La petite Cadillac
Par Amyot Bachand
La CTS mérite bien ce titre, car sa taille et sa silhouette lui confèrent une allure de fonceuse et non celle d’une dame des grands boulevards. Cette année, Cadillac a retouché les éléments mécaniques pour respecter cette image audacieuse de la marque dans un marché très concurrentiel.
Carrosserie
Le style anguleux et distinct de la CTS plaît, notamment avec sa partie avant bien réussie. Sa silhouette bien ramassée et compacte et sa taille haute lui confèrent une stature imposante. Seul l’arrière nous semble moins réussi, peut-être en raison des feux trop relevés. La caisse ne laisse passer aucun bruit, et la qualité d’assemblage fait bonne figure.
Habitacle
D’accueil agréable, la CTS reçoit confortablement quatre personnes de gabarit moyen. Les sièges avant offrent un bon maintien, mais on leur reproche une assise trop basse pour le passager. De même, le dossier est trop chaud même avec la climatisation à 19 oC. Il faudrait peut-être prévoir un cuir qui respire mieux. Le système de ventilation et de climatisation à deux zones garde l’habitacle à une température constante et confortable. L’excellente insonorisation de la CTS permet de profiter de la chaîne audio de qualité et facile à syntoniser, même à une vitesse assez élevée sur l’autoroute. Au chapitre de l’instrumentation, la famille de caractères utilisée pour les nombres rend la lecture de l’indicateur de vitesse ardue. Il faut s’y reprendre à deux fois. Cadillac a choisi de loger dans la console centrale du tableau de bord l’information courante du véhicule : il faut s’y habituer car cela se révèle un peu trop complexe pour une utilisation et une lecture rapides. Il est notamment difficile de retrouver et de lire le compteur journalier. Au chapitre du rangement, nous avons apprécié les deux coffrets de l’appui-bras central, l’emplacement des porte-gobelet avant et arrière ainsi que la rainure conçue pour recevoir un stylo à droite du sélecteur de vitesses. Le coffre présente une ouverture trop étroite pour y glisser de gros objets, mais sa profondeur et les dossiers rabattables permettent un volume de chargement pratique et utile.
Mécanique
Le capot donne accès à un nouveau groupe motopropulseur : en effet, cette année, Cadillac a ajouté un V6 de 3,6 litres de 255 chevaux accouplé à une boîte de vitesses automatique à 5 rapports dotée d’un mode sport et d’un mode hiver. Le V6 de 3,2 litres avec boîte manuelle Getrag demeure au catalogue. On parle d’ajouter au printemps 2004 un V8 de 400 chevaux de la division Performance de GM. Cadillac a amélioré la suspension et le freinage. La CTS compte maintenant sur des plaquettes de frein de haute performance qui ramènent les distances d’arrêt de 100 à 0 km/h sous les 40 mètres, une qualité minimale pour une voiture de cette classe.
Comportement
Le mode sport de la nouvelle boîte automatique et le couple bien réparti du V6 de 3,6 litres maintiennent le régime du moteur à un rendement optimal pour permettre à la voiture de bien s’engager dans des routes en lacets et de pouvoir dépasser en sécurité. On passe de 80 à 120 km/h en moins de 6 secondes avec le mode sport. En mode normal, l’ensemble préfère une conduite du type grand boulevard. Malgré un roulis présent, la CTS n’a pas à rougir : elle colle bien à la route et, sur des surfaces mouillées ou de gravier, elle maintient bien la ligne choisie. Elle se faufile bien en circulation urbaine même si l’on ressent un peu les inégalités de la chaussée.
Conclusion
Avec la CTS, Cadillac compte sur une voiture capable de se mesurer aux berlines européennes du type de la Série 3 de BMW. Elle conserve la douceur typique des américaines mais tire son épingle du jeu sur le plan des performances et de la tenue de route.
Forces
Sa taille Sa tenue de route Ses performances (V6 de 3,6 L)
Faiblesses
Le dossier des baquets trop chaud – le cuir ne respire pas L’accès étroit du coffre L’assise trop basse des sièges avant -30-
Nouveautés en 2004
Le moteur de 3,6 litres avec boîte à 5 rapports Une suspension retouchée Un ensemble sport offert sur tous les modèles Un V8 de 400 chevaux (printemps 2004 ?)
Michel Crépault 2e opinion
La première Cadillac à faire fi de plusieurs décennies d'une lourde tradition. Sa silhouette taillée au couteau a donné le feu vert à l’allure futuriste qui sous-tendra les produits Cadillac pour plusieurs années à venir. La révolution ne s'est pas limitée à l'extérieur. Le comportement sur la route de cette américaine désarçonne tellement; il ressemble à une conduite européenne. Et qui aurait pu dire qu'une Cadillac intéresserait des jeunes portant la casquette à l'envers ? Pourtant, c'est l'engouement que la CTS provoque, tandis que des quinquagénaires la conduisent avec l'air d'avoir retrouvé leur jeunesse. La CTS, ou comment être « full cool » sans renier sa dignité.