Le no 1 avec raison
Amyot Bachand
Après avoir comparé plusieurs camionnettes, j’ai compris pourquoi la Ford F-150 pouvait être le no 1. Ford joue gros avec cette camionnette. Sa réputation est en jeu et ce constructeur se devait de démontrer une nette supériorité face à la concurrence. C’est en matière de tenue de route et de confort que le F-150 domine la catégorie. Nous avons fait l’essai de la version FX4, à quatre roues motrices, à cabine double, destinée avant tout aux amateurs de plein air.
Carrosserie
Entièrement redessinée en 2004, la camionnette F-150 présente une gamme impressionnante de configurations de cabine, de la cabine simple à celle pouvant accueillir une équipe de chantier, et ce, en cinq versions distinctes. Il existe même une version SVT Lightning pour les amateurs d’accélération. Le concept F-350 Tonka influence et influencera l’évolution et le style de cette nouvelle génération de série F. On veut donner à ces véhicules un air de plus en plus massif. Les dessinateurs leur ont apporté une touche pratique en intégrant à la ligne des portières une échancrure allouant plus de dégagement à la glace latérale, à l’instar des tracteurs semi-remorques dernier cri. Au chapitre des caisses, on peut jouer sur la longueur de la caisse de 1,7 mètre à 2,4 mètres (5 pieds et demi à 8 pieds). Grâce à son hayon ajustable, notre version FX4 s’en est bien tirée avec des chargements de plus de 2,1 mètres (7 pieds), malgré sa caisse courte.
Habitacle
Toutes les versions donnent accès à l’arrière de la cabine à l’aide de demiportières ou de portes entières. Grâce au marchepied optionnel, on accède aisément à la cabine du FX4, sans avoir l’impression de grimper. L’habitacle est accueillant, mais se limite à deux passagers à l’avant si l’on opte pour des sièges baquets. L’arrière accommodera deux adultes pour de courtes périodes. Avec une famille d’adolescents, j’opterais pour une cabine à quatre portières, même si l’allure sportive en souffrirait. La finition fait tape-à-l’oeil : on sent encore ici l’influence «Tonka » avec des lignes carrées et l’utilisation de l’aluminium brossé. C’est joli et massif avec la console centrale proéminente. Au chapitre du rangement, cette dernière offre une vaste boîte, mais son accès est limité par l’emplacement du levier de vitesses. La concurrence fait mieux à cet égard. En revanche, l’accès à l’arrière, facilité par la demi-portière et les sièges arrière modulables, m’a permis de ranger sacs d’épicerie, outils et accessoires selon mes besoins. Du point de vue du conducteur, tout tombe dans la main et l’ajustement électrique du siège (en option) permet de trouver une excellente position de conduite. J’ai particulièrement aimé la visibilité latérale grâce à l’échancrure des glaces, allouant un regard facile dans les rétroviseurs massifs et sous ceuxci, gage de sécurité.
Mécanique
Deux V8 dominent la série F-150: le 4,6 litres et le 5,4 litres. Ce dernier, accouplé à une boîte automatique à quatre rapports, équipait notre FX4. Dotée d’un différentiel autobloquant, cette combinaison s’avère très efficace, puissante ou douce au besoin. Un cinquième rapport serait le bienvenu pour améliorer la consommation d’essence. Palme d’or pour le freinage : les quatre disques font passer ce mastodonte de 100 km/h à 0 en moins de 39 mètres.
Comportement
Le FX4 se démarque de la concurrence par sa douceur ainsi que par l’absence de sautillement et de soubresaut, caractéristiques des 4X4. On ne sent pas de flottement et l’arrière ne chasse pas dans des courbes serrées. La direction précise, malgré son roulement à billes, permet de corriger tout début de glissement.
Conclusion
J’ai aimé la conduite et le confort du FX4. Je retoucherais un peu l’intérieur pour le rendre un peu moins plaqué. Avec sa gamme variée de versions, je comprends pourquoi la Série F continue de dominer le marché.
Forces
•Tenue de route •Freinage (FX4) •Confort
Faiblesses
•Rangement avant •Dégagement arrière pour passagers •Console centrale trop massive
Nouveautés en 2005
•Moteur V6 seulement livrable en configuration 4X2, nouvelle console modulaire au pavillon, nouvel espace de rangement modulaire livrable pour cabine simple, compte-tours de série avec boîte manuelle, hayon assisté (Supercrew)
2e opinion Pascal Boissé
• Avec ce nouveau F-150, Ford n’avait pas droit à l’erreur, tellement ce camion est essentiel à la survie de la compagnie. Et le constructeur a gagné son pari, car le F-150 s’impose et redéfinit les normes de la catégorie : un style extérieur aussi dynamique que viril, des moteurs puissants, performants et relativement propres, et ces intérieurs, tellement luxueux que c’en est presque trop. Du jamais vu dans cette catégorie ! On peut cependant reprocher à Ford d’avoir succombé à la coquetterie car, avec les flancs rehaussés, les rebords de la caisse se retrouvent tellement haut qu’il devient pratiquement impossible d’y prendre des objets sans devoir grimper par l’arrière. Mais c’est un détail et le F-150 demeurera, sans doute, le roi de sa catégorie pour de longues années encore.