Macho-mobile
Par : Hugues Gonnot
Pour un constructeur américain, avoir une gamme sans camions c'est comme une Ferrari diesel : ça n'a pas de sens. Problème pour Dodge : DaimlerChrysler a déjà la marque Jeep, solidement implantée. Solution : reprendre la base du Dakota pour en faire un utilitaire sport.
Carrosserie
Introduite en 1998, la ligne du Durango n'a pas vieilli et reste une excellente illustration du logo de Dodge : le bélier. Une gueule grosse comme ça, des ailes " bodybuildées " et des lignes à la testostérone. En reprenant le faciès avant du Dakota, le Durango ne fait pas vraiment dans le triste et c'est ça qui le rend attirant. Une seule configuration de carrosserie est disponible, ce qui limite le choix.
Mécanique
Du choix, il y en a plus du côté de la mécanique. Pour commencer, deux moteurs V8 de 4,7 et de 5,9 litres identiques à ceux de 2002. Le 4,7 litres délivre 235 chevaux, tandis que le 5,9 litres ne développe " que " 245 ou 250 chevaux. Le " que " pour ce moteur a son importance : l'augmentation de puissance est limitée par rapport au 4,7 litres, plus moderne, et même si l'augmentation de couple est intéressante, dites-vous bien que la consommation va monter très sensiblement, quoique le 4,7 litres n'est pas déjà spécialement économique. Il faut méditer là-dessus. Le plus petit V8 fait appel à une boîte de vitesses automatique à 5 rapports baptisée Multispeed avec double surmultipliée tandis que le plus gros utilise une boîte automatique à 4 rapports conventionnelle. Au Canada, seules des versions à quatre roues motrices sont disponibles. Il existe deux choix de dispositifs. Le premier, de série sur le SXT et le SLT, consiste en deux roues (arrière) motrices en temps normal. Une commande électrique permet de verrouiller les différentiels pour une conduite sur route glissante. Le deuxième dispositif est une transmission intégrale en tout temps avec possibilité de verrouiller les différentiels et gamme basse. Ce dispositif est de série sur le R/T et disponible en option sur la version SLT. Le système de freinage standard est composé de quatre disques avec un dispositif antiblocage aux roues arrière seulement. L'ABS aux quatre roues est en supplément sur toutes les versions.
Comportement
En conduite quotidienne, le Durango est relativement agréable. Ses dimensions " presque " raisonnables ne le handicapent pas en ville et le compromis de suspension retenu est satisfaisant : la prise de roulis est modérée, les passages d'irrégularités ne bousculent pas trop les passagers. La direction est dotée d'une assistance bien calibrée et les freins sont progressifs mais manquent un peu de puissance en freinage appuyé (n'oubliez jamais le poids de l'engin).
Habitacle
Relativement vaste, le Durango peut, à part la version SXT, accueillir jusqu'à sept personnes (voire huit avec l'option banquette avant sur le SLT). Dès la finition de base, l'équipement est complet : lecteur CD, télédéverrouillage, climatisation et confort électrique, entre autres. La finition générale est de bonne qualité et les commandes sont disposées là où on les attend. Pas mauvaise, l'insonorisation mériterait cependant d'être plus poussée. La banquette intermédiaire vient dorénavant d'office avec une séparation 40-20-40 permettant le transport d'objets longs et de plusieurs passagers. Le coffre est assez grand et, une fois les sièges baissés, son plancher est parfaitement plat. Par contre, il n'y a pas la possibilité d'installer un cache bagages.
Conclusion
Le poids des années ne se fait pas trop sentir dans le cas du Durango, même s'il doit faire face à une concurrence plus moderne (Chevrolet Trailblazer et Ford Explorer en tête). Un habitacle agréable et un comportement décent ne doivent cependant pas faire oublier un budget d'utilisation important, voire légèrement débile dans le cas du 5,9 litres. Mais il reste cette allure taillée aux stéroïdes qui peut encore faire tourner bien des têtes.
Forces
Allure
Habitacle agréable
Faiblesses
V8 de 5,9 litres dépassé
Insonorisation