Beau et pas cher
Amyot Bachand
Beau, bon et pas cher, dit-on. Dans ce casci, on peut dire jolie et pas chère, mais pour le bon, il faudra des preuves qu’on ne pourra avoir avant quelques années. Chevrolet a choisi de faire appel à sa division coréenne Daewoo pour lui concocter une paire de petites sous-compactes qui ont fière allure.
Carrosserie
L’acheteur peut choisir entre une berline et une cinq portes à hayon. Questions de goût et d’aspect pratique, les deux ont leurs avantages et leurs désavantages. La berline est plus sobre mais s’avère plus confortable que la cinq portes sur la route. L’Aveo se décline en deux versions, LS et LT. Nous recommandons d’emblée la version LT pour ses commodités et surtout pour son freinage de meilleure qualité. Le coffre de l’Aveo cinq portes offre plus de flexibilité, mais celui de la berline demeure spacieux pour cette catégorie.
Habitacle
L’agencement des teintes dégage une impression de fraîcheur. À l’avant, les sièges fermes assurent un bon maintien. Les passagers noteront un accès plutôt étroit aux places arrière et déploreront l’inconfort des dossiers. Si les espaces de rangement dans les portes sont bien dessinés, on rage contre les porte-verres qui masquent les contrôles de ventilation. La chaîne audio obtient la note de passage, sans plus. Si la position de conduite s’avère bonne, le pilier A, (avant), gêne un peu la visibilité. Dans la berline, l’angle mort prononcé du côté du passager exige du conducteur une grande prudence pour se ranger à droite. Par temps sombre, la lecture de l’instrumentation demande un effort supplémentaire. En revanche, nous avons trouvé génial le rétroviseur droit à commande électrique, une économie bien pensée (version LT). Parlant de rétroviseurs, ils se salissent trop rapidement lorsqu’il pleut ou qu’il neige. Autre irritant, la vitesse des essuie-glaces se révèle trop lente en position normale.
Mécanique
Le moteur quatre cylindres de 1,6 litre peut être accouplé à une boîte manuelle à cinq rapports ou à une boîte automatique à quatre rapports. L’agencement avec la boîte automatique s’avère nettement plus homogène qu’avec la boîte manuelle. La grille de celle-ci est trop vague, même si elle autorise de meilleures performances en ce qui concerne les dépassements. Rappelez-vous quand même qu’il ne s’agit que de sous-compactes. De 80 à 120 km/h, nous avons obtenu 10,5 secondes avec la boîte automatique et 9,5 secondes avec la version manuelle. Malgré une pédale spongieuse, le système ABS, de série dans les versions LT, permet des freinages très sécuritaires, soit moins de 35 mètres de 100 km/h à 0, une des meilleures distances dans cette catégorie. Lors de nos essais, nous avons obtenu une moyenne de 7,45 litres aux 100 km au chapitre de la consommation d’essence, le même résultat que dans l’Énerguide à notre grande surprise. Habituellement, on compte de 15 à 20% de plus que les données du guide.
Comportement
Étonnamment, la berline supplante la version cinq portes à ce chapitre. Plus ferme, offrant un roulis mieux contrôlé et moins bruyante, elle nous a plu. Elle s’accroche mieux à la route. On regrette toutefois la direction trop lourde et peu sensible des Aveo. L’indicateur DRL (pour driving lights) agace à cause de son intensité lumineuse trop prononcée. On n’en a pas besoin au Canada : on a déjà nos phares de jour depuis belle lurette. Avec ses Kumho 222+ de 14 pouces, la berline Aveo profite d’une bonne traction et d’un bon mordant dans les courbes.
Conclusion
Tout comme les autres membres de la famille Daewoo, les Aveo devront démontrer leur fiabilité. Jolies, pratiques, elles comptent cette fois sur le géant américain pour assurer leur service et leur pérennité. Kia et Hyundai ont compris l’importance de l’enjeu de la qualité. GM-Daewoo les imite en offrant une garantie pour les Aveo plus complète que celle de ses produits réguliers.
Forces
• Freinage (version LS) • Tenue de route (berline) • Économie d’essence
Faiblesses
• Porte-verres • Finition économique • Confort des dossiers arrière • Sonorité de l’audio
Nouveautés en 2005
•Roues en alliage dans LT, becquet arrière redessiné, nouveaux enjoliveurs à boulons
2e opinion Michel Crépault
• Les stylistes d’Italdesign qui ont imaginé cette ex-Daewoo, aujourd’hui transfuge chez GM, ont admirablement travaillé puisque l’Aveo se distingue dans le trafic, pourtant truffé d’innombrables petites voitures. Les couleurs pimpantes, le lustre de la robe et les petites touches songées, comme l’emblème Chevrolet doré, contribuent à rendre sympathique cette silhouette jeune et moderne. Le client intéressé par un achat spartiate sera comblé par le modèle de base, très minimaliste. Ce qui n’enlève rien à l’honnêteté des performances du 1,6 litre et à la stabilité que procure un empattement supérieur à la moyenne de la catégorie. Une version plus luxueusement équipée rend bien sûr les balades plus agréables, mais on dénature ainsi la vocation première de l’Aveo : nous rendre autonomes pour pas cher.