La berline sérieuse de la famille
Par : Benoît Charette
Construite sur la plateforme de la défunte LHS, la Concorde est maintenant seule à jouer le rôle de grande berline sérieuse de la famille auprès de sa sœur rebelle, la Chrysler Intrepid. Cette voiture, construite en Ontario, revient sur le marché quasi intact pour 2003; quelques légères modifications qui ne changent rien à la dynamique du véhicule
Carrosserie
Le principe de la cabine avancée, popularisée par Chrysler sur les premières séries LH en 1993, est toujours d'actualité et est en grande partie responsable des lignes uniques de ces voitures. Son châssis monocoque en acier est garni d'une suspension indépendante aux quatre roues du type Mc Pherson. Un coefficient de traînée de seulement 0,288 réduit la résistance à l'air et contribue à rendre la voiture plus silencieuse. Son nez plongeant avec sa calandre rappelant les années 50 donne un charme particulier et très réussi.
Mécanique
La Concorde LX est toujours alimentée par un V6 de 2,7 litres qui développe 200 chevaux. Sans être très énergique, ce moteur offre juste ce qu'il faut pour déplacer les 1 578 kilos de la voiture. La LXi passe à une mécanique V6 de 3,5 litres de 234 chevaux; le moteur est plus musclé, mais il y a du travail à faire du côté de l'acoustique; la symphonie manque de charme et donne l'impression de prendre place à bord d'un hors-bord. La version Limited, introduite l'an dernier, tire 250 chevaux du même moteur de 3,5 litres. Il est toutefois très difficile de voir la différence au volant.
Comportement
Le meilleur atout de la Concorde demeure son habitacle vaste et confortable avec un espace de chargement pouvant accommoder l'équipe locale de soccer avec, en prime, une ouverture entre les banquettes arrière pour les longs objets. L'espace accordé aux passagers arrière est légèrement supérieur à celui de l'Intrepid en raison de la ligne de toit plus élevée qui offre un meilleur dégagement pour la tête. Les sièges, d'assise agréable, offrent cependant peu de soutien latéral et lombaire en raison de leur forme évasive. Les constructeurs américains ont cette mauvaise habitude de vouloir plaire aux conducteurs de 70 à 370 livres. La coque, plus rigide, permet d'installer une suspension plus souple sans nuire à la tenue de route, ce qui se traduit par un meilleur confort de roulement. Bref, une grande routière qui adore les longs trajets et qui se débrouille pas mal dans les routes en lacets.
Habitacle
La Concorde possède un tableau de bord à la croisée des chemins entre l'art déco et l'époque de la renaissance, le genre qui aurait sûrement plu à Salvatore Dali. Les panneaux blanc sur noir sont faciles à lire, et les boutons de commande pour la radio et la température sont faciles d'accès. Les matériaux utilisés dégagent une bonne qualité dans l'ensemble, mais le plastique dur qui orne le toit et les panneaux de porte donne un aspect bon marché qui ne cadre pas avec l'image de la voiture.
Conclusion
Malgré un aspect que Chrysler veut plus moderne, la Concorde est l'apanage d'un public vieillissant qui ne renouvelle plus ses voitures; année après année, la clientèle s'effrite. Il faudra réagir pour aller chercher un profil d'acheteurs différents si l'on ne veut pas que cette voiture soit vouée à l'extinction. Mais dans son ensemble, il s'agit d'un très bon achat si vous êtes un amateur de grandes berlines.