L’auto de ma belle-mère
Par Amyot Bachand
La Cavalier, comme on la connaît, vit sa dernière année d’existence. L’an prochain, la Cobalt viendra remplacer la plateforme actuelle, âgée de plus de 20 ans. Après avoir effectué si peu de changements au cours des dernières années, comment fait-on pour en vendre encore ? L’achat de ma belle-maman explique bien la situation : attirée par les rabais, les points GM, les programmes incitatifs et les dimensions rassurantes de la Cavalier, elle a choisi de se procurer une version VL automatique, la berline type de bas de gamme. Sans ses programmes, Dieu sait où en serait GM !
Carrosserie
Rafraîchie l’an dernier, la Cavalier conserve son ensemble à effet de sol et le carénage avant. Deux modèles sont offerts : la berline et le coupé. Trois versions sont au catalogue : la VL (version de base), la VLX et la Z24. Esthétiquement, la Cavalier possède de jolies lignes, le modèle coupé avivant plus l’attention que la berline.
Habitacle
La berline VL est un exemple de simplicité volontaire. Il faut déverrouiller les portières avant une à une et s’étirer pour atteindre celles d’en arrière. À l’intérieur, le tableau de bord est bien servi par ses lignes courbes. Les teintes de gris du tissu des sièges se révèlent certes peu salissantes, mais tristes. Quant aux baquets avant, leur assise trop basse oblige plusieurs conducteurs (dont ma belle-mère) à s’asseoir sur un coussin pour leur assurer une meilleure visibilité et un meilleur soutien lombaire. Le tableau de bord affiche des cadrans fort lisibles, et l’on atteint aisément les commandes, sauf les clignotants. À l’arrière, on dénote également une assise basse, et l’espace pour les pieds est restreint. Sur la version de base, la radio fait son boulot, mais les choses se gâtent quand vous mettez la soufflerie en fonction. On assiste alors à une bagarre entre les deux, pour savoir laquelle, de la radio ou de la soufflerie, fera le plus de bruit… La soufflerie couvre d’une façon éhontée le volume de la radio dès que vous choisissez la deuxième vitesse. Au moins, la ventilation est efficace. Quant à la qualité de la finition, pensez plastique moulé noir ou gris foncé. Si le coffre souffre d’un dégagement étroit, il offre de bonnes dimensions et une modularité pratique avec les dossiers rabattables.
Mécanique
La version VL possède des roues de 14 pouces, alors que la version VLX roule sur des 15 pouces. La Z24 ou VL Sport compte sur des roues chromées de 16 pouces et sur une suspension renforcée. L’ABS n’est offert qu’en option, et sachez qu’en situation d’arrêt d’urgence, les roues tendent à bloquer rapidement. Les distances d’arrêt s’en trouvent allongées. La hauteur de la pédale de frein ajoute à la difficulté.
Comportement
Si la tenue de route de la version Z24 (VL Sport) avec sa suspension sportive peut se révéler intéressante, celle de la VL se contente de mener ses passagers à bon port. En général, la VL est confortable en ville et sur la route. Elle absorbe bien les inégalités de la route, même avec ses pneus de 14 pouces. Mais quand on rencontre des puisards abaissés ou des affaissements de ce type, elle cogne dur. Les Goodyear Conquest crissent au moindre effort et vous rappellent de ralentir, même si la voiture fait preuve d’aucune mauvaise réaction. Par contre, au chapitre des performances, l’Ecotec de 2,2 litres fera avaler ses bas à plusieurs concurrents : il excelle dans les reprises avec des dépassements sûrs de 80 à 120 km/h sous les 7 secondes, et ce, avec la boîte de vitesses automatique.
Conclusion
On peut trouver mieux comme petite voiture. Mais la taille de la Cavalier rassure les gens, et les mesures incitatives de General Motors fonctionnent, en attendant la
Forces
Le moteur Ecotec Ses performances Le confort relatif de la suspension
Faiblesses
Le confort des sièges Les pneus Le dépouillement de la VL
Nouveautés
De nouvelles teintes Un emblème or au lieu d’argent Radio avec lecteurs de disques compacts et de MP3 en option Groupe fumeur en option Chauffe-moteur en option Groupe habillage sport en option sur le modèle de base
Benoit Charette 2e opinion
Il semble parfois que l’intérêt des gens soit inversement proportionnel à la qualité du produit. Malgré tout le mal que bien des journalistes pensent de la Cavalier, cette dernière continue d’augmenter le chiffre de ses ventes. Mais attention, comme le soulignait le vice-président au Design de GM, Robert Lutz, au dernier salon de l’auto de Detroit : « Il faut être conscient que les gens achètent un programme et non une voiture ». Les Québécois, c’est bien connu, adorent faire une bonne affaire et, admettons-le, la Cavalier est une très bonne affaire, surtout avec tous les incitatifs qui y sont rattachés. Malheureusement, la qualité du produit est aléatoire. Mais il y a une lueur d’espoir; GM nous amène la Cobalt l’an prochain qui, dit-on, sera fort supérieure à la Cavalier. Il faut dire que la barre n’est pas très haute.