Mission accomplie
Par Pascal Boissé
La Malibu 2008, comme sa proche cousine, la Saturn Aura, est la résultante de ce qu'on appelle maintenant la « lutzification » de la gamme de General Motors. La conception de ces deux voitures a été supervisée en totalité par Robert A. Lutz, arrivé à GM en 2002 à titre de vice-président au Développement des produits avec le mandat de changer les mentalités en créant des véhicules concurrentiels, bien alignés sur les besoins de la clientèle. Incidemment, la Malibu est un produit convaincant qui démontre ce dont GM est maintenant capable quand « la chimie » fonctionne.
Carrosserie
Le premier signe visible de cette bonne chimie ? Les lignes énergiques de la Malibu. La voiture s'attire des regards approbateurs et affiche une prestance rare dans cette catégorie. En évitant le piège de l'excentricité, ses créateurs ont réussi à masquer habilement le long porte-à-faux avant par le traitement expressif de la calandre. Ils ont fait preuve d'une grande maîtrise dans le développement des surfaces, et le montant arrière du pavillon, très sculptural, est un chef-d'œuvre en soi. Le chrome est employé judicieusement pour souligner l'ouverture vitrée latérale. On pourra reprocher le manque de carrure de la poupe, mais c'est probablement le prix à payer pour un bon rendement aérodynamique. Les tout petits freins à disque arrière font cependant un peu pitié, perdus au milieu des grandes roues de 18 pouces de la version LTZ.
Habitacle
L'intérieur audacieux de la nouvelle Malibu, particulièrement celui de la version LTZ qui se démarque par ses coloris ne laissant personne indifférent, affirme l'intention de GM de proposer des habitacles dont la finition sera à la hauteur des standards européens. L'élégance et la clarté sont de mise, même si quelques détails suggèrent qu'il reste encore du chemin à parcourir pour égaler les meilleurs. Afin de bien affirmer l'identité de la marque Chevrolet, le tableau de bord, en forme de double cockpit, évoque celui des toutes premières Corvette. L'ensemble est agréable, fonctionnel et bien résolu. De plus, l'espace est généreux aux places arrière, et le coffre est très vaste.
Mécanique
Seule les versions LTZ et 2LT peuvent recevoir le V6 de 3,6 litres offert en option et la boîte de vitesses automatique à 6 rapports. Il s'agit d'un groupe motopropulseur moderne dont le rendement et la sonorité sont très satisfaisants, malgré une consommation qui semble un peu élevée pour la catégorie. Toutes les autres Malibu sont dotées du 4-cylindres Ecotec qui effectue un travail correct, sans pour autant posséder le raffinement de ses vis-à-vis japonais ou coréens. Malheureusement, les versions LS et 1LT jumellent ce moteur à une médiocre boîte automatique à 4 rapports. Quelle misère ! Heureusement, une automatique à 6 rapports est maintenant offerte (sauf sur la LS). Il y a également la Malibu Hybrid, munie d'un système « hybride léger », c'est-à-dire d'un alterno-démarreur qui éteint le moteur aux feux rouges et qui réduit légèrement la consommation de carburant lors des accélérations.
Comportement
Personne ne sera tenté de jouer les délinquants de la route au volant d'une Malibu. Souple et un tantinet nonchalant, son comportement routier s'accommode cependant parfaitement des crevasses de nos routes en mauvais état tout en procurant un bon confort lors de longs trajets. Les sièges sont confortables, et l'interface des commandes est bien organisée. Seule la visibilité pose problème en ville, car les larges montants du pare-brise créent d'importants angles morts.
Conclusion
Contrairement à sa devancière dont la platitude n'avait d'égale que la fadeur, la Malibu est désormais une voiture fort recommandable offerte à un prix très concurrentiel. Et ce, en plus d'être une réussite esthétique indéniable. À la fois séduisante et confortable, elle peut aussi être dotée d'une mécanique raffinée ou doucement écolo, selon la version choisie. Espérons maintenant que GM continue à faire évoluer ce produit dans le bon sens.
Deuxième avis : Daniel Rufiange
La Chevrolet Malibu est une légende du côté de GM, en raison, surtout, à la carrière qu'à connue la version produite entre 1978 et 1983. GM a voulu raviver les passions en relançant le modèle en 1997, mais le produit livré était plutôt inintéressant et n'a pas eu l'effet attendu. L'an dernier, on a fait table rase et accouché d'une nouvelle Malibu. Plus grosse, plus puissante, plus agile, plus belle, bref, meilleure sur toute la ligne. Direction précise, moteur V6 performant, freinage puissant, on ne la reconnaît plus ! À tel point que, si on me demande quelle voiture choisir entre une Honda Accord, une Toyota Camry et une Chevrolet Malibu, je recommande sans hésiter la dernière. Est-ce que ça vous donne une idée du chemin parcouru par GM ?