Ça va prendre plus que ça !
Par Daniel Rufiange
J'espère ne rien vous apprendre en mentionnant qu'il y a trop d'utilitaires sur le marché. Ces véhicules ont connu une popularité monstre à leur arrivée, et chaque constructeur s'est empressé d'en offrir un. GM en propose une dizaine, si l'on inclue les doublons. Ne pensez-vous pas que c'est trop ? Parmi le lot, l'Equinox est certes l'un des plus jolis, mais l'exercice de séduction s'arrête là. Ce véhicule est plus décevant qu'autre chose, outre dans sa version sport, qui sauve un tant soit peu la donne.
Carrosserie
Avec ses courbes bien définies, l'Equinox a du style et plaît à l'œil, et ce, sous tous les angles. Sa calandre est facilement reconnaissable à son immense moulure chromée, signe distinctif des produits Chevrolet. Outre la version sport, qui présente la plus belle bouille, on a droit aux variantes LS et LT, d'origine montées sur des roues de 16 pouces – des jantes de 17 pouces sont offertes en option. Les pneus de 18 pouces sont réservés à la version sport. Sur cette dernière, l'absence de galerie de toit de série lui confère un profil encore plus aérodynamique.
Habitacle
En comparant la facture de l'Equinox et son esthétique extérieure, ça concorde. Par contre, en montant à bord, le niveau d'enthousiasme en prend un coup. On prend place dans des sièges trop fermes qui manquent de réglages, particulièrement pour le dos. Ceux de la version sport sont nettement plus intéressants. La qualité des matériaux a beau être à la hausse à GM, l'ensemble des revêtements choisis pour décorer l'habitacle n'arrive pas à nous convaincre qu'il faut payer autant pour y avoir accès. La présentation est tout de même réussie, et les instruments de bord ont belle mine. À l'arrière, les places sont généreuses mais on a encore droit à des sièges qui nous donnent l'impression d'être assis dans le métro. Aussi, les personnes de grande taille risquent de trouver le temps long, le dégagement pour la tête étant handicapé par la forme arrondie de la ligne de toit. Derrière la deuxième banquette, on a droit à un espace de chargement suffisant mais pas très large en raison de passages de roues encombrants.
Mécanique
Ici, on passe du triste à l'agréable. Les deux variantes de base, LS et LT, reçoivent de série le V6 de 3,4 litres de 185 chevaux. Ce moteur n'est plus dans le coup et devrait être remisé au plus vite ! La concurrence offre des 4-cylindres aussi puissants et moins gloutons. Reste donc le V6 de 3,6 litres de la version sport avec ses 264 chevaux; là, on commence à parler, surtout que ce moteur s'accompagne d'une boîte de vitesses automatique à 6 rapports. L'aspect sécurité n'est pas oublié avec le système Stabilitrak livré de série sur chaque modèle, tout comme la transmission intégrale.
Comportement
Si vous croyez un seul instant avoir du plaisir à conduire un Equinox, je vous invite à vous réveiller. Le comportement de cet utilitaire est des plus neutres. À noter que GM en a amélioré le comportement routier au fil des années, notamment grâce à des suspensions mieux calibrées qui donnent moins l'impression d'être aux commandes d'une chaloupe. Toutefois, si vous appréciez le moindrement une conduite inspirante, il n'y a que la version sport qui vous procurera des moments de plaisir; les accélérations sont intéressantes, et les pneus de 18 pouces favorisent l'adhérence et donnent l'impression de conduire un autre véhicule.
Conclusion
L'Equinox est dans une impasse. La version Sport est la seule vraiment intéressante mais hors de prix si l'on considère ce qui se fait ailleurs. Le modèle d'entrée de gamme est plus abordable, mais sa puissance limitée et sa finition bon marché nous donnent l'impression de nous faire rouler. Dans le monde des utilitaires, le principe darwinien s'apprête à passer de la théorie à la réalité. Pour survivre, l'Equinox devra se mettre à jour.
Deuxième avis : Francis Brière
Un parmi tant d'autres ! Voilà comment je résumerais ma pensée. L'Equinox plaît beaucoup au regard; il possède des lignes réussies et un intérieur invitant. Mais diable que la concurrence est féroce ! Comment voulez-vous qu'un tel véhicule se distingue parmi les modèles rivaux des Japonais et des Coréens ? S'il possédait de meilleures aptitudes sur la route, un moteur plus vigoureux et des sièges plus confortables, sans doute aurait-il une chance de se frayer un chemin. Heureusement, il y a le modèle Sport équipé d'un moteur plus intéressant. À près de 40 000 $, d'autres options s'offrent à vous, comme le RAV4, le CR-V et, même, l'Outlander de Mitsubishi, moins cher, plus sportif et aussi bien équipé. Que ça joue dur !