Fourre-tout
Philippe Crowe
Voiture de représentant à mi-carrière, de fonctionnaire, de taxi ou encore garnie de gyrophares rouges et bleus sur le toit et cachée dans le fossé, cette berline s’attire une foule de qualificatifs peu enviés. Elle est d’ailleurs prisée comme voiture banalisée. Sa ligne se fond dans l’anonymat. La Chevrolet Impala est une descendante directe, mais moderne, des grandes berlines familiales qui ont fait la gloire des trois grands de Detroit. Fidèle à ses ancêtres, elle a conservé un habitacle spacieux, un équipement correct et un grand coffre qui sont vôtres en échange d’un déboursé acceptable. Fini par contre la propulsion, l’essieu rigide à l’arrière et le V8. Cette berline de grand gabarit est une traction mue par un choix de V6 et les liaisons au sol sont assurées par une suspension indépendante aux quatre roues.
Carrosserie
Une seule configuration disponible : berline à quatre portes. La ligne de l’Impala n’est ni audacieuse ni banale. Elle se fond dans la faune automobile citadine sans trop se faire remarquer, tout en ayant assez de prestance pour laisser son propriétaire à la porte d’un restaurant chic sans qu’il ait à rougir… Son coefficient de traînée de 0,31 en fait une carrosserie plus efficace qu’elle n’en a l’air. L’aileron, qui n’a pas vraiment de raison d’être et qui ressemble plus à une grosse poignée pour ouvrir le coffre, donne un avantage aux personnes de petite taille : il leur permet de voir les extrémités de l’auto en marche arrière.
Habitacle
Un des grands atouts de cette grosse Chevrolet est son espace intérieur. Six personnes peuvent y prendre place lorsqu’elle est dotée d’une banquette avant ; cinq peuvent y voyager confortablement en configuration à sièges baquets. Ces derniers sont à recommander. Trop mous, ils le sont quand même moins que la banquette. En revanche, la position de conduite est très bonne dans les deux cas. Le tableau de bord se fait clair et simple à lire, mais il pourrait fournir un peu plus d’information. La qualité des matériaux trahit la nature de cette voiture bon marché.
Mécanique
Trois choix de moteurs pour l’Impala, tous des V6. Le moteur de base, le 3,4 litres, produit 180 chevaux. Bruyant et poussif, c’est le choix le plus moderne des trois, mais pas le plus intéressant. Le 3,8 litres lui est de loin préférable. Il n’offre que 20 chevaux de plus, mais ils sont mieux répartis dans les régimes moteurs, ce qui rend la voiture plus agréable à conduire et fait en sorte que la consommation réelle est quasiment la même. Il a aussi l’avantage de constituer une des très belles réussites de GM en ce qui a trait à la fiabilité. Il n’est pas rare de croiser un de ces moteurs ayant accumulé plus de 300 000 km sans avoir eu besoin de réparations majeures. On peut aussi obtenir ce même moteur en version suralimentée dans la SS. L’idéal pour le représentant toujours pressé, il produit alors 240 chevaux.
Comportenent
Sauf pour ce représentant trop pressé, la voiture se comporte bien. Tenue de route saine, sous-vireuse et sans mauvaises surprises ; suspensions bien calibrées pour l’autoroute. Les surprises vont apparaître quand notre représentant sera en retard et voudra pousser la voiture en courbe. La voiture montre une fâcheuse tendance à pencher et à se plier sur ses ressorts en entrée de courbe rapide, ce qui ne crée pas de problèmes de tenue de route, mais peut sérieusement effrayer le pilote ou ses passagers.
Conclusion
Spacieuse, relativement confortable et fiable, l’Impala peut intéresser celui qui sait bien manoeuvrer dans le cirque des options. C’est la voiture parfaite pour qui n’aime pas les voitures, mais en a besoin d’une pour ses déplacements professionnels.
Forces
• Fiabilité du 3,8 litres • Consommation très raisonnable sur autoroute • Habitacle spacieux
Faiblesses
• Dépréciation forte • V6 de 3,4 litres paresseux • Banquette molle
Nouveautés en 2005
• OnStar de 6e génération de série dans toute la gamme, détails de présentation et trois nouvelles couleurs
2e Opinion Benoit Charette
• La définition du confort varie selon la géographie. Pour les Américains, le mot confort est associé à l’espace habitable, à un roulement plus confortable que sportif et à des sièges plus moelleux que fermes. C’est ce que vous retrouverez dans l’Impala. Les nostalgiques se tourneront vers l’Impala SS qui n’est cependant plus l’ombre de ce qu’elle représentait dans les années 1960 et 1970, à l’époque où les V8 régnaient en rois et maîtres du bitume. Ses 240 chevaux assurent tout de même amplement de puissance pour procurer un bon agrément de conduite. L’Impala SS offre de série ce que plusieurs autres fournissent en option. Les seules options se limitent à l’indicateur de gonflage des pneus, au volant gainé de cuir avec commandes audio et à une chaîne audio haut de gamme.