Infatigable
Jean-Pierre Bouchard
La Chevrolet Cavalier, qui a entamé sa carrière au début des années 1980, refuse de lâcher prise. L’an dernier, nous croyions bien qu’elle quitterait sagement les salles d’exposition des concessionnaires d’automobiles pour gagner le repos éternel et céder sa place à une jeune recrue, la Cobalt. Eh non ! En 2005, elle est toujours là, inchangée.
Carrosserie
Chevrolet propose toujours la Cavalier en modèles berline et coupé. Ces deux configurations se déclinent toutes en versions VL (plus dépouillée), VLX (plus cossue) et Z24 (plus sportive). Malgré le temps, l’emballage des Cavalier demeure simple et attrayant, surtout du côté du coupé. En option, on pourra greffer au coupé VL un groupe Habillage sport qui comprend, outre des roues en aluminium de 15 pouces, des phares antibrouillards, un ensemble effet de sol, des carénages avant et arrière spécifiques, ainsi qu’un embout d’échappement en inox poli.
Habitacle
Monter à bord d’une Cavalier, VL ou VLX, n’a rien pour éveiller les sens. La finition est fidèle à elle-même: aléatoire. Le tissu qui garnit les sièges me rappelle celui d’un complet bon marché du Village des valeurs. Le revêtement des sièges des Z24 est toutefois mieux réussi. L’instrumentation, qui inclut le tachymètre (tours/minute), se révèle complète, bien disposée et facile à consulter. Minimal. Voilà qui décrit bien l’équipement de la VL. À titre d’exemple, l’acquéreur devra régler le rétroviseur extérieur droit avec… le doigt. La VL est également équipée d’une radio… AM/FM stéréo. La VLX inclut rétroviseurs, glaces et verrouillage des portières à commande électrique, climatiseur et lecteur CD. C’est mieux, mais plus cher ! Le confort de la Cavalier est relatif: il varie en fonction du gabarit de son conducteur. Le modèle VL ne dispose pas de volant inclinable, ce qui complique la recherche d’une position de conduite convenable. Et à l’instar des sièges de certaines chaînes de restauration rapide, la banquette vous incite à ne pas y poser votre séant trop longtemps. Les enfants devraient cependant y passer du bon temps. Le coffre, qui peut être ouvert de l’intérieur par une commande électrique, même dans le modèle VL, propose une ouverture large et un bon volume de chargement. La banquette, quant à elle, est rabattable dans une proportion 60/40.
Mécanique
Aucun changement cette année sur le plan mécanique. Les 140 chevaux du moteur 4 cylindres Ecotec de 2,2 litres animent avec souplesse les roues avant de la Cavalier. Les accélérations et les reprises (pour les manoeuvres de dépassement) s’avèrent efficaces. Ce moteur est jumelé de série à une boîte manuelle Getrag à cinq rapports, bien étagés. Pour sa part, la boîte automatique à quatre rapports, offerte en option, effectue un bon travail et constitue un choix judicieux.
Comportement
Les ingénieurs de GM n’ont pas conçu la Cavalier pour jouer les grandes routières. Par contre, ils l’ont fabriquée pour offrir aux acheteurs qui privilégient les courts trajets un moyen de transport abordable. La tenue de route est bonne. Et, même si elle vieillit, sa suspension ne l’empêche pas d’offrir un comportement routier acceptable et d’absorber avec gentillesse la plupart des inégalités de la route. Chevrolet offre le système de freinage antiblocage (ABS) en option dans les versions VL et VLX. Et sans lui, la Cavalier perd des points en matière de sécurité et de qualité de freinage.
Conclusion
La Chevrolet Cavalier s’adresse particulièrement à une clientèle qui cherche un moyen de transport abordable. J’ose imaginer que les ventes seraient fort différentes si le constructeur américain n’offrait pas d’aussi alléchants rabais pour les écouler : 0% par-ci, 1000 $ par-là… Attention toutefois : l’affaire est alléchante en ce qui concerne la VL, mais quand on commence à y ajouter une kyrielle d’options ou de groupes «avantageux», la Cavalier devient moins intéressante et des concurrentes l’attendent au détour.
Forces
•Prix avantageux (VL) •Moteur intéressant •Silhouette agréable
Faiblesses
•Finition aléatoire •Confort aléatoire •Freins ABS de série dans la Z24 Seulement
Nouveautés en 2005
•Version à gaz naturel discontinuée
2e opinion Amyot Bachand
• Sans vouloir être méchant, Chevrolet exagère en gardant la Cavalier à son catalogue de véhicules en 2005. Je peux bien comprendre que l’on attend l’arrivée de la Cobalt et que l’on ne veut pas perdre de ventes, mais la Cavalier a fait plus que son temps. On y est mal assis, à l’avant comme à l’arrière. Sa tenue de route est moyenne, surtout à cause de pneus de mauvaise qualité. Son freinage ne mérite pas non plus d’éloges, même après tant d’années. Son seul point fort demeure son moteur Ecotec bien dessiné et efficace. On le retrouvera d’ailleurs dans la Cobalt. GM peut faire mieux. Même à vil prix, la Cavalier est dépassée. Vivement la Cobalt ou autre chose.