Jean-Pierre Bouchard
L’équipe du marketing du constructeur américain a choisi de miser sur un jeune golfeur de renommée internationale pour raviver son image et tenter d’en ancrer une nouvelle dans l’esprit des consommateurs : plus jeune, plus dynamique. Or, ce qu’il manque sans doute, ce sont des produits pour soutenir cette stratégie. Car outre la nouvelle Allure, rien du côté de Buick ne respire vraiment la fraîcheur. Et la LeSabre ne fait pas exception à cette règle. La grosse berline de Buick demeure malgré tout attrayante pour bon nombre de consommateurs, qui lui restent d’ailleurs d’une fidélité inégalée.
Carrosserie
La silhouette de la LeSabre est à l’image de la clientèle : conservatrice et vieillissante. Buick la propose toujours en deux versions, soit Custom et Limited. Et cette année encore, elle offre en option un ensemble spécial en hommage au centenaire de la marque célébré en 2003. Sur le plan visuel, la version plus cossue, la Limited, se différencie de la version de base par des roues en aluminium de 15 pouces et des phares de virage avant. Le groupe Édition Célébration inclut diverses caractéristiques distinctives comme les roues de 16 pouces en aluminium chromé et les rétroviseurs munis de clignotants intégrés.
Habitacle
La LeSabre peut accueillir jusqu’à six occupants dans des sièges moelleux et confortables, en cuir dans la Limited. Les sièges avant disposent toutefois de supports lombaires discrets. Y prendre place, c’est un peu comme apprécier un gros fauteuil capitonné La-Z-Boy. La banquette arrière offre pour sa part un bon confort pour deux passagers. Les places centrales avant et arrière conviendront davantage pour de courts trajets. Remarque au passage : la banquette arrière n’est dotée d’aucun appuie tête, ce qui n’est pas des plus heureux au chapitre de la sécurité.L’habitacle des LeSabre est généralement bien fini. Le tableau de bord est percé de trois grands cadrans faciles à consulter. La Limited dispose d’une instrumentation plus étoffée, dont un indicateur de pression de gonflage des pneus. Les diverses commandes sont bien disposées et simples à utiliser. Bémol cependant : les rétroviseurs chauffants ne sont offerts que dans la version plus cossue. Par ailleurs, on y trouve des espaces de rangement nombreux et le coffre brille par son généreux volume de chargement.
Mécanique
La technologie du V6 3800 qui anime les roues avant de la LeSabre ne date pas d’hier. Elle déplace pourtant l’imposante masse avec facilité. Le respectable 3,8 litres, qui développe 205 chevaux et produit un couple de 230 livres-pied, est bien adapté à la voiture et fonctionne, en règle générale, avec douceur. La boîte de vitesses automatique à quatre rapports demeure un modèle de discrétion. Le duo s’inscrit parmi les plus fiables du constructeur américain.
Comportement
La Buick LeSabre s’adresse à une clientèle qui apprécie une portée confortable et une tenue de route rassurante. Au fil des ans, la voiture a marqué des points au tableau du comportement routier, ce qui n’en fait pas pour autant une berline sport. N’importe : ce n’est pas la vocation de la voiture. La direction est bien calibrée et les freins, compétents. On pourra doter la version Limited, en option, du système de correction de trajectoire intégré au châssis StabiliTrak. L’antipatinage électronique à toutes vitesses figure cependant sur la liste des options de la version Custom. En fait, l’acheteur devra opter pour un groupe d’équipements privilégiés coûtant un peu plus de 2000 $ pour obtenir la chose. Et comme la voiture n’est déjà pas une aubaine…
Conclusion
La LeSabre attire les consommateurs qui veulent une voiture spacieuse et aiment se laisser bercer dans un confort douillet. J’arrive cependant toujours mal à imaginer Tiger Woods au volant d’une LeSabre. Quoique, après tout, le golf est un sport posé… un peu comme une LeSabre.
Forces
•Habitabilité •Douceur de roulement •Réputation établie
Faiblesses
•Équipement de la version Custom •Manque de soutien lombaire •StabiliTrak livrable uniquement dans la version Limited
Nouveautés en 2005
•Système OnStar avec mode mains libres de série, nouvelles jantes en alliage et nouvelles couleurs de carrosserie, quatre nouveaux ensembles d’options
2e opinion Michel Crépault
• C’est en parcourant à partir de San Francisco les kilomètres qui me séparaient du Concours d’élégance (voitures anciennes) tenu annuellement à Pebble Beach que j’ai pu me refaire une opinion au sujet de la LeSabre. En deux mots : une honnête routière. Au lieu d’écrire qu’il s’agit d’un concept dépassé, je préfère parler d’un moyen de transport civilisé. Ceux qui l’apprécient se foutent de savoir que sa direction a le vague à l’âme ou que sa suspension imite la guimauve. Ils aiment son dégagement, son coffre géant, sa présentation sans falbalas et les économiques prestations du vénérable V6. J’y ajouterais quand même des appuie-tête à l’arrière et des pochettes de rangement à l’endos des places avant. Une Buick fade, soit, mais spartiate, non merci.