
Comportement
Avec ses 315 chevaux de puissance et ses 390 livres-pied de couple, le QX56 ne manque pas de « jus », c’est le moins qu’on puisse dire. Nous aurions aimé un freinage plus mordant pour stopper ses 2554 kilos et une direction un peu plus précise, mais le diamètre de braquage s’avère étonnamment bon pour un véhicule de cette taille. La suspension indépendante (avec correcteur d’assiette) fait du bon boulot – elle offre un comportement souple, sans être trop pâteuse. Bravo pour le son qui s’échappe du tuyau d’échappement – dans l’habitacle silencieux du véhicule, il laisse entendre juste ce qu’il faut du moteur V8.
Conclusion
Dans la vie, tout se résume bien souvent à l’aspect financier. Vrai que le QX56 est pas mal plus dispendieux que le Nissan Armada, mais si l’argent vous sort par les oreilles, le mastodonte d’Infiniti saura plaire au «technologue» en vous. Outre son système de navigation, de loin le plus facilement opérable de toute l’industrie, il profite d’un vrai système quatre roues motrices et d’un régulateur de vitesse intelligent… vraiment intelligent.
Forces
•Champion du remorquage •Suspension souple sans être pâteuse •De la puissance à revendre •Un beau lot d’équipements
Faiblesses
•Gros, gros, gros… •Qu’une seule version, chère, chère, chère… •Direction et freinage un peu mous
Nouveautés en 2005
•Appuie-tête à sécurité active à l’avant, pré-tenseurs pour ceintures de sécurité à l’avant
2e opinion Benoit Charette
• Les gens d’Infiniti ont dû regarder de près les profits engendrés par le Cadillac Escalade et le Lincoln Navigator et se dire qu’ils pouvaient eux aussi partir à la conquête des nouveaux riches, ceux qui ont un revenu annuel de plus de 250 000 $, pour qui la démesure n’a pas de limite. Physiquement, Infiniti ne fait pas dans la dentelle. Sa calandre intimidante, sa taille de mammouth et ses portes surdimensionnées lancent un message très clair sur les intentions de la compagnie. Avec le prix de l’essence qui frise 1 $ le litre, ce véhicule devient rapidement une espèce en voie d’extinction. Au final, le QX56 n’a pas tout à fait l’aplomb et le luxe grandiloquents du Cadillac Escalade, mais termine tout de même devant le Navigator, un solide deuxième rang.