Progression constante
Par Philippe Laguë
On prend désormais Hyundai au sérieux, et l'Elantra fait partie des modèles qui ont contribué à changer la perception de la marque coréenne. Si, au fil des ans, elle a mérité de bonnes critiques, ses chiffres de ventes ne lui ont pas encore permis de menacer les leaders du segment des compactes que sont les Honda Civic, Mazda3 et Toyota Corolla. Toutefois, c'est au Québec que l'Elantra réalise son meilleur score : presque 50 % des ventes totales canadiennes.
Carrosserie
Depuis sa dernière refonte, il y a deux ans, l'Elantra n'était offerte qu'en une seule configuration, soit la berline. Une nouvelle version viendra enrichir la gamme au printemps 2009 : la Touring, d'allure plus sportive – les photos révèlent une carrosserie beaucoup plus attrayante. Et pratique, avec ça : il s'agira d'une cinq-portes (quatre portes et un hayon). La Touring bénéficiera également d'une suspension plus sportive. Prometteur.
Habitacle
La présentation intérieure manque singulièrement d'éclat : sobriété rime ici avec austérité. Mais la finition s'est améliorée de génération en génération; on le perçoit par la qualité des matériaux et de l'assemblage. On n'y est pas encore, mais on se rapproche de plus en plus des standards japonais. Le point fort de l'Elantra, c'est son habitabilité. Plus longue, plus large et plus haute que sa devancière, elle est beaucoup plus spacieuse, notamment pour les passagers arrière qui bénéficient d'un dégagement accru pour la tête et les jambes. De plus, la banquette est confortable. Et son dossier peut s'incliner, ce qui permet d'augmenter le volume de chargement du coffre, déjà très généreux. À l'avant, les baquets sont bien rembourrés et procurent un bon maintien latéral, mais le soutien lombaire demeure insuffisant, de sorte qu'on a tendance à s'affaisser dans le siège. Il faut aussi mentionner qu'on est assis plus haut dans le modèle actuel, ce que plusieurs apprécieront. L'ergonomie a fait l'objet d'une attention particulière, ce qui se traduit par des commandes accessibles et d'utilisation intuitive, mais également de nombreux espaces de rangement. Et comme toujours du côté de Hyundai, l'équipement de série est complet, et les options, rares.
Mécanique
Une seule motorisation est offerte, soit le 4-cylindres de 2 litres. Si sa puissance (138 chevaux) est tout à fait convenable, ce moteur à 100 % coréen n'a pas le raffinement de ses homologues japonais. Il est plus bruyant, en accélération surtout, et n'a pas leur souplesse; il est même plutôt rugueux. De plus, l'effet de couple est parfois perceptible. Ce moteur est cependant fiable, ce qui doit être souligné. Il peut être jumelé à deux boîtes de vitesses : une manuelle à 5 rapports et une automatique à 4 rapports. Encore là, il s'agit d'organes mécaniques éprouvés, mais il faut mentionner que les boîtes automatiques à 5 rapports sont en passe de devenir la norme dans cette catégorie. Un rapport supplémentaire permettrait notamment d'améliorer la consommation de carburant, qui se situe dans la moyenne.
Comportement
Le comportement de cette berline n'a rien de sportif. Le roulis est prononcé, et l'adhérence des pneus est médiocre. Qu'importe, du reste, puisque la priorité de bon nombre d'acheteurs de compactes, c'est le confort et, à ce chapitre, l'Elantra n'a rien à envier à personne. L'amortissement est souple, et la douceur de roulement vaut bien celle des meilleures compactes japonaises – la référence, encore une fois.
Conclusion
Maintenant, la vraie question : l'Elantra de quatrième génération est-elle du même calibre qu'une Honda Civic, une Toyota Corolla ou une Mazda3 ? La réponse est non. D'ailleurs, sa valeur de revente se situe un bon cran en dessous de celles-ci. Toutefois, l'Elantra est devenue une voiture fiable et, surtout, elle est protégée par la meilleure garantie de base dans ce segment. Elle a également progressé de génération en génération, de sorte que le modèle actuel atteint des sommets en ce qui concerne le confort et l'habitabilité. Bref, l'Elantra avance dans la bonne direction.
Deuxième avis : Daniel Rufiange
Hyundai est maintenant un joueur à parts entières dans le marché de l'automobile. Ses produits rivalisent coude à coude avec la concurrence, et les déboires de certains fabricants ne sont pas étrangers au succès des coréennes. L'Elantra n'est pas la plus belle dans sa catégorie, ni celle qui offre le plus bel habitacle et encore moins la plus excitante à conduire avec son moteur timide (privilégiez la boîte de vitesses manuelle). Mais son rapport qualité-prix a de quoi terroriser la concurrence. De plus, elle est spacieuse à souhait et offre un coffre très généreux. Cependant, oubliez la conduite sportive, l'Elantra se veut d'abord et avant tout un moyen efficace de transport. L'arrivée d'une version familiale, présentée au Salon international de l'auto de Montréal l'an dernier, promet de la rendre encore plus populaire.