Légende vivante
Par Philippe Laguë
La Mustang appartient à un club très restreint, celui des légendes vivantes de l’industrie de l’automobile américaine, aux côtés de la Corvette et du Jeep (Wrangler, le vrai de vrai). Celle qui fêtera ses 46 ans le printemps prochain est la benjamine du trio et comme bien des quadragénaires du XXIe siècle, elle ne paraît pas son âge.
CARROSSSERIE
La Mustang subit ses premières retouches esthétiques depuis la refonte de 2005, celle où la sportive de Ford a renoué avec ses origines en optant pour un design néo-rétro, fortement inspiré du premier modèle (circa 1964… et demi). Essentiellement, on lui a ajouté du muscle : calandre plus agressive, ailes élargies, formes plus sculptées, vous voyez le genre… Les deux configurations (coupé et cabriolet) sont toujours au catalogue, mais une nouveauté s’ajoute, soit un toit en verre, offert en option sur le coupé.
HABITACLE
Très peu de changements à l’intérieur par rapport au modèle précédent. À peu de choses près, c’est le même tableau de bord et la même décoration rétro; les gros chiffres des cadrans et le grand volant mince à trois branches nous ramènent 40 ans en arrière. Même les sièges ont une allure rétro ! Ces gros baquets bien rembourrés sont confortables, mais le maintien latéral pourrait être plus prononcé; quant au soutien lombaire, il est inexistant, de sorte qu’on a tendance à s’affaisser. À l’arrière, les sièges sont bien sculptés, mais l’espace pour la tête et les jambes est limité. On ne lui en tient pas trop rigueur, car c’est une sportive, après tout.
Comme c’est la norme chez Ford, la finition est irréprochable. Pas de lacunes ergonomiques non plus : les commandes sont simples et bien placées. Le seul bémol concerne les espaces de rangement, qui contiennent peu. À l’inverse, le coffre est sûrement ce qui se fait de mieux du côté des sportives, côté espace.
MÉCANIQUE
Les deux motorisations reprennent elle aussi du service. La puissance du V6 reste la même, mais celle du V8 passe à 315 chevaux, soit un gain de 15 chevaux. On nous promet aussi le retour de la surpuissante Shelby GT500.
Les motoristes de Ford ont bien travaillé la musicalité des deux moteurs, qui émettent tous deux un ronronnement qui plaira aux aficionados. Évidemment, le grondement du V8 est plus grisant, surtout quand on le titille avec l’accélérateur, mais ça reste civilisé. Rien à voir avec l’agression sonore d’une Harley-Davidson, par exemple. Ce V8 livre par ailleurs la marchandise : les accélérations procurent la montée d’adrénaline et de testostérone voulue. La puissance de freinage est directement proportionnelle, ce qui est rassurant.
Le charme rétro de la Mustang, c’est bien beau, mais la boîte de vitesses manuelle à 5 rapports commence à faire figure d’anachronisme. Dans le créneau des sportives, la norme est désormais de six.
COMPORTEMENT
Comme le cheval sauvage qui lui a donné son nom, il faut d’abord apprivoiser la Mustang, surtout la puissante GT. La tâche est toutefois assez aisée, car ses réactions sont prévisibles. Elle prévient avant de décrocher et on la récupère facilement, en bonne propulsion qu’elle est. Pas pour rien qu’on l’utilise autant dans les écoles de pilotage : parce qu’elle tient la route comme une vraie sportive, d’une part; mais aussi parce qu’elle pardonne.
La Mustang procure une bonne dose d’agrément de conduite et de sensations, même avec le V6. Mais elle étonne aussi par son confort : pour avoir passé des journées entières à la conduire, je peux en témoigner.
CONCLUSION
Si la Mustang a duré tout ce temps, c’est parce qu’elle a toujours su rester fidèle à sa vocation d’origine (si l’on fait exception de quelques égarements à la fin des années 70). Elle respecte en tous points la longue tradition de ce modèle, qui repose sur un rapport prix-performances défiant toute concurrence. En plus, elle affiche une fiabilité exemplaire, et ça devrait se poursuivre avec cette génération, qui reprend essentiellement les mêmes organes mécaniques.
FORCES :
– Légende vivante
– Allure encore plus musclée
– Bonne paire de moteurs
– Agrément de conduite
– Confort surprenant
– Fiabilité
FAIBLESSES :
– Sièges qui manquent de maintien
– Espace restreint à l’arrière
– Boîte manuelle à 5 rapports
– Pas la voiture idéale pour l’hiver…
NOUVEAUTÉS EN 2010
Nouveau modèle