Mon oncle Jean n'en revient pas encore…
Par Nadine Filion
J'ai fait le test : j'ai caché les inscriptions Hyundai sur le Veracruz et demandé à mon oncle Jean de me dire ce qu'il pensait du véhicule. Que des éloges : belles lignes extérieures, intérieur couleur fauve de grande qualité, équipement complet… Puis, j'ai découvert le badge. Ah, cette surprise qui transforme le regard !
Carrosserie
Le Veracruz a eu le mérite de miser sur l'élégance discrète. Pour tout dire, l'utilitaire à sept places fait preuve d'un esthétique bien intégré, et ses formes arrondies ont pour effet de réduire la taille visuelle de l'ensemble. Alors que la concurrence lance des prix de départ accablés d'une longue liste d'options, Hyundai a choisi de ne pas se casser les nénettes. Deux versions figurent donc au catalogue : la première très bien équipée (GLS) et la seconde (Limited)… hyper bien équipée. À vous de faire le test : construisez votre Veracruz sur le Web et comparez avec les Toyota Highlander, Honda Pilot, Mazda CX-9 et Subaru Tribeca. Vous découvrirez que, à tous les chapitres, le Veracruz finit toujours par rafler la mise en matière de ratio équipement-prix. Ne lui manque qu'une chose : le système de navigation, toujours non offert au Canada. Dommage.
Habitacle
Quel bel habitacle que celui en cuir fauve : à la fois convivial et chaleureux, il allie des matériaux de qualité à une finition impeccable et à l'insonorisation d'un cocon. Qui plus est, il est spacieux : le dégagement pour les jambes à la 3e banquette est l'un des meilleurs de la catégorie. Le Veracruz est aussi très polyvalent, ce qu'on est en droit d'attendre d'un véhicule multi-segment. Les sièges et les banquettes se rabattent facilement, créant un bon espace de chargement à plat. On ne reproche qu'une deuxième rangée qui fait " flip ", mais pas " flop ", retranchant une moitié de mètre à l'espace de chargement. La liste des équipements de sécurité est complète et passe par six coussins gonflables, le système de contrôle de la stabilité et la protection contre le renversement.
Mécanique
C'est le V6 de 3,8 litres de l'Azera qui vient propulser le Veracruz. Reconnu pour sa douceur, ce moteur développe ici une puissance de 260 chevaux et produit un couple de 257 livres-pied. Il est jumelé avec la toute première boîte de vitesses séquentielle à 6 rapports de Hyundai. C'est la plateforme du Santa Fe, ici allongée et élargie, qui constitue la base du Veracruz. La suspension est donc à quatre roues indépendantes – des roues de 18 pouces, soit dit en passant. Les deux versions de l'utilitaire sont dotées, de série, de la transmission intégrale, une motricité un brin plus sophistiquée que celle du Santa Fe et qui en fait la preuve par sa rapidité d'exécution. En conditions normales, la puissance est distribuée aux roues avant mais, en perte d'adhérence et en accélération, jusqu'à la moitié de cette puissance est retransmise aux roues arrière. Un bon mot pour le verrouillage manuel qui donne l'occasion au conducteur de choisir un mode 50/50 en tout temps.
Comportement
La motorisation du Veracruz est de bonne puissance. Elle livre ses accélérations sans effort, dans une belle linéarité et, surtout, avec grande douceur. Elle s'harmonise parfaitement à la séquentielle à 6 rapports, bien étagée. De fait, cette dernière effectue si bien le boulot qu'on ne sent pas le besoin de se mêler manuellement de sa course. N'empêche, la conduite du Veracruz apparaîtra, pour certains, à la limite de l'anesthésiant. En effet, la suspension, sans être spongieuse, mise sur le confort et l'anéantissement des secousses de la route. De plus, si la direction se fait précise, elle est peu exaltante, un brin empesée, même. Enfin, la transmission intégrale assure la stabilité, mais j'ai senti un peu de roulis en virage – c'est cependant le propre de la majorité des grands utilitaires, faut-il le rappeler.
Conclusion
À la vue du badge Hyundai, mon oncle Jean a réagi à peu près comme tout le monde : quoi, 40 000 $, 46 000 $ même (version Limited) pour un Hyundai ? Ah, ce que les préjugés ont la vie dure… Pourtant, l'offre du Veracruz, quand on la compare à la concurrence, est pleine de bon sens. Et ceux qui ont besoin d'un argument de plus n'ont qu'à jeter un œil aux sondages sur la qualité automobile menés ces dernières années : à quelques reprises, Hyundai y dépasse Toyota… Surpris, hein, mon oncle Jean ?
Deuxième avis : Francis Brière > Surprenant, ce Veracruz !
En effet, on ne pouvait imaginer, il y a quelques années à peine, un véhicule aussi bien fini provenant d'un fabricant coréen. En effet, la qualité des matériaux et la justesse de l'assemblage se rapprochent de ce qui se fait au Japon. Il possède également d'autres qualités. Son habitacle est confortable, son ergonomie, bien pensée. En ce qui concerne l'espace pour accueillir des passagers, rien à envier aux grandes fourgonnettes. Le Veracruz se compare aisément à un Lexus RX 350 par sa douceur et son silence de roulement. Reste à voir si Hyundai s'en va dans la bonne direction. Non, croyez-moi, ceux qui associent encore Hyundai aux Poney et Stellar devraient se raviser. Ce temps est bel et bien révolu.