Mission accomplie
Par Philippe Laguë
La Tiburon est de celles qui ont contribué à redorer le blason de Hyundai. Dès son introduction, il y a sept ans, elle a mérité l'estime de la presse spécialisée, en Amérique du Nord comme en Europe. L'exploit est digne de mention quand on connaît l'expertise et la sévérité des chroniqueurs automobiles européens, ainsi que leur chauvinisme…
Carrosserie
La sportive de la famille Hyundai emprunte sa plateforme et ses organes mécaniques à la berline Sonata. Elle a, par ailleurs, fait l'objet d'une refonte complète l'année dernière, refonte qui lui a fait le plus grand bien en matière d’esthétique. Ses formes, inspirées du New Edge Design, sont moins torturées, et nul doute qu'elle vieillira mieux (et moins vite) que sa devancière. Comme la plupart de ses rivales, elle n'est offerte qu'en une seule configuration, soit un coupé à quatre places, du type 2+2, dont la carrosserie est munie d'un hayon.
Habitacle
En s'installant à bord d'une Tiburon, on se retrouve bien calé dans un baquet enveloppant et confortable, dont le soutien latéral est impeccable. On trouve rapidement la bonne position de conduite, tandis que le tableau de bord se consulte aisément. Vous serez en mesure d'apprécier tout cela si vous mesurez moins de six pieds, et encore : le plafond est vraiment, mais alors là vraiment très bas. Quant aux places arrière, n'en parlons même pas; elles ne conviennent qu'à des enfants. Certes, on n'achète pas un coupé sport pour son habitabilité, mais la Tiburon fait vraiment piètre figure à ce chapitre. L'autre principale lacune concerne la visibilité, médiocre sous certains angles (de trois quarts arrière).
Mécanique
Comme ses rivales nippones, la Tiburon reprend l'architecture du « tout à l'avant » (moteur, roues motrices et boîte de vitesses), et son menu propose un choix de deux motorisations. Offert de série, le 4-cylindres de 2 litres doit être jumelé à la boîte de vitesses manuelle pour s'exprimer pleinement. Contrairement à Toyota avec sa Celica et à Acura avec sa RSX, qui proposent des 4-cylindres à haut rendement aux acheteurs recherchant plus de puissance, Hyundai y va d'un V6, emprunté à la Sonata. Ce choix se révèle des plus heureux car ce moteur ne souffre pas du mal qui afflige ses rivaux, soit le manque de couple à bas régime. De plus, il n'écorche pas les oreilles quand on le sollicite plus que d'ordinaire. En revanche, il n'a pas la même aisance à haut régime. Cela en fait néanmoins un moteur plus facile à vivre dans le cadre d'une utilisation quotidienne. Par ailleurs, ses 170 chevaux sont pétants de santé si l'on en juge par les performances plus qu'honorables de ce coupé sport coréen qui n'a rien à envier à ses rivaux. Sur notre véhicule d'essai, le V6 était jumelé à une boîte manuelle à 6 rapports qui s'y mariait très bien, en plus d'être fort agréable à utiliser. La course du levier est courte, précise, et le levier est placé juste à la bonne hauteur.
Comportement
En bonne traction qu'elle est, la Tiburon est sous-vireuse. Mais ses réactions sont prévisibles, ce qui permet de corriger facilement. Sinon, l'antipatinage entre en jeu. Les puristes ont beau décrier toute forme d'aide électronique à la conduite, il n'en demeure pas moins que ces dispositifs permettent de limiter les dégâts. Du reste, le système d’antipatinage à l’accélération (TCS) de la Tiburon effectue du très bon travail. Quand on approche de la limite d'adhérence, il freine le moteur sans toutefois couper les gaz brutalement. Dans les virages, la Tiburon V6 montre beaucoup d'aplomb, bien servie, il est vrai, par une monte pneumatique (de 17 pouces), plus performante, qui lui confère une motricité accrue et une tenue de route agressive. Seul le freinage a droit à des reproches, car il manque de puissance.
Conclusion
Les coupés servent à rehausser l'image d'un constructeur. Sur ce plan, la Tiburon accomplit sa mission, car elle répond aux attentes de la clientèle cible. Certains achètent un coupé sport pour l’allure, d'autres pour la performance et l'agrément de conduite; la Tiburon ne décevra personne. Et ce, à un prix défiant toute concurrence, dans la plus pure tradition Hyundai.
Forces
Un design réussi De très bons sièges Une bonne combinaison V6 et boîte manuelle L’agrément de conduite Un rapport qualité-prix imbattable
Faiblesses
Sa piètre habitabilité La visibilité médiocre Son moteur à 4 cylindres un peu juste Le freinage moyen
Nouveautés
Aucun changement majeur
Hugues Gonnot 2e opinion
Que de chemin parcouru depuis la première Scoupe ! Moins tarabiscotées que celles de l’ancienne génération, les lignes de la Tiburon dosent bien la sportivité et l’élégance. Dans la catégorie, elle est la seule à proposer un V6, ce qui représente un gros avantage pour ceux qui aiment conduire en souplesse. Car ce V6 est réussi et il est couplé à une boîte de vitesses bien étagée. Même s’il est terne, l’intérieur est bien fini, et l’équipement est complet. Seul problème, la garde au toit est limitée, et les places arrière sont difficiles d’accès. Même l’argument du prix la place en bonne position ! Difficile de résister…